All Chapters of Passion interdite : Chapter 21 - Chapter 30

Chapitre 21 — Après l’instant (verMARGO (08h12)La cafetière ronronne, et moi avec.L’odeur du café flotte dans la cuisine comme une brume tiède, familière, presque ancienne.Le grille-pain crache une fine fumée que je ne chasse pas. Les tranches de pain sautent d’un coup sec, me tirant un sourire que je n’attendais pas.Il est là.Assis. Torse nu. Le regard brumeux.Le jean entrouvert et ses cheveux en désordre.Ses coudes reposent sur la table comme s’il ne savait pas où poser son corps.Comme s’il avait peur de froisser l’instant.Je prépare le petit-déjeuner lentement, sans rien brusquer. Comme si le moindre geste pouvait tout rompre.Je me sens maladroite dans cette tendresse. Nue, dans un monde que je ne maîtrise pas.Je verse le café, en silence. Il me regarde faire.— T’as toujours cet air… concentré, dit-il en souriant. Comme si tu affrontais un ennemi invisible.— Peut-être que je le fais, je murmure.Il fronce les sourcils, amusé mais intrigué.— Et c’est moi, l’ennemi ?J

CHAPITRE 23 — Le lendemain, même pas mortMARGO (7h12)Je suis réveillée avant le réveil.Les yeux ouverts.La bouche sèche.La poitrine serrée, comme si une pierre y avait été scellée pendant la nuit.Un instant, j’espère que c’était un cauchemar. Un de ceux qui vous réveillent en sursaut, les draps en sueur, le cœur affolé, mais soulagé.Mais ce n’était pas un cauchemar.Il a dit oui.À une autre.Sous une arche décorée. En costume. Souriant.Avec cette tendresse qu’il avait encore pour moi… hier.Je reste allongée longtemps. Trop longtemps.Les draps sont froids.La trace de son corps a disparu, mais je la ressens encore.Je tends la main vers l’oreiller à côté.Le geste est idiot.Réflexe d’un animal blessé qui cherche la chaleur qu’on lui a volée.Mes doigts ne rencontrent que du vide.Un vide immense.Un vide bruyant.Un vide qui hurle sans un son.(7h39)Je finis par me lever.Mais ce n’est pas moi qui me lève.C’est mon corps.Un automate.Je me regarde dans le miroir de la sa

CHAPITRE 25 — « Tu n’as pas besoin de dire »MARGO (7h03)Je suis déjà debout.Pas parce que je vais bien. Mais parce que je n’ai pas envie de rester couchée à écouter mes pensées m’étrangler.Le message d’Elias reste là, suspendu comme une toile d’araignée. Inoffensif si je ne bouge pas. Mortel si je m’en approche.Je n’ai pas répondu. Je ne répondrai pas aujourd’hui.Aujourd’hui, je choisis autre chose. Je ne sais pas encore quoi. Mais ce sera autre chose.(8h19)Je suis en avance au bureau. Trop. Les néons bourdonnent encore seuls. Les murs respirent à peine. Il y a une paix fragile ici, entre le jour et les autres.Je m’installe à mon poste. Je ne travaille pas vraiment. Je fais semblant. Mais pour une fois, ça ne sonne pas creux. Juste… calme.C’est là que Paul arrive.Il ne dit rien. Il me fait un petit signe. Un hochement de tête. Je réponds pareil.Il passe devant ma table, s’arrête un instant.— Pause café dans dix minutes. Si t’as envie.Il repart.Pas une demande. Pas une p

CHAPITRE 27 — “Tu m’as tuée vivante”MARGO(14h04)Je referme la porte derrière moi.Sans frapper.Sans prévenir.Sans respirer.Il est là. Debout derrière son bureau.Il lève à peine les yeux. Mais il sait. Il sait ce que je viens faire.Le silence entre nous est lourd, tranchant, presque sacrilège.— Margo ?Ma gorge est sèche. Je sens mes côtes se tendre comme des cordes prêtes à rompre.Je ne réponds pas.Je m’approche.Je le regarde. Fixement. Comme on regarde une photo qu’on voudrait brûler, mais qu’on n’ose pas encore déchirer.Il comprend. Ses traits changent. Son visage se ferme lentement, comme un rideau de scène après la dernière réplique.Il se lève. Calme. Lent. Comme si la lenteur pouvait désamorcer ce que je suis venue déposer.— Je voulais t’en parler…Je ris. Un rire sans lumière, sans gorge, sans air.— Tu voulais m’en parler quand, Elias ? Avant ou après ton mariage ? Avant ou après m’avoir utilisée comme une dernière échappée ?Il reste figé.Le silence suinte. Com

CHAPITRE 29— Ce que Paul ne saura pas(version longue et intensifiée)MARGOJe dis oui.Je ne réfléchis pas trop. Il est là, devant moi, chemise claire, sourire timide, les mains dans les poches. Paul n’a rien d’un homme dangereux.C’est peut-être pour ça que je dis oui.— Un dîner. C’est tout. On parle boulot si tu veux. Ou pas du tout boulot, si tu préfères.Il me le dit doucement, comme s’il avait peur que je m’effondre au mot “dîner”.Et peut-être qu’il a raison. Peut-être qu’il devine ce qui tremble sous ma surface.Ce n’est pas un piège. C’est une main tendue. Et moi, j’en suis là : à m’accrocher à la moindre main qui ne serre pas trop fort.— D’accord, je souffle. Ce soir ?Il cligne des yeux, surpris. Il ne pensait peut-être pas que j’accepterais aussi vite.Ou pas du tout.— Ce soir, confirme-t-il.Il sourit. Et je souris aussi. Mais le mien est plus petit, plus faux.Il ne le sait pas encore : il ne dînera pas avec moi.Il dînera avec une femme en lambeaux.14h42Je retourne