MarcJe quitte enfin le bureau, la tête lourde et les pensées enchevêtrées. Chaque pas vers ma voiture est un mélange de détermination et de doute : il faut agir, tester, comprendre. Si mon corps refuse Camille, peut-être qu’un autre contexte, un autre corps, pourra déclencher ce que je n’ai pas réussi à provoquer avec elle.Je choisis un hôtel discret, un endroit où personne ne me connaît, où l’anonymat me permettra de me concentrer sur… moi. Le hall est calme, le réceptionniste à peine intéressé, et je respire un instant, me disant que ce soir, je vais trouver des réponses, coûte que coûte.La porte de la chambre se ferme derrière moi, le cliquetis du verrou est un écho familier. La femme que j’ai choisie est belle, charismatique, mais surtout, elle est inconnue. Je me dis que la distance, le détachement, peut me libérer. Je tente de chasser Camille de mon esprit, de me concentrer sur le moment présent.Je l’invite à s’asseoir, à se rapprocher, à me montrer ce que mon corps devrait
MarcJe ferme la porte derrière moi, le cliquetis du loquet résonne comme un rappel cruel de l’échec. Je respire profondément, comme pour chasser l’odeur persistante du thé et du parfum de Camille, mais rien n’y fait. Mon esprit tourne en boucle, implacable : pourquoi ? Pourquoi maintenant ? Pourquoi avec elle ?Je descends les escaliers, chaque marche résonne comme un battement de cœur maladroit, un écho de ma propre honte. Une partie de moi veut disparaître, se fondre dans l’air frais, oublier la maladresse, l’humiliation, la peur ridicule d’être jugé. Mais une autre partie, plus obstinée, se raccroche à l’idée de comprendre, d’analyser, de réparer ce corps qui m’a trahi au moment exact où je croyais que tout allait basculer.Au bureau, je m’immerge dans mes dossiers, dans des chiffres, des tableaux, des rapports à traiter. Le bruit des claviers et des imprimantes me donne une illusion de contrôle. Ici, pas de regards attendris, pas de mains qui effleurent, pas de pigeons imaginaire
MarcJe reste figé quelques secondes, le souffle court, le cœur tambourinant, incapable de croire ce qui vient de se produire. Mon corps, fidèle allié de tant d’instants de désir, me trahit au moment précis où tout devrait basculer. J’ai l’impression que le temps se suspend autour de nous, que chaque seconde devient une éternité lourde de tension et de frustration.Camille me regarde, un mélange d’inquiétude et de question dans les yeux. Ses sourcils se froncent légèrement, et sa voix, douce mais pressante, perce le silence.— Marc… ça va ? Tu as l’air… ailleurs. Qu’est-ce qui se passe ?Je sens la chaleur monter à mes joues. Comment expliquer que mon corps a décidé de faire grève au moment crucial ? Certainement pas en lui avouant que je ne bande pas. Non, définitivement pas. Il faut que je trouve quelque chose, une excuse crédible, quelque chose de suffisamment absurde pour la faire sourire, ou au moins la détourner de l’inquiétude.— Euh… oui, oui, ça va… juste… je crois que j’ai b
MarcJe finis mon assiette à contrecœur, incapable de me concentrer sur autre chose que sa présence. Chaque geste, chaque rire, chaque infime mouvement de son corps devient un déclencheur de désir. Mon esprit divague, imaginant la douceur de sa peau, la chaleur de ses lèvres, le frisson de ses doigts sur moi. Et je sais, sans aucun doute, que ce soir… je vais la toucher comme jamais auparavant.Je repense aux trois semaines passées. Trois semaines où nos mains se sont effleurées timidement, où nos regards ont parlé à notre place, où nos sourires ont contenu ce que nos corps réclamaient déjà. Ce soir, je veux briser cette retenue. Ce soir, je veux que tout devienne concret. Que nos désirs se rejoignent dans une danse que nous avons longtemps retardée.Je sens mon cœur s’emballer rien qu’à l’idée de la ramener chez elle. Dans l’intimité, à l’abri des regards, rien ne viendra nous retenir. Rien. Ce sera notre moment, celui où chaque hésitation, chaque retenue, chaque appréhension se tran
MarcJe ne pense pas que ma journée de travail va se terminer ainsi. Une réunion épuisante avec les investisseurs, des dossiers empilés jusqu’au plafond, des décisions à prendre en urgence… et pourtant, quelque chose de complètement imprévu bouleverse mon rythme.C’est dans ce café du centre-ville, un lieu où je ne viens jamais pour autre chose que le café rapide avant de filer à la prochaine réunion. Mais aujourd’hui, le hasard, ou peut-être le destin, m’y conduit.Je la vois dès que je franchis la porte. Elle est assise à une table près de la baie vitrée, plongée dans un livre, un café délicatement posé devant elle. Sa posture, naturelle et élégante, attire le regard sans effort. La finesse de ses traits, le port de tête impeccable, le léger mouvement de ses mains quand elle tourne les pages… tout en elle respire l’assurance d’une femme habituée à être observée. Je devine qu’elle est mannequin sans jamais l’avoir entendu dire.Elle ne porte pas de vêtements clinquants ou extravagant
LolaLes rues me paraissent étroites, suffocantes. Chaque pas résonne dans ma poitrine, comme un écho de la nuit passée, comme un rappel que je ne peux plus rester ici. Je serre contre moi la robe de chambre, tremblante à cause de la fraîcheur matinale et du mélange de peur et de détermination qui m’envahit. La ville me semble hostile, chaque bâtiment un rappel de ce que j’ai fui, chaque visage croisé un juge silencieux.Au coin d’une rue, une cabine téléphonique rouillée attire mon attention. Elle semble sortie d’un autre temps, un refuge inattendu dans cette ville qui me menace. Je m’y engouffre, ferme la porte derrière moi, et laisse tomber la robe de chambre un instant sur le côté pour fouiller dans ma poche. Les billets froissés que j’ai pris, la petite clé, la montre… tout ce qui me rattache à cette nuit et, étrangement, à une idée de liberté.Je pose mes mains sur le combiné, hésitante. Le cœur tambourinant, je compose le numéro de madame Dumas, l’amie de ma mère, celle à qui j