All Chapters of Dans ses bras, malgré tout: Chapter 81 - Chapter 90

De retour à la maison, Marguerite se tournait et se retournait dans son lit, incapable de trouver le sommeil.À côté d’elle, Michel essayait de dormir. Mais en la sentant bouger sans cesse, et avec l’air froid qui s’infiltrait par les interstices de la couverture, il s’est agacé : « Si tu ne dors pas, va dans la chambre d’Amélie, mais arrête de m’empêcher de dormir. »À ces mots, Marguerite s’est redressée, furieuse : « Dormir, dormir, tu ne penses qu’à ça ! Loulou est dans cet état et toi, tu arrives encore à fermer l’œil ? »« Et qu’est-ce que ça changera si je ne dors pas ? Demain je dois aller travailler. La maison dépend de moi pour les revenus. On vient à peine de payer les frais de scolarité des deux enfants, et dans un mois ou deux ce sera déjà le Nouvel An. Maintenant il y a l’opération de Loulou qui va coûter cher. Si je n’ai pas de travail, on vit de quoi ? On mange du vent ? » a lâché Michel d’une voix sombre.À cette pensée, l’inquiétude s’est accentuée sur le visage de Ma

Marguerite ne voulait pas écouter les explications d’Amélie. Pour elle, c’était évident : sa fille ne voulait tout simplement pas donner d’argent.« On n’aurait jamais dû être faibles et te laisser faire des études de médecine. On ne sait même pas combien d’années ça va encore prendre. Regarde la fille de Madame Lambert : elle envoie de l’argent à sa famille chaque mois. Et toi… » Elle a jeté un regard agacé vers Amélie, qui gardait les lèvres serrées. « On ne peut rien attendre de toi. »Elle a tourné les talons juste au moment où un proche d’un autre patient sortait sur le balcon pour téléphoner.Cet homme a croisé Amélie du regard.La jeune fille, assise là, avait les lèvres pâles et ses cils tremblaient légèrement.Ce n’est rien… ce n’est rien, Amélie s’est répétée en elle-même.Encore quelques jours. Une fois de retour à l’université, elle n’aurait plus à les affronter.Les jours suivants, Marguerite ne lui a montré aucun visage aimable. Avec Louis, elle rayonnait d’une douceur pr

Une fois calmé, Marc s’est dirigé vers le poste des infirmières.L’une d’elles, assise devant l’ordinateur, a levé les yeux vers lui avec un sourire : « Docteur Richard, vous n’êtes pas encore parti ? »« J’aimerais vous demander quelque chose. Le patient du lit 18, comment il s’appelle ? Et la jeune fille qui s’occupe de lui, quel est son lien avec lui ? »L’infirmière a vérifié dans son dossier, puis a répondu : « Il s’appelle Louis Bernard. Je me souviens de lui, fracture du tibia. En général, c’est sa sœur qui le soigne. Pourquoi ? C’est de la famille à vous ? »« Non… » Marc a remercié, puis a quitté le service.——De son côté, après son appel avec Amélie, Alexandre est resté assis sur le canapé, immobile.Il ne savait pas si ce n’était qu’une impression, mais Amélie lui semblait préoccupée, un peu mélancolique.C’était la deuxième fois qu’elle lui demandait quand il rentrerait. Cela pouvait presque donner l’illusion qu’elle avait envie de le retrouver.Mais Alexandre n’arrivait p

Amélie avait l’impression que, ce jour-là, le regard de sa mère sur elle était devenu étrange, difficile à déchiffrer.Mais elle n’y a pas accordé trop d’importance. D’abord parce qu’à partir de ce soir, elle n’avait plus besoin de rester à l’hôpital, et aussi parce qu’Alexandre rentrait justement dans la soirée.Lors de la visite médicale, le médecin a annoncé que l’opération de Louis pourrait être programmée dès le lendemain. Marguerite, aussitôt, s’est empressée de dire qu’elle voulait rentrer préparer une soupe fortifiante pour son fils, répétant que « Les os, ça met longtemps à se ressouder, il faut bien l’entretenir », et qu’après sa sortie, il faudrait bien le nourrir pour le remettre d’aplomb.Elle n’a pas dit un mot sur le retour d’Amélie à l’université, comme si elle était convaincue que sa fille ne repartirait pas.Le soir venu, Amélie, inquiète qu’Alexandre rentre et ne la trouve pas, a préparé ses affaires pour partir dès que l’heure lui a semblé convenable.Sa mère était

Amélie perdait la raison. Si même sa naissance n’était pas bénie, alors son existence dans ce monde n’avait aucune signification.
Puisqu’elle se sentait toujours redevable envers eux, elle a décidé de rendre cette vie.Une lueur glaciale passait dans ses yeux. Au cri de stupeur de Marguerite Bernard, une main a saisi soudain le couteau à fruits qui allait transpercer son corps.Cette main a attrapé à mains nues la pointe acérée, et le bruit de la peau qui se déchirait se faisait distinctement entendre. Le sang coulait le long de la lame.Tout le monde était pétrifié devant cette scène.Amélie a brusquement levé la tête et a croisé le regard assombri d’Alexandre.Au moment où elle l’a vu, son esprit s’est vidé. Les larmes, qui tournaient longtemps dans ses yeux, ont jailli d’un coup, comme des perles rompant leur fil.« Monsieur Beaumont. » Sa voix était étranglée par les sanglots.Ainsi, elle ressemblait à une enfant profondément blessée, les larmes recouvraient entièrement ses joues.