All Chapters of Générale Malgré Elle - Quand l'Impératrice Force le Tyran à Capituler: Chapter 81 - Chapter 90

Orléans était connu pour sa modestie et sa douceur ; il se montrait toujours bienveillant envers autrui. Depuis deux jours, il menait lui aussi une enquête sur l’accident survenu au tournoi de polo, et la plupart des valets des Écuries Royales lui confiaient tout ce qu’ils savaient, sans rien lui cacher.« J’avais découvert », disait-il, « que l’organisation du terrain devait revenir à un autre homme. Mais, comme celui-ci était tombé gravement malade au dernier moment, la responsabilité avait été transmise à quelqu’un d’autre. Ce jour-là, celui qui s’occupait du nettoyage du terrain était le chambellan, Henri Beaumont. Après l’accident, il affirmait avec insistance qu’il ne savait pas d’où provenaient ces pierres. Il racontait même avoir entendu, au milieu de la nuit, des bruits de déplacement, afin de brouiller les pistes. Or, en réalité, des témoins avaient vu qu’avant le tournoi de polo, Henri rentrait chaque soir très tard et interdisait à quiconque de s’approcher du terrain. Tout

La voix de Louis était basse, comme si elle se figeait dans l’air, chargée d’ombre et d’agacement.« Tu veux dire que c’est Lamballe qui a tiré les ficelles ? »Isabelle a chancelé quand il l’a tirée, mais elle a très vite retrouvé son équilibre.Il se montrait vraiment soucieux de Lamballe, ne laissant personne proférer la moindre « calomnie ».« Je ne fais que supposer. Croire ou non, enquêter ou non, tout dépend de Votre Majesté. »Les lèvres minces de Louis se sont incurvées en un sourire froid, empreint de dérision.Elle paraissait toujours respectueuse en surface ; mais que pensait-elle vraiment ?Croyait-elle donc qu’il n’entendait pas ce que ses mots sous-entendaient ?« L’état de Lamballe, es-tu allée la voir ? À cause de ton souffle d’Orient, elle ne pouvait que serrer les dents pour endurer la douleur, et toi, tu prétends que tout cela était son œuvre ? Est-elle assez sotte pour vouloir nuire aux autres et se blesser elle-même ? Moi, je pense que la véritable coupable, c’

Isabelle a brûlé le billet secret ; la flamme se reflétait dans ses yeux, pareille à un brasier, tel un feu infernal qui, le moment venu, dévorerait toute faute.« Lamballe agit toujours sans laisser de traces, et elle possède l’art de dominer les esprits. De Jean jusqu’à Henri, même une fois découverts, ces hommes préféraient mourir plutôt que de la trahir. C’est pourquoi, dans l’affaire des bandits, nous ne pouvions que la soupçonner, sans jamais apporter de preuves concrètes. Que le roi choisisse de croire Lamballe n’avait rien d’étonnant. Ce que nous devons faire, c’est réunir patiemment ses preuves de culpabilité. Goutte après goutte, elles formeront un fleuve : aujourd’hui cette servante, demain d’autres viendront. Un jour, la chaîne des preuves sera complète et Lamballe ne pourra plus nier. Alors, le roi lui-même ne pourra plus la protéger. »Cela exigerait plus de temps que de la tuer directement.Mais laisser Lamballe mourir trop vite n’apaiserait pas sa haine, et surtout, la

Devant le Petit Trianon, les gardes se tenaient en travers de l’entrée.« Que Sa Majesté reine nous pardonne ! Lamballe a ordonné de recevoir des hôtes, personne ne doit… »Mais avant qu’il n’ait achevé sa phrase, le regard glacé d’Isabelle, profond comme un puits tranquille, s’emplissait d’une menace mortelle. Elle l’a interrompu d’une voix coupante : « Si vous teniez à la vie, écartez-vous ! »À ce moment, une voix suave et pleine d’une fausse douceur s’élevait de l’intérieur : « Serait-ce Sa Majesté reine ? Qu’elle me pardonne : mes blessures m’empêchaien de sortir l’accueillir en personne. Et vous, misérables, comment osiez-vous retenir la Reine ? Je vous punirai sévèrement pour cela ! »Les gardes ont aussitôt reculé et s’inclinaient devant Isabelle.« Votre Majesté reine, je vous en prie… »……À l’intérieur, Isabelle voyait d’abord sa mère, Éléonore.Puis son regard se posait sur Lamballe, assise, qui lui adressait un sourire venimeux semblable à celui d’un serpent.« Votre Ma

Au Petit Trianon, le soleil venait de se coucher, et Lamballe ressentait de nouveau la douleur de sa blessure.Elle grinçait des dents ; chaque respiration semblait déchirer la plaie.Quelle souffrance !Au bout de peu de temps, Lamballe s'évanouissait presque sous la douleur.Le front couvert de sueur, elle serrait férocement le bras de Charlotte, en criant avec colère : « Le remède ! Donne-moi vite le remède pour calmer cette douleur ! Veux-tu donc me laisser mourir de souffrance… »Charlotte s'empressait de l'apaiser : « Madame, les médecins ont dit que vous ne pourriez prendre les élixirs antidouleur qu'après avoir expulsé toute la Poudre d'Âme. Il fallait encore patienter, Madame. »La voir ainsi faisait souffrir la suivante elle-même.Chaque fois, son bras se retrouvait couvert d'ecchymoses et de griffures sous les ongles de sa maîtresse.Cette douleur paraissait insupportable.Une demi-heure plus tard, Lamballe, trempée de sueur, s'appuyait, exténuée, contre l'oreiller.Char