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Chapitre 7– Une Vérité Insupportable

Penulis: Déesse
last update Terakhir Diperbarui: 2025-03-20 18:38:01

Ciel

Lysandra me regarde comme si j’étais une illusion, un mirage qu’elle veut à la fois comprendre et fuir. Son souffle est court, son regard vacille, mais elle ne recule pas davantage.

C’est un progrès.

Je l’observe, laissant le silence s’installer entre nous. Elle doit assimiler. Je pourrais lui en dire plus, lui donner tous les détails… mais ce n’est pas à moi de forcer son esprit à accepter l’inacceptable.

Elle l’a vu. Elle l’a ressenti.

Maintenant, elle doit choisir d’y croire.

— Et si je refuse d’y croire ? murmure-t-elle.

Je croise les bras, la fixant sans ciller.

— Alors ton corps continuera de te rappeler que c’est réel.

Elle tressaille légèrement, et mon regard glisse sur sa main qui se referme sur son poignet, comme si elle pouvait étouffer le feu sous sa peau.

— Ce n’est pas un jeu, Lysandra. Ce n’est pas une coïncidence. Nous avons été détruits une fois. Si nous ne faisons rien, ça recommencera.

Elle redresse le menton, une étincelle de défi dans les yeux.

— Et si je ne veux pas revivre cette histoire ?

Un sourire sans joie étire mes lèvres.

— Tu n’as pas le choix.

Elle fronce les sourcils, contrariée par ma certitude.

— Tu crois vraiment au destin, à ces foutues réincarnations, à une malédiction qui nous force à répéter l’histoire ?

— Oui. Et toi aussi.

Elle ouvre la bouche pour me contredire, mais elle n’a pas d’argument valable.

Parce que son corps trahit déjà son esprit.

---

Elle finit par se laisser tomber sur le canapé de mon bureau, passant une main tremblante dans ses cheveux.

Je la rejoins, restant debout face à elle.

— Si c’est vrai, alors explique-moi. Qui nous a condamnés ? Pourquoi ?

Je prends une grande inspiration.

— Une femme.

Ses yeux s’écarquillent légèrement, et je ressens son instinct de médecin s’activer.

— Qui ?

Je me tends.

— Elle s’appelait Isolde.

Le nom pèse dans l’air comme un poison.

Lysandra le répète doucement, l’air troublé.

— Isolde…

— Elle nous a trahis. Par jalousie. Par obsession.

Je serre les poings. Rien que d’évoquer son souvenir, je ressens encore la rage brûler en moi.

— Elle m’aimait, mais c’est toi que j’ai choisi. Elle ne l’a pas supporté. Alors elle a retourné le monde contre nous. Elle a manipulé les croyances, les superstitions. Elle a fait de nous des monstres aux yeux des autres.

Lysandra ferme les yeux un instant, comme si quelque chose en elle se connectait à cette vérité.

Puis elle rouvre les paupières.

— Et elle ?

Ma mâchoire se serre.

— Elle est toujours là.

Son souffle se coupe.

— Quoi ?

J’acquiesce lentement.

— Elle aussi s’est réincarnée. Et elle nous traque, encore et encore.

Lysandra blêmit.

— Pourquoi ?

Je la fixe, et cette fois, c’est moi qui murmure une vérité insupportable.

— Parce qu’elle veut me posséder… et t’effacer.

Un silence de plomb s’abat sur la pièce.

Puis, enfin, Lysandra comprend.

Ce n’est pas juste une malédiction.

C’est une guerre qui dure depuis des siècles.

Et cette fois, il n’y aura pas d’échappatoire.

Lysandra

Le silence est une chape de plomb qui s’abat sur mes épaules.

Je fixe Ciel, tentant de comprendre l’ampleur de ce qu’il vient de dire.

Elle est toujours là.

Isolde.

Cette femme qui nous a condamnés autrefois, celle qui nous a livrés aux flammes.

Je frissonne.

— Comment est-ce possible ? demandé-je, la gorge serrée.

Ciel ne répond pas immédiatement. Son regard se perd un instant au-delà des vitres du bureau, sur la ville qui scintille sous la nuit.

— Certains êtres sont liés à une obsession plus forte que la mort elle-même. Elle a juré que si elle ne pouvait pas m’avoir, personne ne le pourrait.

Je déglutis.

— Et tu crois qu’elle nous traque encore aujourd’hui ?

Il tourne lentement la tête vers moi, et son expression me fait froid dans le dos.

— Je n’ai pas besoin d’y croire. Je le sais.

Un frisson me traverse.

Tout cela dépasse l’entendement, pourtant mon corps lui, comprend déjà. Depuis que j’ai croisé Ciel, il y a cette chaleur sous ma peau, ce feu qui me consume.

Je n’avais pas voulu l’écouter.

Je n’avais pas voulu voir.

Mais c’est trop tard, maintenant.

Je suis déjà prise dans cet engrenage.

— Elle est où, alors ? soufflé-je.

— Ici.

Je me fige.

— Quoi ?

Il hoche la tête lentement.

— Elle est là, quelque part. J’ignore sous quelle identité, mais elle nous observe, nous attend.

Je secoue la tête, refusant d’accepter l’idée qu’une psychopathe réincarnée puisse me traquer dans l’ombre.

— C’est insensé…

Ciel s’approche, et lorsqu’il parle, sa voix est plus grave, plus douce.

— Elle sait que tu te souviens maintenant, Lysandra. Elle sait que tu commences à m’accepter. Et elle ne laissera pas ça arriver.

Un frisson glacé remonte le long de ma colonne vertébrale.

Tout cela semble irréel.

Mais une part de moi sait que ce n’est pas un mensonge.

Je ressens la menace.

Elle est là, tapie quelque part, prête à frapper.

— Qu’est-ce qu’on fait ? demandé-je dans un souffle.

Ciel esquisse un sourire sans joie.

— On se prépare.

---

Plus tard dans la nuit, après être rentrée chez moi, je reste assise sur mon lit, incapable de trouver le sommeil.

Je repense aux flammes, à ce regard qui me hante.

Et puis…

Une sensation étrange me traverse.

Comme si quelqu’un me regardait.

Je me lève brusquement, mon cœur battant à tout rompre.

Je scrute l’obscurité de ma chambre.

Personne.

Mais au fond de moi, je le sens.

Elle est là.

Elle m’a trouvée.

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