All Chapters of mon ex, mon coloc et le cousin de ma meilleur amie: Chapter 101 - Chapter 110

TESSAQuelques minutes plus tard, il débarque au coin de la rue, les mains enfoncées dans les poches de son jean usé, la chemise froissée collant à ses épaules larges par la sueur de cette fin de matinée étouffante. Son parfum – ce mélange distinctif de cuir vieilli et de tabac froid, avec une pointe de ce shampoing bon marché qu’il utilise depuis des années – me parvient avant même qu’il ne soit tout à fait là, flottant dans l’air chaud comme un avertissement. Il a l’air fermé, agacé, les sourcils froncés sous ses boucles brunes ébouriffées par le vent, ses yeux sombres plissés contre la lumière crue du soleil qui tape sur le bitume, faisant miroiter les flaques d’eau restantes de la pluie matinale. Les passants déambulent autour de nous, insouciants, avec leurs sacs de courses ou leurs cafés à emporter, l’odeur de pain frais d’une boulangerie voisine se mêlant à celle de l’asphalte chauffé.— Alors, il t’a dit quoi, ton médecin ? Son ton est sec, presque sarcastique, les mots claqua

TESSAJe glissai mon portable dans la poche arrière de mon jean, d’un geste lent, calculé, comme si le temps lui-même avait ralenti, chaque seconde s’étirant dans un silence oppressant. Les doigts d’Hugo se crispèrent sur les accoudoirs du canapé, ses jointures blanchissant sous la pression, les veines saillantes trahissant une tension qui montait comme une tempête sous sa peau. Emma, toujours assise à côté de lui, me regardait avec des yeux écarquillés, brillants d’une inquiétude muette, comme si elle sentait la tempête arriver mais ne savait pas comment l’arrêter, son souffle court agitant légèrement une mèche de cheveux collée à son front moite. L’odeur rance de l’appartement – un mélange de bière éventée, de tabac froid et de moquette usée – flottait dans l’air, me piquant les narines.— Tu ne vas nulle part, ma chère sœur, gronda Hugo en se levant d’un bond, le cuir du canapé craquant sous son poids. Sa voix était rauque, chargée de cette autorité qu’il croyait avoir sur moi depu

TESSA— Allez, tu rappelles ton guignol, tu sors pas, en plus, moi et Emma, on est venus exprès pour toi. La voix de mon frère me vrille les tympans. J’ai l’impression d’être de retour à quinze ans, coincée dans ma chambre pendant qu’il fait la loi.— Fallait pas vous sentir obligés.Je croise les bras, le fixant avec un calme feint, celui d’avant l’explosion.— Tu vas t’en bouffer une autre, petite sœur, si tu descends pas d’un ton.Je hausse les épaules, agacée, et me dirige vers ma chambre. Ses mots roulent sur moi comme des cailloux. — Tu vas où ?— Faire mon sac ! C’est le week-end ! Et j’ai rien de mieux à faire que la plage.Soudain, Noah me suit dans le couloir. Je l’entends approcher, son pas ferme sur le parquet. Il me prend par le bras juste avant que j’entre dans ma chambre et m’entraîne jusqu’à la sienne. Sa poigne n’est ni brutale ni douce, juste décidée. Il referme la porte derrière nous d’un geste sec. L’air semble se resserrer.Sa voix, étonnamment calme, me glace :—

TESSAJe me retourne vers lui, lentement, comme si chaque mouvement était calculé pour le faire craquer. Mes yeux rencontrent les siens, et je sais. Cette tension entre nous, cette chaleur qui monte, cette envie brute qui nous dévore depuis trop longtemps. Il me veut. Je le veux. Et cette fois, rien ne nous arrêtera.Sans réfléchir, je saisis sa main et l’entraîne vers la chambre. En passant devant Hugo, affalé sur le canapé comme un roi paresseux, je lance avec une pointe de malice dans la voix, un sourire en coin :— Juste dix minutes, on revient. J’ai un truc important à lui dire.Hugo lève les yeux de son téléphone, un sourcil levé, un sourire narquois aux lèvres.— T’es pas obligée de te cacher pour lui parler, ma belle, dit-il, sa voix traînante, pleine de cette bienveillance moqueuse qui m’a toujours exaspérée.Noah jette un regard en biais à Hugo, l’air de se demander ce que je mijote. Je retiens un rire. Mon frère, fidèle à lui-même, ne peut s’empêcher d’en rajouter, comme si

TESSALe repas se passe dans une bonne ambiance, du moins en apparence. Les assiettes circulent, les blagues fusent, le poulet est fondant à souhait – Emma a encore frappé fort. Hugo raconte une anecdote débile sur un client à l’hôtel qui a confondu le minibar avec un distributeur gratuit, et tout le monde éclate de rire. Noah, assis en face de moi, me lance des regards en coin, ces regards qui me font fondre et me nouent l’estomac en même temps. Je me force à sourire, à hocher la tête, à faire comme si tout était normal. Comme si je n’avais pas passé les dix dernières minutes à me demander si je n’allais pas tout foutre en l’air en ouvrant trop grand ma gueule. À l’intérieur, c’est le chaos. J’ai envie de m’échapper, de respirer un air qui ne sent pas le poulet rôti et les non-dits. J’ai besoin de silence, de solitude, de remettre mes idées en place avant de dire une connerie.Le dessert arrive –un gateau au chocolat, encore tiède, avec cette odeur de chocolat qui me ramène direct en