Désir ardent !

Avant que Kael ne réponde, le bruit de pas rapides attira son attention. Alina s'approcha sur le sentier de gravier, semblant beaucoup plus confiante. Sa robe légère flottait dans le vent, et ses yeux se fixèrent sur Kael avec surprise, remplis d'intention.

« Salut ! » dit Alina en souriant. « Tu es déjà debout, Kael, » salua-t-elle. « Alors, tu peux déjà rentrer chez toi. »

Kael observa Alina, intrigué. Le son de sa voix lui semblait étrangement familier.

Ismara durcit son expression, ses poings se fermèrent avec fermeté, mais elle ne dit rien, attendant de découvrir la réaction de Kael.

Kael jeta un coup d'œil autour de lui avant de poser ses yeux sur Alina. « Oui, je vais beaucoup mieux, » répondit Kael sur un ton diplomatique, mais ses yeux ne pouvaient s'empêcher d'analyser Alina. Elle lui semblait familière, mais il ne pouvait pas dire pourquoi.

Ismara ne put s'empêcher de réagir. « Qu'est-ce que tu fais ici, Alina ? » dit-elle, faisant un pas en avant, son visage figé.

Alina sourit en voyant combien sa demi-sœur était énervée. « Je parle, tu ne vois pas ? » rétorqua Alina avec ironie, ses lèvres se courbant en un demi-sourire. Ses yeux brillaient de quelque chose de plus, un défi, peut-être même de la colère. « La personne qui ne devrait pas être ici, c'est toi, Ismara ! »

Ismara souffla. « Ne me provoque pas, Alina... » grogna Ismara. Ses épaules étaient tendues alors qu'elle essayait de reprendre le contrôle.

« Ça suffit. » La voix de Kael sonna ferme. « Je ne comprends pas pourquoi vous vous battez, mais je te remercie, Ismara, de m’avoir sauvé, ce n’est pas une raison pour te disputer avec ta sœur. »

Ismara prit une profonde inspiration, essayant de se maîtriser. Elle fit un pas en avant, se mettant entre Kael et Alina, comme une barrière. « Tu ne comprends pas ! Elle veut toujours tout me prendre, » dit Ismara, la voix douce mais teintée de venin.

Kael hésita, ses yeux se fixant sur Ismara. « D'accord ! Ne t'inquiète pas. »

Alina posa ses mains sur ses hanches, ne croyant pas ce qu'elle venait d'entendre. Elle fit un pas en avant, les lèvres entrouvertes, prête à parler, mais sa voix se perdit. Elle regarda Kael, la douleur et le désespoir se mêlant sur son visage. « Kael... » commença Alina, mais les mots moururent avant de sortir.

Kael, gêné, évita le regard d’Alina, comme s'il ne voulait pas affronter quelque chose qu'il ne comprenait pas. Ismara profita du moment pour se pencher vers lui, comme pour réaffirmer sa présence. « Je serai avec toi, Kael, » dit-elle. Sa voix était remplie d’une fausse douceur, mais le regard menaçant dans ses yeux disait tout autre chose.

Alina serra les poings avec force. Sa poitrine se soulevait et s’abaissait rapidement, alors qu’elle luttait pour maîtriser la rage qui brûlait en elle.

Alina savait que Kael avait déjà fait son choix, mais elle ne pouvait pas laisser Ismara déformer la réalité sans réagir. « Kael, » dit Alina d'une voix basse, mais chargée d'émotion. « Comment ne vois-tu pas qu'Ismara te ment ? »

Kael fronça les sourcils, son regard se fixa sur Alina comme s'il essayait de déchiffrer ses paroles. « Que veux-tu dire par là ? »

Mais avant qu'Alina ne puisse répondre, Ismara prit l'initiative. « Ne l'écoute pas, Kael, » dit Ismara, sa main se posant légèrement sur l'épaule de Kael. Le geste pouvait sembler casual, mais il était chargé de possessivité. « Alina essaie juste de te troubler. »

Alina n’a pas reculé. Elle le regarda fixement.

Le regard de Kael vacilla entre les deux femmes, le doute commença à s’installer en lui. Quelque chose dans la voix d’Alina semblait vrai, bien qu’il ne comprenne pas encore pourquoi.

« Je crois ce que j’ai vu, et mes yeux ont vu Ismara dès que je me suis réveillé, » dit Kael avec conviction. « J’ai besoin de repos, ma tête me fait mal. »

Kael retourna à son coin et se coucha. Ismara resta appuyée contre un mur délabré. Alina attrapa le bras d’Ismara et la tira hors du temple.

« T’es contente de tes manipulations, Ismara ? » Alina fixa Ismara.

Ismara lâcha son bras brusquement et haussant le menton, répondit d’un sourire en coin. « Oui, je suis contente. D’ailleurs, j’ai déjà convaincu Kael de venir avec moi à Whispering. »

Alina cligna des yeux, comme si elle n’avait pas bien entendu. « Quoi ? Comment ça ? » Elle s’approcha, plissant les yeux. « T’es complètement folle, Ismara ! Comment tu vas emmener Kael là-bas ? C’est un loup errant ! »

Ismara haussait les épaules comme si c’était évident. « Ne t’inquiète pas, Alina, » répondit-elle d’un ton irritant calme. Elle remit en place ses cheveux que le vent gênant avait décoiffés. « Kael sera avec moi. Personne n’osera le toucher… ou il sera mort. »

Alina posa ses mains sur ses hanches, l’incrédulité se lisant sur son visage. Alina se pencha légèrement en avant, comme si elle devait voir de près pour comprendre ce qu’elle venait d’entendre. « Tu ne l’aimais même pas au début, et maintenant tu veux l’emmener avec toi ? T’es complètement malade ! »

Un sourire moqueur se dessina sur les lèvres d’Ismara. Elle fit un pas de côté. « Je vais pas te mentir, Alina, » commença Ismara en traînant les mots. « Au début, je pensais que tu faisais n’importe quoi pour lui. Mais maintenant… tout ça me semble tellement amusant. »

Ismara inclina la tête sur le côté, ses yeux brillant de malice. « Et tu sais ce qui est encore mieux ? Il croit que c’est moi qui l’ai sauvé, pas toi. »

La mâchoire d’Alina se crispa. Elle sentit la colère monter dans sa poitrine, mais serra les lèvres en une ligne fine pour ne pas élever la voix. De loin, le bruit de pas provenant des ruines la fit lever la main, signalant le silence. Kael était tout près.

Ismara sourit simplement, comme si la tension était un jeu. Alina, elle, savait que cette confrontation était loin d’être terminée.

« Ça ne s’arrête pas là, Ismara, il va découvrir la vérité ! » murmura Alina.

Ismara plissa les yeux et s’approcha du visage d’Alina. « Souviens-toi, si papa découvre que tu as sauvé un loup errant, t’es morte ! » Et elle partit en direction de la clairière.

Kael se sentit agité, il marcha vers la clairière où Ismara se trouvait. Ses pensées ressemblaient à un tourbillon de souvenirs fragmentés et de sentiments confus.

Ismara tourna son regard vers Kael et sourit. « Ça va ? » demanda-t-elle, en voyant Kael s’approcher. Sa voix était douce, mais l’éclat dans ses yeux trahissait quelque chose d’autre. Elle semblait impatiente, peut-être même satisfaite. Il acquiesça, mais ne répondit pas immédiatement.

« J’ai réfléchi, » dit enfin Kael, sa voix grave mais hésitante. « À tout ça. À toi. »

Ismara inclina la tête, ses cheveux châtain clair tombant en cascade sur ses épaules. « Et alors, qu’as-tu conclu ? »

Kael hésita, baissant les yeux un instant avant de les relever. « Maintenant, je ne sais même pas qui je suis, ni pourquoi je suis ici. Mais il y a une chose que je sais avec certitude. Je sens que… tu es la seule à pouvoir m’aider à découvrir tout cela. »

Ismara sourit, mais il y avait quelque chose d’inquiétant, presque prédateur, dans ce geste. Elle fit un pas en avant, posant délicatement une main sur le bras de Kael. « Ne t’inquiète pas, je t’aiderai pour tout ce dont tu as besoin. »

Kael hocha lentement la tête. Et Ismara sourit, se sentant victorieuse.

Kael, n’ayant plus rien à dire, se recula, croisant les bras comme s’il tentait de se protéger de quelque chose d’invisible. « J’ai réfléchi à quelque chose », dit-il.

Ses mots firent arquer les sourcils d’Ismara, intéressée. « Tu m’as demandé de venir avec toi, mais ce n’est pas raisonnable. Comment pourrais-je aller dans une autre ville sans même te connaître correctement ? »

Ismara respira profondément, sentant que ce défi devenait de plus en plus attrayant. « Alors, si ça peut te rassurer, je suis célibataire et ouverte à un engagement. »

Les yeux de Kael s’agrandirent de surprise. « Comment ça ? » Kael balbutia.

« Je ne vais pas te mentir, j’aime bien toi, Kael. Alors pourquoi ne pas nous engager ? » dit Ismara, regardant profondément dans les yeux de Kael.

« Je… Je me sentirais honoré d’épouser ma sauveuse », dit Kael, prenant doucement les mains d’Ismara.

La déclaration fit l’effet d’une bombe dans la clairière. Un instant, Ismara resta silencieuse, mais un sourire triomphant apparut bientôt sur son visage. « Si c’est ce que tu veux vraiment », dit-elle doucement, se rapprochant encore. « C’est notre destin. »