LÉNALe bus ralentit enfin, les vitres tremblent encore quand la voix du conducteur annonce l’arrêt, mes yeux s’ouvrent difficilement, lourds, mes jambes ankylosées peinent à répondre, je me redresse pourtant, chaque geste me rappelle mes douleurs, mes cuisses me brûlent dès que je tente de me lever, mais je serre les dents, je force, je prends ma valise, je descends.L’air est plus doux ici, chargé d’humidité, de parfum de boulangerie, mais je ne le sens qu’à peine, je suis trop enfermée en moi, trop concentrée sur la prochaine étape, mes pas hésitants me guident vers une rue familière, une façade que je reconnais à travers le voile de mes larmes, cet immeuble aux volets clairs, avec ses jardinières débordant de fleurs, tout paraît si simple, si banal, comme si rien n’avait changé, comme si moi seule portais les stigmates d’un monde en ruine.Je monte lentement, chaque marche m’arrache une grimace, mes cuisses refusent l’effort, mes mains crispées sur la rampe tremblent, mais je cont
Terakhir Diperbarui : 2025-08-31 Baca selengkapnya