Tous les chapitres de : Chapitre 51 - Chapitre 60

Chapitre cinquante et un – Complots privésPoint de vue d'ArielleLa pièce était petite et faiblement éclairée, les lourds rideaux tirés pour cacher la nuit. Le feu vacillait, projetant des ombres sur les murs, et une légère odeur de fumée flottait dans l'air. Je m'affaissai au bord du lit, les mains sur le visage un instant. Mes genoux me faisaient mal d'être restée assise si longtemps dans la salle du conseil, et ma poitrine était encore serrée par la froideur des anciens.Kael se tenait près de la fenêtre, sa silhouette tendue dans l'obscurité. J'entendais le rythme effréné de ses pas, chaque pas mesuré mais précis, trahissant la tempête qui l'envahissait. Il s'arrêta brusquement et se tourna vers moi, l'air crispé.« Ils n'ont même pas hésité », murmura-t-il d'une voix basse, rauque de frustration. « Chaque mot, chaque regard… ils t'ont traitée comme une enfant, Arielle. Comme si ta voix n'avait aucune importance. Et maintenant… maintenant, ils vont tout observer. Chacun de tes mo

Chapitre cinquante-trois – DénudéPoint de vue d'ArielleCe mot me transperça comme un couteau.« Bien joué. »Je me figeai sur place, la couverture serrée contre ma poitrine. Mon corps tremblait, ma peau brûlait de honte sous le regard de l'aîné. L'aîné Brann s'avança dans la lumière du feu, le visage calme, mais le regard perçant et cruel.Kael se plaça aussitôt devant moi, me protégeant de son corps. Sa poitrine se soulevait et s'abaissait lourdement, ses poings tremblants. Mais l'aîné Brann se contenta d'un sourire narquois.« Alors, c'est comme ça que tu comptes prendre le siège de la Luna », dit-il lentement, d'une voix empoisonnée. « Pas avec honneur. Pas avec force. Mais avec le péché dans l'obscurité. »Je voulais parler, mais ma voix ne venait pas. Ma gorge était sèche, mes lèvres lourdes.Avant que Kael ne puisse bouger, la voix de Brann résonna dans les couloirs. « Venez ! Tous ! Venez voir ce qui se cache dans l'ombre ! »« Non… » Mon murmure se brisa, mon cœur s'arrêtant

Chapitre cinquante-cinq – Murmures dans l'obscuritéPoint de vue d'ArielleLe donjon était froid.L'air était humide, lourd de l'odeur de moisissure et de chaînes rouillées. À chaque recoin, une eau ruisselait et résonnait contre les murs de pierre, un rythme lent et moqueur qui me rappelait le temps qui s'écoulait, goutte à goutte.Il n'y avait pas de nourriture. Pas d'eau. Rien que l'odeur de pourriture, la piqûre du fer et le silence du désespoir.Sauf que ce n'était pas le silence. La respiration saccadée de Kael emplissait l'espace, et chaque son me transperçait comme un couteau.Je frissonnais, mais pas seulement à cause du froid. Les chaînes d'argent autour de mes poignets brûlaient, laissant des marques rouges de rage, mais ce n'était rien comparé à ce que Kael endurait. Son corps était fait pour se battre, mais les anciens savaient exactement où frapper. L'argent s'accrochait à sa peau comme un feu, brûlant, brûlant, le rongeait. Ses bras tremblaient là où le métal mordait sa

Chapitre Cinquante-Sept – Le Jugement DernierPoint de vue d'ArielleLe troisième jour arriva.La porte du donjon s'ouvrit dans un gémissement, et la lumière qui s'y déversa me fit l'effet de couteaux dans les yeux. Je clignai des yeux, le corps raide et douloureux à cause du sol froid, les poignets à vif là où les chaînes avaient rongé ma peau.« Dehors », aboya l'un des gardes. Sa voix était sèche, mais j'étais trop faible pour le craindre. Je n'avais presque plus de force. Celle de Kael encore plus.Je tournai la tête. Il était toujours enchaîné à côté de moi, la peau couverte de cloques et brûlée là où l'argent l'avait profondément entaillée. Ses lèvres étaient craquelées, son souffle court, et pourtant, lorsque les gardes s'avancèrent pour me tirer dehors en premier, il essaya de rester devant moi. Toujours à essayer de me protéger, même lorsqu'il était en train de craquer.« Bouge », le garde le poussa, et Kael trébucha. Je saisis sa main rapidement et la serrai fort. Nos doigts

Chapitre Cinquante-Neuf – L'OubliéPoint de vue d'ArielleLe voyage de retour vers la meute de Kael semblait interminable.Nous roulions en silence, surveillés de tous côtés. Cynthia était assise, la tête haute, sa robe cramoisie s'étalant sur le siège, telle une reine regagnant son trône. Kael était assis à côté d'elle, le corps affaibli, les brûlures encore vives, mais le dos droit, refusant de se courber. Je restais près de lui, effleurant son bras autant que possible, même si personne n'osait me regarder, sauf avec dégoût.Les routes étaient bordées de membres de la meute qui attendaient, les yeux écarquillés de curiosité. Des enfants perchés sur les épaules, des aînés s'appuyant sur des cannes, de jeunes guerriers se tenant fièrement en rangs. Et lorsque les portes s'ouvrirent enfin, le bruit qui en retentit fut assourdissant.Acclamations. Applaudissements. Tambours.Ils acclamèrent Kael – leur Alpha était de retour. Ils acclamèrent Cynthia, la femme qui, à leurs yeux, l'avait s