All Chapters of mon ex, mon coloc et le cousin de ma meilleur amie: Chapter 121 - Chapter 130

TESSAJe sors du restaurant en trombe, la porte vitrée claque derrière moi , le bruit résonnant dans la rue brûlante. L’air extérieur m’écrase aussitôt, une chaleur moite qui colle mes vêtements à la peau, mais ce n’est pas elle qui me fait transpirer : c’est la rage, pure, viscérale, qui bouillonne dans mes veines. Mon cœur tape si fort que j’entends plus rien autour – ni les klaxons, ni les passants, ni les murmures étouffés des clients qui m’ont vue exploser. Tout devient un bruit de fond, un bourdonnement lointain. Je veux juste partir. Loin. Le plus loin possible de Noah, de sa mère, de cette scène humiliante où il m’a traitée comme une gosse devant tout le monde.Mes talons claquent sur le trottoir brûlant, chaque pas une injure silencieuse, une promesse que c’est fini, qu’il ne m’aura plus jamais. Je lève la tête : le ciel est blanc, aveuglant, violent, et j’ai presque envie de hurler dedans, de tout lâcher. Noah, ce con. Ce froid manipulateur qui se croit tout permis, qui pens

NOAHJe baisse les yeux sur ma tasse, les doigts serrés autour de la porcelaine tiède. Ses mots me touchent plus que je ne veux l’admettre. Ils me frappent en plein plexus, là où se nichent toutes les contradictions que je traîne comme des boulets. Parce que je sais ce que ça coûte, à une femme comme elle, de dire une chose pareille. Parce que je sais ce qu’elle a sacrifié. Parce que je sais, aussi, que c’est un mensonge. Ma mère est belle, encore. Trop belle.Une de ces femmes qui vieillissent avec une grâce qui semble presque insultante, comme si le temps n’osait pas vraiment la marquer. Elle a ce calme un peu royal, cette élégance naturelle qui intimide sans qu’elle ait besoin d’en faire quoi que ce soit. Ses cheveux, toujours relevés en un chignon négligé mais parfait, ses mains fines posées sur la table, ses yeux qui captent la lumière comme s’ils étaient faits de cristal… Je me souviens des regards. Ceux des hommes, quand on sortait ensemble. Ceux qui osaient s’approcher, lui of

TESSAJe tape du poing contre la porte, le bois vibre sous mes coups rageurs, un bruit sourd qui résonne dans l’appart vide, mais rien ne cède. Le verrou est solide, la clé retirée – ils l’ont emportée, ces traîtres. Je me jette sur la fenêtre du salon, tire la poignée à m’en arracher les doigts, les jointures blanchies, les veines saillantes – bloquée, vissée, scellée comme un cercueil hermétique. La sueur coule sur ma tempe, collant mes cheveux à mon front en mèches humides et désordonnées, l’odeur de ma propre transpiration mêlée à celle de la poussière accumulée sur les rideaux épais. L’air de l’appart est épais, étouffant, comme si on avait aspiré tout l’oxygène, ne laissant qu’une chaleur lourde, poisseuse, qui me colle à la peau et rend chaque respiration laborieuse, un poids sur la poitrine. Les murs semblent se rapprocher, le plafond descendre, l’espace se rétrécir autour de moi comme une cage qui se resserre lentement, inexorablement.Je me précipite vers la boîte à clés mur

NOAHElle crie, un hurlement strident qui résonne dans l’appart, se débat comme une furie, donne même un coup de genou qui frôle l’endroit sensible mais loupe, heureusement pour moi. Je la porte jusqu’à la salle de bain, la porte grinçant sur ses gonds rouillés, l’air plus frais ici malgré la chaleur générale, et la mets toute habillée sous la douche, tournant le robinet à fond sur froid. Un bon jet d’eau glacée va lui faire du bien, la calmer net, comme un seau sur une flamme.— Ça va te calmer, ma jolie ! lancé-je, dominant, les bras croisés contre le mur carrelé.Elle pousse un cri perçant, l’eau glacée la frappant comme des aiguilles, la faisant se recroqueviller sur elle-même dans la baignoire, les bras autour de son corps, grelottante, les vêtements collés à sa peau comme une seconde couche trempée. Les gouttes rebondissent partout, éclaboussant le miroir embué, le sol glissant. Je finis par couper l’eau après quelques secondes, le silence retombant, brisé seulement par son souf

NoahElle ne me regarde pas. Elle fixe un point derrière moi, comme si elle cherchait une issue de secours.— Oui.Un hochement de tête, trop rapide. Trop mécanique.Je tends la main, sans la toucher. Juste pour voir.Elle recule imperceptiblement.Bingo.Elle ment.Et maintenant, je ne sais plus quoi faire de cette vérité. Parce que si elle ne veut pas se battre, si elle préfère me pousser à bout plutôt que d’affronter ce qui nous déchire, alors qu’est-ce qu’il me reste ? Lui dire que je sais ? Lui forcer la hand ? Ou…Ou peut-être juste… Lui laisser le temps. Le temps de réaliser qu’elle ne veut pas vraiment me perdre.Mais est-ce que j’en ai la force ?Je respire un bon coup, les poings serrés.— D’accord.Je recule d’un pas.Si c’est ce que tu veux.Elle ne dit rien. Mais je vois ses épaules s’affaisser, juste un peu. Comme si une partie d’elle venait de perdre quelque chose.Et ça, c’est la preuve que je cherchais.Elle n’est pas sincère. Pas du tout.Puis elle éclate en sanglots