Mon mariage arrangé à l'insu de mon fiancé

Sur le chemin du retour de la boutique de mariage, mon père m'a immédiatement envoyé les profils de plus de vingt partenaires potentiels, allant de gentlemen mûrs à de jeunes hommes innocents, tous héritiers de fortunes milliardaires. Il m'a dit de choisir celui que je voulais.

Papa a dit avec colère :

« J'ai toujours su que Charles ne valait rien ! Quand vous vous êtes fiancés à dix-huit ans, il a promis de te rendre heureuse. Mais depuis dix ans, il ne veut toujours pas t'épouser ! Heureusement, ma fille intelligente a vu son vrai visage. Papa va te présenter quelqu'un de mieux ! »

« Dépêche-toi de rentrer à la maison, papa va t'organiser des rendez-vous. Tu épouseras celui qui te plaira ! »

En réalité, le fait que Charles ne m'aimait pas avait été découvert par les autres depuis longtemps.

Mais j'étais restée aveuglée par mes beaux souvenirs, croyant que Charles ne pourrait jamais aimer quelqu'un d'autre.

« Papa, j'aimerai celui que tu choisiras. N'importe qui sauf lui, pour ce mariage arrangé. »

Sans que je sache depuis quand il était à mes côtés, Charles a entendu les mots « mariage arrangé » et a demandé d'une voix sourde :

« À part moi, qui veux-tu épouser ? »

Il s'apprêtait à m'attraper par les épaules pour me demander des explications, mais un cri soudain a retenti dans la cuisine.

Une jeune femme en tenue de servante est sortie en se tenant la main, les yeux remplis de larmes :

« Charles, je voulais te couper une pomme, mais je me suis accidentellement coupée avec le couteau. »

« Suis-je trop maladroite pour être ta femme de chambre personnelle ? »

Charles m'a immédiatement ignorée et s'est précipité pour la prendre dans ses bras :

« Viviane, n'aie pas peur. Je vais appeler le médecin de famille pour te soigner ! »

« Sois tranquille, toi seule seras toujours ma femme de chambre personnelle ! »

Il s'est penché pour la réconforter avec tendresse, oubliant complètement que sa fiancée de dix ans était à ses côtés.

Pourtant, la coupure à la main de la servante aurait pu se soigner avec un simple pansement.

En regardant son dos s'éloigner sans la moindre hésitation, je n'ai rien dit pour le retenir.

Après son départ, j'ai passé un appel vidéo à ma meilleure amie pour lui dire au revoir.

Il y a dix ans, pour me fiancer en secret avec Charles, j'avais fui la maison sous prétexte d'aller étudier à l'étranger, et c'est ainsi que j'avais rencontré ma meilleure amie.

Elle savait que j'avais un fiancé que j'aimais éperdument, pour lequel j'étais prête à manquer des cours et examens importants.

Quand j'avais officiellement emménagé chez Charles pour vivre avec lui, elle avait même plaisanté en disant que la prochaine étape serait le mariage.

On ne savait pas alors que cela prendrait dix ans.

« Un mariage arrangé ? Avec Charles ? Enfin il a trouvé le temps de t'épouser ! Félicitations, tu as attendu ça si longtemps ! »

« Tu as dit que tu voudrais t'installer en Espagne après le mariage. Je viendrai te rendre visite à Noël ! »

J'ai secoué la tête :

« Ce n'est pas avec lui. C'est quelqu'un que mon père me présente. »

Elle a demandé d'un air perplexe :

« Mais tu n'as toujours voulu que Charles ! Pourquoi changer soudain d'avis ? Est-ce qu'il t'a encore contrariée ? C'est son caractère, il n'exprime pas son amour. Je vais aller le gronder et lui demander de s'excuser auprès de toi ! »

Fatiguée, j'ai poussé un soupir et dit calmement :

« Même les amours les plus profondes peuvent changer. Après dix ans sans résultat, à toujours me battre seule, je suis vraiment épuisée. »

« Nous nous sommes peut-être trompés. Quand Charles aime quelqu'un, même s'il ne l'exprime pas, il le montre par ses actions. »

Je lui ai raconté l'histoire des aurores boréales et de la boutique de mariage, puis ce qui venait de se passer.

Surtout le regard anxieux de Charles pour la petite blessure de la servante... Ma meilleure amie est restée silencieuse.

Elle ne s'attendait pas à ce que l'amour et l'indifférence soient déjà si évidents, alors elle a alors complètement abandonné l'idée de me dissuader.

Après avoir raccroché, j'ai immédiatement fait mes valises.

Pour les cadeaux de valeur que Charles m'avait offerts, je les ai tous vendus et ai fait un don aux œuvres caritatives.

Pour les sacs de luxe, bijoux et vêtements haut de gamme que je ne pouvais emporter, j'ai pris des photos et les ai envoyées à mon amie pour lui demander si elle en voulait.

J'ai passé une demi-journée à tout emballer, puis Charles est rentré.

Derrière lui, suivait la servante Viviane, l'air triomphant.