All Chapters of Trahie par l’amour: Chapter 1 - Chapter 10

Je suis rentrée dans ma chambre, le cœur lourd. Ma chambre… juste cette petite pièce au bout du couloir, coincée tout près de celle d'Éric.Je me souvenais encore de ses mots :« La taille de la chambre n'a aucune importance, tant qu'elle est près de la mienne ! Ce n'est que temporaire, Claire. Quand notre nouveau nid sera prêt, on se mariera, je te le promets. »Temporaire… huit années ont passé. Et ce nid dont il rêvait n'est plus le nôtre.J'ai ouvert ma valise pour commencer à plier mes vêtements quand la porte s'est ouverte brusquement, sans frapper.Margaux est entrée, le ventre rond et le menton haut, le regard balayant ma petite chambre de haut en bas.« Alors c'est ça, ta chambre ? Elle est tellement petite… même pas plus grande que ma salle de bain. Oh, quelle misère ! Huit ans passés aux côtés de mon mari, sans jamais avoir eu la moindre place officielle… Et maintenant, même la chambre nuptiale, il me l'a donnée à moi. Qu'est-ce que tu attends encore ? Tu n'as pas honte de t

Le lendemain, à l'heure convenue, je me suis tenue devant la villa. Éric est sorti, soutenant Margaux par la taille.En me voyant, une légère gêne a traversé son regard.« Claire, Margaux n'a jamais porté de robe de mariée… Elle voulait juste venir jeter un œil. Ne t'inquiète pas, elle ne dérangera rien. »J'ai hoché la tête, sans dire un mot.Son bras, protecteur, entourait toujours la taille de Margaux, comme s'il portait le bien le plus fragile du monde.« Attention à la marche. »« Le soleil tape fort, mets ton chapeau. »« Marche doucement, ne te fatigue pas. »Chaque mot qu'il prononçait, chaque attention, s'enfonçait dans mon cœur comme une lame émoussée.Dans la voiture, il n'a cessé de répéter :« Ne t'éloigne pas, même une fois à la boutique, fais ce que je te dis. »À la boutique, il a demandé aux vendeuses de me présenter plusieurs robes, mais lui, il restait aux côtés de Margaux, inquiet :« Ces robes sont lourdes, regarde-les seulement. Si tu les portes, ce sera trop fati

Éric a grillé cinq feux rouges et a foncé chez lui à toute vitesse.Il refusait de croire ce que le majordome lui avait dit. Hier encore, tout allait bien… Comment avais-je pu partir si soudainement ?Impossible.Mais quand il a poussé la porte de ma chambre, son cœur suspendu a chuté droit dans un gouffre.La pièce était vide, personne, et toutes mes affaires personnelles avaient disparu.« Claire ! Claire ! »Pris de panique, il a crié mon nom encore et encore. Il s'est mis à fouiller toute la villa, a ouvert chaque placard, chaque tiroir, cherchant la moindre preuve que je n'étais pas vraiment partie.En vain.Le coup le plus dur a été de découvrir que tous les cadeaux qu'il m'avait offerts étaient restés là, parfaitement rangés dans leurs boîtes.« Claire… tu ne veux plus de moi ? »Il a fini par remarquer que le mur, autrefois couvert de nos photos, était désormais complètement vide.Éric s'est effondré à genoux, fouillant chaque recoin de la pièce, espérant trouver le moindre obj

Quand le visage fermé d'Éric est apparu dans le salon privé, Margaux n'avait eu qu'une seule pensée : c'était la fin.Théodore, lui aussi, a été si terrifié qu'il est tombé lourdement sur le canapé. Leur famille Laurent avait beau être dans la mafia, elle n'était qu'un petit clan dépendant de celui des Valmont et n'avait aucune chance de rivaliser.Éric a avancé lentement dans la pièce, et Théodore s'est précipité pour lui céder sa place.« Dis-moi, qu'est-ce qui s'est passé exactement ? »À peine assis, Éric n'a pas pu s'empêcher de parler.« Chef Valmont, asseyez-vous, laissez-moi vous servir un café pour reprendre vos esprits. »Théodore lui a tendu une tasse, un sourire forcé aux lèvres.« Je n'y suis pour rien dans toute cette histoire. Oui, j'ai eu une liaison avec Margaux, mais vous ne pouvez pas imaginer à quel point cette femme était volage ! Ce n'était pas ma faute, et puis, à l'époque, quand elle est tombée enceinte, je lui ai même donné deux millions pour qu'elle avorte. Qu

J'ai quitté mon petit appartement au-dessus du café et j'ai emménagé chez Gabriel.Sa maison n'était pas très loin du café, à peine dix minutes de marche. Chaque matin, je partais à pied pour ouvrir la boutique, et chaque soir, Gabriel passait me chercher après son travail. Nous rentrions ensemble, parfois en nous arrêtant au supermarché pour acheter des courses ou quelques bricoles. La vie était simple, paisible et douce.Avant, avec Éric, parce qu'il était le chef du clan Valmont, portant sur ses épaules tout le poids de la famille, je vivais chaque jour dans une tension étouffante.Mon plus grand rêve, pourtant, avait toujours été d'ouvrir un petit café et de vivre une vie tranquille, auprès d'un homme tendre et romantique.Mais en tombant amoureuse d'Éric, j'avais changé mon quotidien, j'avais appris à me faire discrète, patiente, à me contenter de l'ombre… juste pour rester à ses côtés.Ce soir-là, après la fermeture, Gabriel et moi marchions dans les allées d'un supermarché, main