Chapitre 54 — Les cendres ardentesMargoJe flotte encore, entre veille et évanouissement. Mon corps est lourd, vidé, mais chaque nerf vibre comme une corde qu’on aurait trop tendue et qui garde en elle l’écho du coup d’archet. Je n’arrive pas à bouger, et je n’en ai pas envie. Je m’abandonne contre lui, la joue collée à sa peau brûlante, son odeur mêlée à la mienne, ce mélange de sueur, de désir et de quelque chose de plus intime, de plus vrai.Son souffle heurte ma tempe, profond, haletant, irrégulier encore. Je ferme les yeux et, sous ma paume, je sens battre son cœur. Il cogne comme le mien : trop vite, trop fort, comme si nos corps refusaient de se calmer, de revenir à une cadence humaine.Nous sommes deux tempêtes qui viennent de s’embraser et qui, pourtant, refusent de s’éteindre. Même dans l’immobilité, même dans le silence, je sens que le feu couve encore.Je voudrais parler, mais ma voix est brisée, rauque, perdue quelque part dans le tumulte de tout ce que je viens de donne
Last Updated : 2025-09-01 Read more