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Après s'être assuré que j'ai bien mangé, Anton disparaît dans la cuisine et revient avec un verre d'eau et deux pilules blanches dans la paume de sa main.« Prends ça. » Il me les tend.Je fixe les pilules du regard, puis tape sur mon téléphone : Qu'est-ce que c'est ?« Des médicaments contre la douleur. Les analgésiques pour humains agissent plus vite que d'attendre que ton loup guérisse tout. »Je les prends de sa main et les avale avec l'eau qu'il me tend. Le liquide frais apaise ma gorge et je vide le verre d'un trait.Merci, je tape avant de poser le verre vide sur la table.Il hoche la tête une fois — brièvement, sèchement — et se dirige vers le salon sans dire un mot de plus.Je le suis et m'installe sur le canapé en face de lui. Je m'enfonce dans les coussins et prends la télécommande sur la table basse pour allumer la télévision. Le repas et le bain ont dissipé une partie de ma fatigue et je ne suis pas encore prête à dormir.Je jette un coup d'œil à Anton, qui est adossé à s

Je ne sais pas combien d'heures nous avons marché, mais je suis épuisée. Le soleil se couche et nous ne sommes pas encore arrivés en territoire vampire. Nous sommes partis ce matin et avons voyagé toute la journée. J'ai l'impression que nous tournons en rond.Mes jambes me font souffrir à chaque pas, mes épaules me brûlent sous le poids de mon sac de voyage. J'aperçois un gros rocher au loin et fonce droit dessus, me laissant tomber lourdement et laissant mon sac glisser au sol. Ma poitrine se soulève et s'abaisse tandis que je tente de reprendre mon souffle.Je sors mon téléphone – batterie à quinze pour cent – et montre l'écran à Anton : Ekaterina, es-tu sûre qu'on prend le bon chemin ?Anton transmet la question.« On devrait, mais je commence à penser qu'on est peut-être perdus », admet Ekaterina, les joues rouges de gêne.« Vraiment ? » La voix d'Anton se fait plus incisive. « Tu penses ? Ou on est perdus ? »« Hé, ne me parle pas sur ce ton ! » Ekaterina se retourne brusquement,

Anton et moi passons la journée à l'étang – enfin, « journée » est un bien grand mot tant elle s'écoule dans un silence pesant. Il n'est jamais retourné dans l'eau après avoir failli me mordre. Il est resté sur la berge, à me fixer comme si j'allais disparaître s'il détournait le regard.J'aimerais demander à Ekaterina pourquoi elle l'a arrêté. Pourquoi a-t-elle surgi des arbres à ce moment précis, la voix tremblante de panique ? Mais chaque fois que j'aperçois ses cheveux roux à travers les arbres, elle trouve une excuse pour être ailleurs.Elle m'évite.Cette pensée me pèse sur la poitrine tandis que je regagne le rivage en pataugeant. Mon corps es

« Anton, comment le connais-tu ? »Je pose la question une fois que les pas de Walden se sont éloignés dans le couloir.« Ce n'est pas la première fois que je croise des chasseurs. »« C'est vous qui lui avez fait cette cicatrice au visage ? » Je veux confirmer ce que je soupçonne déjà.« Oui. J'aurais dû lui arracher la gueule », grogne Anton, et je sens sa colère irradier à travers notre lien.« Vous savez ce qu'il veut dire par "ce qui va arriver" ? »« Non. Mais connaissant Walden, ça ne présage rien de bon pour les loups-garous. »

Quand je me réveille, je suis de retour dans ma cellule.Je vérifie rapidement si je suis habillée. Je le suis. Un soulagement desserre l'étau dans ma poitrine.« Eveline, tu es réveillée ? » La voix d'Anton me parvient du fond de la cellule, rauque et épuisée.Oui, ça va. Et toi ? Je me redresse et marche vers lui sur des jambes flageolantes.Puis je le vois.Anton ! Je m'agenouille à côté de lui, mes mains planant au-dessus de son corps comme si j'avais peur de le toucher et d'aggraver les choses.