AedanIl y a des blessures que le temps ne guérit jamais vraiment. Des cicatrices que l'on dissimule au plus profond de soi, derrière des murailles que personne ne franchit. Je les porte en moi, ces marques, un poids invisible, un fardeau de pierres brûlantes que je traîne depuis mes tout premiers souvenirs.Mon père… il n’était pas un homme. Il était une ombre pesante, une architecture de froid et de cruauté qui régnait par la peur. Je le revois, silhouette découpant la lumière de la porte, et mon estomac se serre, immédiatement. Je revois les cris, les portes qui claquent, les silences bien plus menaçants encore que les hurlements. Je me revois, enfant, petit être fragile et terrifié, recroquevillé dans un coin, tentant de me faire tout petit, de disparaître. J’apprenais à encaisser. Chaque coup. Chaque humiliation. Sans un bruit. Sans une larme. Les larmes, c’était pire. Les larmes l’excitaient, comme le sang excite un prédateur.La maison n’était pas un foyer. C’était un champ de
Последнее обновление : 2025-11-24 Читайте больше