Chapitre 2

Je suis retournée dans ma maison après avoir quitté l'infirmerie.

Je ne savais même pas pourquoi j'y revenais — peut-être parce que je n'avais nulle part d'autre où aller.

Depuis que j'étais liée à Luke, j'avais tout donné à cette meute et à notre famille. Chaque souffle, chaque effort… tout avait été pour eux.

Et maintenant, j'étais devenue celle qu'ils rejetaient.

La louve de trop.

Quelle ironie.

Juste avant d'ouvrir la porte, j'ai entendu des rires venant de l'intérieur.

C'étaient eux — Luke, Kristie et nos jumeaux.

Leur joie m'a transpercée comme une lame.

J'ai forcé un sourire amer, j'ai avalé ma douleur et je me suis endurcie.

Il n'y avait plus rien ici qui méritait mon attachement. Dans deux jours, je partirais. Définitivement.

Dès que j'ai ouvert la porte, les rires se sont tus.

Je me suis dirigée droit vers ma chambre, ignorant leurs regards. Mais Luke m'a barré la route, sa voix froide et pleine d'attente :

« Alors… tu es revenue pour présenter tes excuses à Kristie ? »

« Maman, je suis content que tu reconnaisses enfin ton erreur… » a dit Chris froidement, sans la moindre chaleur.

« Pourquoi tu ne fais jamais d'introspection à moins qu'on te le fasse remarquer à chaque fois ? » a lancé Colin, impatient et incrédule.

Je n'ai pas répondu.

Mais quand j'ai croisé le regard de Kristie — je me suis figée.

Elle tenait le collier au clair de lune.

Celui que Luke avait fait fabriquer spécialement par un artisan loup-garou pour notre huitième anniversaire de marquage.

Je ne l'avais même jamais porté une seule fois.

Et maintenant, il pendait autour du cou de Kristie, brillant sous une lumière qui ne lui était jamais destinée.

Pendant une fraction de seconde, ma respiration s'est arrêtée. C'était comme si quelque chose de tranchant m'avait transpercée la poitrine.

Voyant ma réaction, Kristie s'est précipitée vers moi, serrant le collier contre elle en parlant vite :

« Je suis désolée, Christina. Je ne voulais pas te blesser. Luke a dit que tu ne l'aimais pas… alors il me l'a donné. Je… je l'aime vraiment beaucoup. S'il te plaît, ne sois pas fâchée. »

« Peu importe. Tu peux le garder », ai-je dit froidement, la voix glaciale comme les éclats qui me transperçaient le cœur.

« Christina, pourquoi tu ne peux pas simplement tolérer Kristie, une fois dans ta vie ? »

Luke a finalement perdu le contrôle de son loup — ses griffes étaient sorties avant même qu'il ne s'en rende compte.

« Tu as déjà ruiné son anniversaire. Qu'est-ce que ça te coûte de la laisser emprunter un collier pendant un moment ? »

Il parlait comme s'il était ailleurs, sa voix s'adoucissant — hantée par des souvenirs.

« Ses parents sont morts pour protéger cette meute. Les miens nous ont demandé de veiller sur elle comme si elle était des nôtres. Tu as entendu ces mots aussi. Alors pourquoi tu continues à lui rendre la vie difficile ? »

Chris a ricané, son regard plein de mépris.

« Maman, tu n'as pas de cœur. Tu nous dis toujours d'avoir de la compassion pour ceux qui ont souffert, mais avec Kristie, tu es juste cruelle. »

« Kristie n'a jamais connu l'amour d'une mère », a ajouté Colin en secouant la tête, dégoûté.

« Elle a perdu ses parents quand elle n'était qu'un louveteau. Pourquoi tu ne peux pas la traiter comme une famille ? Pourquoi tu la vois toujours comme une ennemie ? »

Puis, sans un mot de plus, Colin m'a tourné le dos — comme si je n'étais plus qu'une étrangère.

« Tout est ma faute, Luke », a sangloté Kristie en se jetant dans ses bras.

« Ne blâme plus Christina. Je ne suis qu'une faible Oméga… Je n'aurais jamais dû rêver d'être acceptée par elle. Vivre sous le même toit que la famille de l'Alpha est déjà la plus grande bénédiction de ma vie. Qui suis-je pour espérer sa gentillesse ? »

Puis, d'un geste théâtral, elle a reculé et a gémi :

« Peut-être que je devrais simplement quitter cette maison. Christina aurait la paix si je disparaissais. »

« Non ! »

Luke a grondé en saisissant son bras pour la ramener contre lui, la voix tonitruante de rage.

« Christina ! Regarde ce que tu as fait ! Tu l'as poussée à bout ! Je ne laisserai jamais Kristie quitter. Jamais ! »

« Ne pars pas, Kristie. On a besoin de toi ! » a crié Chris en lui serrant les mains.

« Tu n'as rien fait de mal, Kristie. Si quelqu'un doit partir, ce n'est pas toi — c'est Maman ! »

Colin a grondé, m'adressant un regard si féroce qu'il m'a transpercée comme une lame en plein cœur.