Tous les chapitres de : Chapitre 61 - Chapitre 70

Chapitre soixante-deux – Ombres dans la nuitPoint de vue d'ArielleLa salle à manger était silencieuse, à l'exception du léger cliquetis des assiettes et des couverts. Le feu crépitait dans l'âtre, mais il ne parvenait guère à chasser le froid de mes os.Kael était assis à côté de Cynthia, le dos droit, le visage calme. Il avait l'air fatigué, certes, mais il y avait une flamme dans ses yeux qui refusait de s'éteindre. Cynthia, comme à son habitude, était assise comme une reine, sa robe cramoisie débordant sur la chaise, la tête haute. Ils semblaient… parfaitement ensemble.Je restai à l'autre bout de la table, les mains jointes sur mes genoux. Je ne voulais pas attirer l'attention, mais tout le monde semblait me voir malgré tout – comme si je n'étais rien, comme si je n'existais pas.Les parents de Kael étaient joyeux, souriants et lui parlaient gentiment. « Kael, tu es de retour », dit sa mère, les mains tendues vers les siennes. « Nous avions tellement peur pour toi. Tu es enfin à

Chapitre soixante-quatre – Point de vue de CynthiaKael était allongé sur le lit, sa poitrine se soulevant et s'abaissant lentement. Il avait les yeux fermés, les lèvres légèrement entrouvertes. Le puissant Alpha que tout le monde craignait… était maintenant si faible, si immobile, si impuissant.Je m'assis à côté de lui, me tenant le menton d'une main, le regardant simplement.Il l'ignorait. Il ignorait que j'avais planifié tout ça. Il ignorait que la boisson que je lui avais servie contenait un peu d'aide. Pas du poison – oh non, je ne le tuerais jamais. J'avais besoin de lui vivant. J'avais besoin qu'il reste à moi.Et maintenant, il était là. Dormant. Inconscient.J'ai laissé échapper un petit rire. « Regarde-toi, Kael. Le puissant Alpha, endormi comme un enfant. Si seulement ton Arielle pouvait te voir maintenant. Elle se croit proche de ton cœur… mais elle ne gagnera jamais. Pas quand je pourrai faire croire au monde que tu m'appartiens. »Je tendis la main et touchai sa joue.

Chapitre soixante-six – L’Éveil de KaelPoint de vue de KaelJe me suis réveillé lentement, la tête lourde et embrumée. La pièce a tourné un instant, et j’ai senti le poids de l’épuisement peser sur moi. Mon corps était étrange – lent, faible – mais mon esprit était vif, alerte, brûlant de conscience.J’ai ouvert les yeux et je l’ai immédiatement remarquée. Cynthia. Elle était assise près de moi, ce même sourire aux lèvres, calme, confiante. Mon instinct me criait que quelque chose n’allait pas.La boisson.J’ai essayé de bouger, mais mon corps a résisté. Ma poitrine s’est serrée en réalisant ce qui s’était passé. Ce café… cette boisson qu’elle m’avait servie… ce n’était pas que du café. Mes sens se sont aiguisés. Ma main a trouvé le bord du lit tandis que je me redressais.« Cynthia », ai-je dit d’une voix ferme mais basse. « Qu’as-tu mis dans cette boisson ? »Elle a incliné la tête, feignant l’innocence. Ses yeux brillaient, mais ce n'était pas le bon genre d'étincelle – celle qui

Chapitre soixante-huit – L’évasion d’ArielleJe fermai la porte derrière moi et m’y appuyai. Mes jambes faiblissaient. Ma poitrine était lourde. Je ne pouvais plus me retenir. Dès que je mis les pieds dans ma chambre, les larmes me montèrent.Je me laissai tomber par terre, le dos contre la porte, et enfouis mon visage dans mes mains. Je pleurai à chaudes larmes, un son aigu et douloureux me parvint. Tout mon corps trembla. Mon cœur se brisa comme s’il se déchirait.Ce n’était pas à cause de la lessive dans la cuisine. Non. C’était à cause de ce qui s’était passé auparavant.Le bruit que j’avais entendu depuis la chambre de Kael. Le léger gémissement, le rire, la voix que je croyais être la sienne mêlée à celle de Cynthia. Et puis Cynthia sortit, en sueur et souriante, me disant en face qu’ils venaient de finir… que Kael ne voulait pas être dérangé.Ces mots me transpercèrent encore et encore.J'ai pressé mes paumes contre mes oreilles, essayant de chasser le souvenir, mais c'était in

Chapitre soixante-dix – La Chasse NocturnePoint de vue de KaelDès que je mis le pied dehors, l'air nocturne me gifla le visage. Il était froid, mordant, le genre de froid qui vous hérisse les poils. Le domaine tout entier était trop silencieux. Le silence me serrait les oreilles, épais et pesant, et il ne fit qu'accroître la panique en moi.Je restai immobile un instant, à écouter. Rien. Pas de pas. Pas de voix. Pas un son d'elle.« Arielle ! » criai-je, ma voix résonnant à travers le parc. Mon appel brisa le silence, résonnant en moi, se moquant de moi. Mais il n'y eut aucune réponse.Ma poitrine se serra et je me mis à avancer, rapidement. Mes pieds martelaient le sol tandis que je courais vers le portail principal. Si elle était allée quelque part, ce serait par ici. Mes yeux scrutèrent chaque recoin, chaque ombre. Les lampes du portail clignotaient faiblement, ne me révélant que le vide.Le portail était à moitié fermé. Mes mains les saisirent et les ouvrirent en grand. Mon cœur