All Chapters of EN ROUTE VERS SON COEUR : Chapter 11 - Chapter 20

Seraleonne remarqua que son petit Matthieu s'endormait dans les bras de Constanza. Elle voulut se lever pour le déposer dans la chambre, mais la vieille dame lui fit un signe de la main, ferme et doux à la fois :— Termine de manger, ma chérie. Laisse, je m’occupe de lui.— Merci… madame, répondit-elle timidement.— Pas la peine de me remercier. Et ne m’appelle pas "madame", voyons. Je m'appelle Constanza… mais tu peux m’appeler *maman* si tu veux.Seraleonne, touchée, esquissa un sourire sincère :— Merci… maman Constanza.La vieille dame, ravie, laissa échapper un éclat de rire franc, dévoilant les quelques dents qu'il lui restait, et partit avec le petit garçon dans la chambre. Elle le coucha avec précaution, borda les draps autour de lui et déposa un baiser léger sur son front avant de revenir à la cuisine.Elle retrouva Seraleonne debout, en train de laver son assiette ainsi que la vaisselle déjà présente dans l’évi

Seraleonne, émue, s’empressa de remercier :— Merci infiniment, madame Constanza. Je vous rembourserai dès que je toucherai ma paie.— Pff… Garde ton argent, ma fille. Je ne le fais pas pour ça. Tiens, voici aussi ta part.Elle lui tendit une autre gamelle, soigneusement emballée, et une gourde plus grande avec du jus de pomme bien frais.— Maman Constanza… vous êtes un ange. Merci… vraiment.Constanza se contenta d’un sourire sincère, les yeux pétillants de bienveillance, avant de lever la main dans un geste de bénédiction :— Que Dieu vous garde, tous les deux. Allez-y maintenant, filez, avant que l’école ne vous ferme la porte au nez !Seraleonne éclata de rire, serra la gamelle contre elle et prit son fils par la main. Mais en sortant de l’immeuble, son regard glissa instinctivement vers le parking...Et là, son cœur se serra.— Pfff… quelle poisse, murmura-t-elle entre ses dents.Matthieu, curieux, la regarda avec des yeux innocents :— Mamounette, on va y aller comment à l’école

Après près de deux heures de route, le véhicule s'immobilisa enfin devant un grand bâtiment flambant neuf, aux murs blancs et bleus, arborant fièrement l'inscription : « Complexe Scolaire Mixter ». À peine le portail en vue, Matthieu bondit presque de son siège :— Ohhh ! Mon école ! Monsieur le chauffeur, c'est ici ! cria-t-il, surexcité, en tapant des pieds et en sautillant sur sa chaise comme un ressort.Seraleonne tenta tant bien que mal de calmer son fils, mais le petit était incontrôlable, débordant de joie. Xavier, au volant, observa la scène avec un sourire figé. Le bonheur innocent de Matthieu le frappait en plein cœur. Un pincement douloureux lui rappela ses propres enfants… ses jumeaux qu’il n’avait jamais pu accompagner à l’école. Il ravala difficilement l’émotion qui menaçait de le submerger, refusant de craquer devant la dame de fer et son petit ouragan.— Monsieur le chauffeur, lança Matthieu en se tournant vers lui avec des yeux pétillants, tu peux descendre avec n

Elle accepta, la mâchoire serrée, et il la hissa hors du camion comme une plume… ou presque. Lorsqu’elle fut enfin au sol, elle resta un moment immobile, dos à lui, visiblement en guerre avec elle-même. Puis, dans un effort presque douloureux, elle se retourna, évita son regard, et lâcha, d'une voix sèche mais audible : — Merci. Xavier haussa un sourcil, surpris mais amusé. Il savait que ces deux syllabes lui avaient coûté cher, bien plus qu’elle ne voulait l’admettre. — Wouah… j’aurais dû enregistrer ça, plaisanta-t-il, un large sourire aux lèvres. Elle leva les yeux au ciel, soupira, et tourna les talons. — Ne vous habituez pas trop. Il la regarda s’éloigner, conquise sans vouloir se l’avouer. Et lui ? Il était définitivement piqué. Xavier afficha un large sourire, toutes dents dehors. Pour la première fois, elle venait de le remercier. Un simple mot, mais qui av

Xavier sentit un pincement glacial lui traverser le cœur. La douleur de Seraleonne lui renvoyait brutalement son propre reflet. Il se revit, quelques années plus tôt, infligeant à Sandra son ex-fiancée les mêmes blessures, les mêmes trahisons. À force de la tromper sans scrupule, il avait brisé une femme qui ne demandait qu’à l’aimer… et ses erreurs l’avaient conduite tout droit vers sa fin tragique.Un frisson lui remonta l’échine. Il n’était pas mieux que ce Marc, cet homme qu’il ne connaissait pas encore, mais qu’il haïssait déjà viscéralement. Peut-être parce qu’en lui, il voyait ce qu’il avait été.Serrant doucement les bras de Seraleonne, il força un sourire :— Allez, Madame Grognon, debout.Sa voix était douce, teintée d’humour, mais aussi d’une compassion sincère. Il l’aida à se relever avec précaution, puis la fixa droit dans les yeux. Un regard profond, chargé de regrets, mais aussi d’une promesse silencieuse de ne jamais lui faire ce qu’un autre lui avait infligé.— Je vai