GabrielLa porte de l'appartement d'Élise se referme derrière moi avec un clic sourd, un son définitif qui scelle ma retraite. Je reste un instant figé dans l'étroit palier, l'oreille tendue, comme si je pouvais percevoir à travers le bois les murmures accusateurs, les questions qui doivent maintenant fuser. Le parfum d'Élise, un mélange de fleur d'oranger et de peur, est encore accroché à ma veste. Je le respire une dernière fois, puis j'entame la descente des escaliers, les jambes lourdes, chaque marche un effort.Dehors, l'air frais du soir me gifle. Je respire à fond, mais l'air n'arrive pas à chasser l'étau qui me serre la poitrine. Je viens de la laisser. Encore. Après lui avoir promis de rester. Je me gare au volant de ma voiture, les mains agrippées au cuir du volant, si fort que mes jointures blanchissent.Je suis un lâche.La pensée est claire, nette, et sans pitié. Un lâche envers Élise, à qui j'offre des miettes de présence. Un lâche envers mon enfant, que je condamne à gr
Dernière mise à jour : 2025-11-10 Read More