LOGINMaëva Le silence qui règne est lourd d’une tension nouvelle, comme si chaque particule d’air retenait son souffle et participait à cette symphonie intime. Raphaël et moi demeurons immobiles un instant, suspendus dans cette douceur matinale, mais déjà mon corps réclame plus, et ses doigts posés sur ma taille répondent à mon appel muet. Je sens sa poitrine contre mon dos, ses muscles tendus par l’effort de contenir un désir qui gronde. Chaque respiration s’accorde à la mienne, profonde, hésitante, prête à basculer d’un instant à l’autre. Mon cœur vibre comme une source trop longtemps contenue, et je me surprends à frissonner , non seulement de désir, mais aussi d’une impatience sourde. Ces premières lueurs du jour rendent l’atmosphère encore plus électrique : le contraste entre la douceur de la lumière et la brûlure de notre passion amplifie chaque sensation. Je tourne la tête, découvre ses traits éclairés par la clarté naissante. Ses yeux, si expressifs, mêlent la fougue de la nu
MAËVALe soleil pénètre à peine dans la maison.Le parquet craque sous mes pas alors que je descends l’escalier, silencieuse.La cuisine est vide, le café encore chaud dans la cafetière.Je m’installe à la table, les mains autour de ma tasse, et tente de rassembler mes pensées.Chaque mouvement me ramène à la nuit précédente, à sa chaleur, à son souffle, à sa présence contre moi.Et pourtant, une part de moi tremble encore.Je sais que ce moment avec Éliaz n’a rien effacé.Il a seulement mis un voile sur ma culpabilité, fragile, trop mince.Je me lève pour regarder par la fenêtre, le vent qui soulève les rideaux.Le silence de la maison me semble lourd, presque oppressant.— Bonjour.La voix de Raphaël me fait sursauter.Il est là, dans l’encadrement de la porte, les mains dans les poches, le regard intense.Je sens mes muscles se tendre, mon cœur accélérer.Je n’étais pas prête à le voir si tôt, et encore moins à ce qu’il m’observe ainsi, chargé de quelque chose que je pressens avant
MAËVAQuand je monte à l’étage, la maison semble flotter dans un silence de coton.Le petit dort profondément, la veilleuse répand une lueur pâle dans le couloir.J’avance lentement, pieds nus sur le parquet, la gorge serrée.Chaque marche me rapproche de lui et de ce que je n’ai pas le droit de ressentir.La porte de notre chambre est entrouverte.Une lumière dorée s’en échappe, douce, vacillante.Il est là, assis sur le bord du lit, torse nu, les épaules larges, les cheveux un peu ébouriffés.Il relève la tête en m’entendant.Nos regards se croisent.Et soudain, tout le reste s’efface.Je referme la porte derrière moi.L’air est plus chaud ici, presque étouffant.Je sens son regard suivre chacun de mes pas.— Tu ne dors pas encore ?Ma voix tremble, imperceptiblement.— J’attendais que tu viennes, répond-il simplement.Un frisson me parcourt.Je m’approche.Son parfum , celui de sa peau, du savon, du linge frais , m’atteint comme une vague.Je m’assois près de lui.Nos mains se frôl
MAËVAJe ne sais pas à quel moment j’ai décidé de me faire belle.Peut-être ce matin, quand j’ai vu mon reflet dans la vitre , les traits tirés, le regard vide.Ou peut-être quand Alice est partie, et que le silence est retombé, me laissant seule avec ce que j’ai fait.J’ai ouvert l’armoire, pris la robe que je garde pour les soirs importants.Noire, sobre, mais assez près du corps pour qu’il la remarque.J’ai laissé mes cheveux détachés, une mèche retombant sur la joue.Un peu de parfum. Un rouge discret.Pas pour séduire.Pour me rappeler que j’existe encore.Éliaz rentre toujours vers vingt heures.Le petit dort déjà , il s’est endormi sur ma poitrine après le bain, ses doigts agrippés à mon pull.J’ai préparé un dîner simple : des lasagnes, une salade, du vin rouge.J’ai mis la table avec soin.Chaque geste est une prière muette.Quand j’entends la clé tourner dans la serrure, mon cœur rate un battement.Je me redresse. Inspire. Souris.J’ai l’impression de rejouer un rôle que j’a
MAËVAJe tourne mon téléphone entre mes doigts depuis une heure.Le soleil a fini par grimper au-dessus des toits, une lumière pâle glissant sur le plancher.Tout paraît calme. Trop calme.J’appuie enfin sur le contact.Un bip, puis deux.Et sa voix, familière, tranquille.— Maëva ?Je ferme les yeux. Rien que ça, déjà, ça me fait du bien.— Salut, Alice.— Ça va ? Tu as une voix bizarre.Je ris, un peu trop fort.— Je… j’avais besoin de parler.— D’accord. Tu veux que je passe ?Je hoche la tête, comme si elle pouvait le voir.— Oui. Viens, s’il te plaît.Elle ne pose pas de questions. C’est tout Alice, ça.Toujours cette douceur qui vous désarme.Une heure plus tard, elle est là.Le bruit de ses pas dans le couloir, son parfum léger, et soudain la maison me semble moins étouffante.Elle me serre dans ses bras, longuement, sans un mot.Et ce simple geste me fait vaciller.— Tu m’as fait peur, dit-elle en se reculant un peu.— J’avais besoin de voir quelqu’un.On s’installe dans le sa
MAËVALe silence s’étire dans la maison comme une nappe de brume.Tout semble figé , l’air, la lumière, même le tic-tac de l’horloge paraît hésiter.Je reste assise au bord du lit, les mains posées sur mes genoux.Je sens encore l’empreinte de sa main, la chaleur de sa voix, le vertige de ce qui ne devait pas être.Je ferme les yeux.Je pourrais jurer qu’il est encore là, quelque part entre les murs.Je me répète que c’est fini, que ce n’était qu’une erreur, un écart, un instant qui ne reviendra pas.Mais c’est faux.Rien n’est fini.Le souvenir reste, net, insistant, presque vivant.Et au fond de moi, il y a cette vérité que je n’ose pas nommer :j’ai aimé ça.Je n’ai pas seulement cédé.J’ai voulu.J’ai aimé chaque seconde, chaque souffle, chaque regard.Et c’est ça, le plus impardonnable.Je me lève brusquement, fais quelques pas dans la pièce.L’air me semble trop lourd, saturé.Je voudrais ouvrir toutes les fenêtres, que le vent emporte tout — la honte, la fièvre, les images.Mai







