Les semaines qui ont suivi, je m’étais jetée dans le travail comme on se jette à l’eau pour ne pas penser à sa peur de se noyer. Les journées s’enchaînaient sans que je les voie passer. C'était les grandes vacances, et mes deux plus grands enfants partirent en colonie, tandis que la plus jeune restait chez mes parents. Réunions, contrats, nouveaux partenaires, projections financières… Tout m’allait, tant que je ne devais pas penser à Henri. Il restait d'ailleurs avec sa maîtresse. Je ne voulais surtout pas le voir. Malgré mon intervention il s'evertuait à m'appeler, me laisser des messages. Il me faisait même livrer des fleurs et du chocolat parfois. Au bureau, j’étais redevenue la patronne : droite, exigeante, irréprochable. Le ton tranchant, les décisions rapides, les émotions verrouillées. Mais quand la nuit tombait, que les bruits de la ville s’éteignaient peu à peu, le silence revenait me mordre. Alors, tout me rattrapait : la honte, la colère, et surtout la peur du r
Last Updated : 2025-11-12 Read more