Tous les chapitres de : Chapitre 21 - Chapitre 28

Après que César et moi avons éclairci ce lien d’enfance, la légère gêne entre nous a enfin disparu. Tout semblait différent, désormais. Naturel. Simple. Nos rapports sont devenus beaucoup plus fluides.Voyant à quel point nous nous entendions bien, Madame Martin s’est visiblement détendue. La tension de ses épaules s’est relâchée. Elle est repartie comme à son habitude, dans un tourbillon d’énergie, déjà pleine de nouveaux projets.Elle devait retourner en Afrique pour aider Monsieur Martin à terminer ses affaires en cours. Puis elle reviendrait afin d’organiser correctement notre cérémonie de mariage. Elle était absolument déterminée à la rendre spectaculaire.« Il faut que ce soit parfait, » avait-elle dit avant de partir, serrant mes mains. « Mon fils t’a attendue pendant des années. Ce mariage sera de ceux dont toute la meute se souviendra. »Après son départ, la maison m’a paru plus calme. Et, d’une certaine manière, plus grande aussi.César l’a sans doute remarqué. Il craignait q

Mais mon regard s’est soudain figé. Mes pas se sont arrêtés.Non loin de là, César se tenait debout, immobile, silencieux. Ses yeux sombres étaient fixés sur moi.Je n’ai pas su depuis combien de temps il se trouvait là. Ni combien il avait entendu.Mon cœur a violemment sursauté. J’ai senti le sol s’effondrer sous mes pieds.Une honte indescriptible, mêlée de panique, m’a aussitôt saisie. Elle m’a serré la gorge comme une main invisible.Toutes ces accusations hystériques que je venais de hurler. Toute cette émotion laide que j’avais laissée éclater. Toute ma douleur, ma rage, mon amertume…Il avait tout entendu. Chaque mot. Sans exception.J’ai voulu que le sol s’ouvre et m’avale tout entière.J’ai réprimé de force l’alarme qui hurlait dans mes veines. J’ai essayé d’agir comme si de rien n’était en marchant vers lui. Comme si mon monde ne s’effondrait pas. Comme si je ne mourais pas à l’intérieur.Mais mon corps m’a trahie. Le bout de mes doigts tremblait légèrement. J’ai planté mes

Ethan a violemment poussé la porte de la villa à deux mains.La force était si brutale que la porte a heurté le mur avec un coup sourd.Le bruit massif a résonné dans le salon vide, se répercutant sur les hauts plafonds.Rendant l'espace encore plus creux qu'il ne l'était déjà.Sélène était assise sur le canapé au centre de la pièce, parfaitement à l'aise.Se peignant les ongles avec loisir d'un rouge profond.L'image du confort domestique, comme si l'endroit lui appartenait.En ne voyant que lui revenir, seul et débraillé, une lueur de triomphe joyeux a rapidement traversé son regard.Victoire. Enfin.Mais cette expression a disparu en un instant, remplacée par son masque habituel.Une innocence douce s'étalant sur ses traits comme si elle enfilait un costume bien rodé.C'est seulement à cet instant qu'Ethan l'a vraiment vue.Vraiment vu quel genre de cœur vicieux se cachait sous ce visage pitoyable.Comment avait-il pu être aussi aveugle ?Sélène a déposé soigneusement

Une semaine avant le mariage, les parents de César sont enfin rentrés précipitamment d’Afrique. Ils ont l’air épuisés par le long voyage, couverts de poussière, mais leurs yeux brillaient d’excitation.Les vents du désert n’avaient en rien atténué l’enthousiasme de Mme Martin. Pas le moins du monde.Dès qu’elle a passé la porte, elle a laissé tomber ses bagages et est venue droit vers moi.« Anne ! Laisse-moi te regarder ! »Elle a saisi mes mains, les ont serrées fort. Son sourire est si chaleureux qu’il m’a serré le cœur.M. Martin la suivait de près, portant plusieurs valises. Il les a posées dans un soupir, puis m’a adressé un signe de tête bienveillant.« Ravi de te revoir, Anne. Tu as bonne mine. »« Merci d’être revenus si vite, » a-je répondu. « Je sais que vous étiez en plein travail important— »« Sottises ! » m’a interrompue Mme Martin. « Le mariage de notre fils est la chose la plus importante au monde ! Tout le reste peut attendre ! »Elle m’a tirée vers le canapé et m’a f