All Chapters of JE TE VEUX TELLEMENT : Chapter 61 - Chapter 70

AminaLe soleil s'invite à grands traits dans la cuisine, illuminant la table où le petit déjeuner s'étale en abondance. L'arôme du café fraîchement moulu et des croissants chauds emplit l'air, promettant une douceur matinale réconfortante. Je jette un coup d'œil à Nadia, qui semble perdue dans ses pensées, un sourire rêveur flottant sur ses lèvres. Lucas, assis en face d'elle, a encore cet air légèrement ensommeillé, ses cheveux en bataille lui donnant un charme désarmant.Je ne peux m'empêcher de sourire en les regardant. Ils forment un duo attendrissant, et l'envie de pimenter un peu les choses est trop forte. Taquiner Lucas est devenu une tradition bien établie, un jeu auquel je prends un plaisir malicieux.Je m'assois à côté de lui, feignant l'innocence. La conversation s'enlise dans des banalités : la météo, les projets de la journée. Mais je perçois déjà la tension sous-jacente. Lucas est toujours sur la défensive en ma présence, et cette nervosité palpable m'amuse.Alors que l

AminaLe silence est devenu une matière lourde, étouffante, comme si chaque seconde retenait son souffle autour de nous, mes mains tremblent sans que je puisse les contrôler, mon corps se tend vers lui alors que je voudrais reculer, mais je n’y arrive pas, je n’en ai pas la force, pas l’envie.Lucas s’avance enfin, ses doigts quittent le chambranle pour venir se poser contre ma joue, trop fort, presque douloureux, comme s’il craignait que je disparaisse si sa main se relâchait, et son regard me cloue, brûlant, fiévreux, sans échappatoire.— Tu ne comprends pas, murmure-t-il, tu fais semblant de sourire mais tu m’as marqué, et je ne peux plus…Sa bouche s’écrase sur la mienne avant que je n’aie le temps de répondre, un baiser sauvage, affamé, ses lèvres capturent les miennes, sa langue force l’accès, il me dévore comme s’il voulait effacer Karim, comme s’il voulait m’arracher à tout ce qui n’est pas lui, et mes mains, au lieu de le repousser, s’accrochent à sa chemise, tirent, s’agripp

AminaL’air est saturé, comme si la chambre n’était plus qu’une fournaise. La chaleur colle à ma peau, chaque goutte de sueur devient une brûlure, et malgré ça je n’arrive pas à bouger. Je suis étendue sous lui, prisonnière volontaire, mes jambes encore nouées autour de ses hanches, comme si je refusais que le lien se rompe.Lucas ne me lâche pas. Son poids repose sur moi, lourd, écrasant, mais étrangement rassurant, comme si je m’étais abandonnée à une cage dont je ne veux plus sortir. Son visage est enfoui dans mes cheveux, sa respiration râpeuse souffle contre mon cou, chaude, irrégulière, et à chaque exhalation je frissonne à nouveau.Le silence est absolu, mais en moi, c’est le chaos. Mon cœur cogne comme s’il voulait briser mes côtes. Mes poumons brûlent. Mes cuisses tremblent encore de spasmes résiduels. L’orgasme est passé, et pourtant je sens ses secousses prolonger leur empire sur mon corps, comme si je restais suspendue dans cet après-coup incandescent.Il se redresse lente

AminaLe silence après le choc est pire que tout.Un silence dense, gonflé d’électricité, de honte et de colère mêlées.Je sens la chaleur du couloir, la sueur dans mon dos, le tissu de la chemise collé à ma peau. Le regard de Karim me transperce, comme s’il arrachait un à un les morceaux de ce que j’étais pour lui.— Dis-moi que c’est pas ce que je crois, souffle-t-il.Sa voix tremble, mais elle ne supplie pas. Elle gronde.Je veux parler, expliquer, mentir, fuir , tout à la fois. Mais Lucas bouge derrière moi, et ce simple mouvement fait tout exploser.Karim avance d’un pas, les épaules tendues.— Toi, commence-t-il en désignant Lucas, t’avais pas assez de salir les autres ? Fallait que tu viennes jusqu’ici ?Lucas ne répond pas.Il se redresse lentement, le torse nu, la mâchoire serrée.Le genre de calme avant la tempête, celui qui fait plus peur que la colère elle-même.— Dégage, Karim, dit-il simplement.Un ordre, pas une demande.Et ce ton-là, Karim ne le supporte pas.— Tu crois

AminaLe silence me ronge.Ce n’est plus un simple moment de calme après la tempête , c’est un gouffre. Un espace suspendu où chaque respiration devient un risque, chaque regard une question qu’on ne veut pas poser.Lucas est resté là, debout, face à la porte encore tremblante du passage de Karim.Ses poings sont tachés de sang, ses yeux perdus dans un vide que je ne lui connaissais pas.Je ne bouge pas. Je n’ose pas.Je sens encore la brûlure de sa main sur mon bras quand il a voulu retenir Karim… et l’écho de sa voix quand il m’a dit ce secret doit mourir ici.Mais comment tuer un secret pareil ?Comment enterrer un crime du cœur ?— Lucas… murmuré-je.Il ne répond pas.Il finit par s’asseoir sur le bord du canapé, la tête entre les mains, les épaules contractées.L’homme que j’ai connu si sûr de lui, si maître de chaque geste, ressemble maintenant à une silhouette vide.Et j’ai peur.Peur de ce qu’il pourrait faire.Peur de ce que moi, je pourrais dire.Je m’approche. Lentement.Le