Au nom de l'amour

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On m’a annoncé que j’étais atteinte d’un cancer en phase terminale. Désespérée, j’ai demandé 100 euros à mes parents biologiques, les plus riches de la ville, juste pour pouvoir m’acheter un linceul. Mais je me suis fait insulter pendant des heures.

« Est-ce que tu te rends compte de ce que 100 euros pourraient changer pour des enfants pauvres ? Comment ai-je pu mettre au monde une fille aussi dépensière ? »

« Un cancer ? Tu plaisantes, j’espère. Depuis ton enfance, tu as toujours été choyée dans la famille ! Si tu veux prouver que tu en as dans le ventre, meurs pour de bon qu’on voit ! »

Accablée, je me suis assise devant l’hôpital, le regard vide. Dans ma poche, il ne me restait que deux pièces, juste assez pour mon ticket de bus du retour.

Cela faisait des jours que je n’avais pas eu un vrai repas, alors que mes parents dépensaient des sommes folles pour louer Disneyland à ma sœur adoptive.

Ils m’avaient reléguée dans un sous-sol sombre et éloigné, soi-disant pour que j’apprenne à vivre dans la pauvreté.

De retour dans cet endroit lugubre, je me suis accrochée à la seule chose qui m’appartenait encore : une poupée de chiffon usée.

Je ne voulais plus remettre les pieds dans la maison où il n’y avait aucune place pour moi. Tandis que je sombrais à moitié dans le sommeil, mon téléphone a vibré.

C’était mon père.

Tremblante, j’ai décroché. Immédiatement, ses hurlements ont explosé dans mes oreilles.

« D’où viennent les 20 000 euros sur ton compte ? Sale vermine ! Tu as encore volé de l’argent de la famille, c’est ça ? »

« Je les ai déjà transférés à ta sœur ! Elle, au moins, sait les utiliser à bon escient ! »

Mais cet argent, c’était tout ce que j’avais gagné en travaillant dur le mois dernier …

J’ai serré les dents, incapable de dire un mot, tandis qu’un goût amer emplissait ma bouche.

J’avais espéré que cet argent pourrait me sauver. Quelle bêtise.

J’ai tenté de parler, mais aucun son n’est sorti.

Mon père, prenant mon silence pour un aveu, a continué à me hurler dessus avant de raccrocher brutalement.

Mon corps tout entier me faisait souffrir. Une douleur lancinante partait de mes os pour se répandre partout. Penchée au bord du lit, j’ai vomi, vidée.

En consultant mon compte, je n’ai vu qu’un maigre 30 euros. Je me suis forcée à me relever, déterminée à acheter un simple antidouleur à l’hôpital.

À peine entrée dans le hall, je l’ai vue.

Yanne.

Elle marchait vers moi, un patch contre la fièvre collé sur le front, entourée de mes parents biologiques et d’une dizaine de médecins.

« Yvette, pourquoi es-tu venue à l’hôpital ? Ça fait des jours que tu ne viens plus en cours … J’ai entendu dire que tu vivais avec ton copain, c'est vrai ? »

Tout en parlant, son regard s’est posé sur mon ventre.

Depuis ma maladie, j’étais devenue extrêmement frileuse. Avant de sortir, j’avais enfilé plusieurs couches de vêtements pour me réchauffer, ce qui me donnait une allure gonflée.

Yanne a ouvert de grands yeux, simulant une surprise exagérée, et a porté une main à sa bouche.

« … Tu es enceinte ? Où est ton copain ? Pourquoi te laisse-t-il venir seule à l’hôpital ? »

Ces paroles ont immédiatement déclenché une explosion chez mes parents, juste derrière elle.

« Alors c’est pour ça que tu voulais de l’argent ? Pour avorter ? Quelle honte ! Et tu as osé inventer un cancer juste pour nous extorquer de l’argent ! Tu n’as donc aucune limite ? »

S’ils avaient pris une minute pour s’informer, ils auraient su que j’avais arrêté l’école depuis longtemps. Avec quel homme aurais-je pu avoir une quelconque relation ?

Mon père m’a attrapée brutalement par l’oreille, prêt à me réprimander devant tout le monde.

Le sol s’est mis à vaciller sous mes pieds, et j’ai senti mon corps fléchir, sur le point de tomber.

J’ai essayé de sortir le diagnostic de ma poche, de leur montrer la vérité.

Mais ils n’ont même pas regardé. Mon père a écrasé la feuille sous son pied comme si elle n’avait aucune importance.

« Je ne veux rien savoir ! Peu importe qui est le père, tiens cet enfant loin de ma vue ! »

« Je ne suis pas enceinte ! Ce n’est pas vrai ! Je ne vous ai jamais menti ! Je vous en prie, croyez-moi ! »

Mais mes paroles se sont heurtées à leur indifférence. Ils m’ont laissée là, seule, tandis qu’ils partaient avec Yanne, main dans la main.

J’ai dépensé mes derniers centimes pour acheter des antidouleurs. J’en ai pris plusieurs, espérant que cela atténuerait la douleur. Mais mon cœur continuait à me faire souffrir.

Mais pourquoi ? Pourquoi avais-je encore si froid ?

Pourquoi cette douleur persistait-elle ?

Titubant, je suis sortie de l’hôpital. Le ciel, teinté de gris et de bleu, m’a semblé étrangement vide. Je ne savais plus où aller.