L’histoire raconte l’enfance difficile de l’auteur, élevé par son grand-père dans une famille rongée par la sorcellerie. Les quatre épouses du patriarche, véritables incarnations du mal, manipulent et terrorisent leur entourage. Chacune d’elles possède une manière unique de semer la destruction. Face à ce danger constant, le grand-père tente de protéger son petit-fils en le tenant à distance. Mais la méfiance s’installe, car même les enfants deviennent des relais du mal. Survivre dans cet univers demande une vigilance de chaque instant : ne faire confiance à personne, ne rien accepter de quiconque, et surtout, apprendre à discerner les ombres qui rôdent dans l’obscurité. L’histoire explore la lutte intérieure entre peur et résilience, les épreuves d’un enfant grandissant dans un environnement hostile, et le combat incessant contre des forces invisibles qui semblent vouloir le détruire.
View MoreJe suis né dans une famille où le mal rôdait à chaque recoin. Une famille où les ténèbres n’étaient pas qu’une métaphore, mais une réalité ancrée dans les murs, dans les regards, dans les silences pesants. Une famille où les secrets tuaient plus sûrement que les couteaux.
Mon grand-père était un homme respecté, craint même. Il avait quatre femmes, et ce qui aurait pu être un signe de puissance était en réalité le début de notre malheur. Ces femmes n’étaient pas de simples épouses. Elles étaient autre chose. Des ombres en chair et en os. Des entités qui se nourrissaient de peur, de douleur et de souffrance.
Elles étaient des sorcières.
Je ne l’ai pas compris tout de suite. Un enfant ne voit pas le mal quand il vit au milieu de lui. Il l’accepte, il le normalise. Mais les signes étaient là, sous mes yeux.
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Je me souviens de ce soir-là. Un soir où tout a changé.
Mon grand-père m’avait toujours interdit de trop m’approcher de lui. Il m’aimait, je le savais. Mais il gardait toujours une distance. Comme si un mur invisible nous séparait. Comme s’il voulait me protéger de quelque chose que je ne voyais pas encore.
Cette nuit-là, alors que je jouais dans la cour, son cri a fendu l’air.
— Mon fils !
Sa voix tremblait. Je l’entends encore aujourd’hui.
Je me suis précipité vers lui, pensant qu’il était arrivé quelque chose. Mais à peine avais-je franchi le seuil de la maison que je l’ai vu reculer, les mains levées comme pour me repousser.
— Ne t’approche pas.
J’ai stoppé net. Mon cœur battait fort.
— Pourquoi ? ai-je demandé d’une voix tremblante.
Il a baissé la tête, évité mon regard. Puis il a murmuré :
— À cause d’elles.
Il n’a pas eu besoin d’en dire plus.
Je savais de qui il parlait.
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Il y avait la première femme. Je l’appelais Le Corbeau, parce qu’elle portait toujours des vêtements noirs, parce que son regard était perçant, parce que sa voix résonnait comme un présage de mort. Elle n’avait aucune pitié. Elle n’hésitait pas à frapper, à maudire, à punir. J’avais vu son ombre danser sur les murs la nuit, une ombre qui semblait ne pas lui appartenir.
Puis venait La Mouche Tsé-Tsé, la plus dangereuse. Silencieuse. Sournoise. Elle agissait dans l’ombre, frappait sans qu’on ne comprenne comment. Ceux qui la sous-estimaient tombaient malades, perdaient l’esprit. Un regard, un simple regard, et c’était fini.
Et enfin, il y avait Le Hibou. Douce en apparence. Muette, presque invisible. Mais son sourire cachait des abîmes.
Elles étaient là, toujours là. À guetter. À surveiller.
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Ce soir-là, après que mon grand-père m’a ordonné de rester loin de lui, je suis retourné dans ma chambre. Mais je n’ai pas pu dormir.
Un bruit m’a réveillé. Un frottement léger. Comme si quelqu’un glissait sur le sol.
Je n’ai pas bougé.
Puis j’ai entendu un chuchotement.
— Il grandit trop vite.
Mon cœur s’est arrêté.
— Il faudra agir bientôt.
Ma gorge s’est serrée.
J’ai fermé les yeux, espérant que ce n’était qu’un rêve.
Mais au fond de moi, je savais.
Ce n’était que le début.
Les jours qui suivirent cette nuit-là furent marqués par une peur silencieuse. Une peur qui ne s’exprimait pas par des cris, mais par des regards furtifs, par des frissons inexplicables, par des nuits sans sommeil.
Je vivais dans une maison où les ombres avaient une présence propre. Une maison où les murs murmuraient, où l’air était chargé de quelque chose d’invisible, d’indicible. Une maison où la lumière du jour ne chassait jamais vraiment l’obscurité.
J’étais un enfant, mais je n’avais pas droit à l’innocence.
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Mon grand-père s’affaiblissait.
Je le voyais.
Son dos se voûtait de plus en plus, ses yeux perdaient leur éclat. Ses mains tremblaient lorsqu’il me caressait la tête. Pourtant, il s’accrochait à la vie avec une détermination féroce, comme s’il refusait de céder.
— Elles veulent ma peau, mon fils.
Il me disait ça souvent, les yeux rivés sur l’horizon, comme s’il parlait à un fantôme invisible.
— Mais je ne tomberai pas si facilement.
Je ne comprenais pas tout, mais je savais qu’il luttait.
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Un soir, alors que tout le monde dormait, je suis sorti discrètement de ma chambre.
J’avais soif, mais je redoutais la cuisine. C’était là que Le Corbeau passait le plus de temps, marmonnant des mots incompréhensibles en remuant des potions étranges.
Je me suis aventuré dans le couloir, mes pieds nus effleurant le sol froid.
Le silence pesait.
Puis, un murmure.
Je me suis figé.
Un murmure, faible, mais distinct.
Je l’ai suivi, poussé par une curiosité que je ne pouvais pas contenir.
Et ce que j’ai vu ce soir-là m’a glacé le sang.
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Elles étaient là.
Les trois.
Elles se tenaient autour du lit de mon grand-père.
Le Corbeau récitait quelque chose d’inaudible, une litanie sombre qui s’accrochait aux murs comme une ombre vivante.
La Mouche Tsé-Tsé tenait un bol rempli d’un liquide noirâtre, son regard brillant d’une lueur malsaine.
Le Hibou, immobile, observait mon grand-père comme un vautour attendant la mort.
Je voulais crier, mais aucun son ne sortait de ma bouche.
Je voulais courir, mais mes jambes refusaient de bouger.
Puis mon grand-père a ouvert les yeux.
Il m’a vu.
Un éclair de panique est passé dans son regard.
— Pars ! a-t-il soufflé.
Mais c’était trop tard.
Le Corbeau s’est retourné.
Ses yeux noirs m’ont transpercé.
Un sourire lent, terrible, a étiré ses lèvres.
— Viens ici, mon enfant.
Je me suis reculé d’un pas.
— Viens…
Ma gorge s’est serrée.
— Tu es l’avenir, n’aie pas peur.
Son ton était doux, mielleux.
Mais je sentais la menace cachée derrière ses mots.
J’ai secoué la tête.
Puis j’ai couru.
J’ai couru sans me retourner, sans savoir où j’allais.
Tout ce que je savais, c’était que si je restais une seconde de plus, je n’en ressortirais jamais indemne.
Ce fut la première fois que je compris que mon combat venait de commencer.
NALIAJe croyais que je ne pourrais plus jamais me détendre.Pas vraiment. Pas jusqu’au bout.Mais il est là.Et moi, je ne fuis plus.On a fermé la porte.On a laissé le monde dehors.Et dans cette chambre blanche, impersonnelle, presque clinique, quelque chose pulse doucement.Comme une chaleur qu’on n’attendait pas.Je suis toujours assise sur le lit, dos droit.Lui, debout près de la fenêtre.Son profil dans la pénombre.La ligne de sa mâchoire.La tension de ses épaules.— Tu peux t’asseoir, je murmure.Il tourne la tête vers moi.Il hésite.Puis s’approche.Il s’assoit.Pas trop près.Mais plus aussi loin qu’avant.Je me tourne vers lui.Je tends la main.Et il la prend.Ses doigts sont rugueux, calleux. Mais chauds.Vivants.DAVIDJe ne sais pas qui fait le premier geste.Peut-être elle.Peut-être moi.Mais nos souffles se rejoignent.Et cette fois, je n’ai plus peur.Elle est là.Devant moi.Entière. Forte. Fragile.Elle me regarde comme si elle n’attendait rien.Mais je vois.
NALIALe Bastion apparaît au détour d’un virage.Massif.Gris.Presque brutal.Ses murailles déchirent l’horizon comme un rappel : ici, on ne vient pas chercher la paix.On vient s’en mériter un fragment.À force de preuves.De silence.De survie.David s’est arrêté. Kael aussi. Lioren, essoufflé, laisse tomber son sac au sol avec un soupir rauque. Son visage est pâle, ses traits tirés. Il a perdu du poids, beaucoup trop. Mais il tient encore. Comme nous tous.Moi, je reste immobile.Je la connais, cette citadelle.Pas celle-là, précisément.Mais ses sœurs. Ses copies. Ses clones.Ces forteresses dressées à la hâte pendant la guerre.Remplies de soldats usés. De chefs paranoïaques.De civils triés. Catalogués. Brisés.Je n’ai aucune certitude qu’on nous laissera entrer.Encore moins qu’on nous y accueillera.Et pourtant, j’avance.Parce que cette fois, je ne suis pas seule.Les portes sont gardées.Quatre hommes. Uniformes gris. Visages fermés. Armes levées.Ils nous mettent en joue s
NALIALe vent s’est levé.Un vent froid, venu des hauteurs, chargé d’aiguilles de givre et de poussière d’hier.Mais il ne me fait pas peur. Il balaye juste les dernières bribes du passé que je traîne encore sur ma peau.Nous avons atteint la crête.Kael a pris un peu d’avance. Lioren, derrière moi, respire fort, le souffle haché mais volontaire.Et David…David marche à mes côtés, comme il le fait depuis plusieurs jours maintenant.Il ne cherche pas à dominer l’espace.Il n’impose rien.Il est là, simplement.Et c’est peut-être ça, la plus grande force qu’on puisse offrir à quelqu’un.Je ne lui ai pas dit merci.Pas encore.Mais je crois qu’il l’a lu quelque part, entre mes gestes.Quand nous arrivons au sommet, le ciel se fend en deux.Un nuage se déchire, et pour la première fois depuis longtemps, la lumière est franche.Claire.Sans filtre.Et devant nous, à l’horizon, le Bastion.Pas encore tout proche.Mais visible.Solide.Un élan traverse notre petit groupe.Un souffle commun.
DavidLe jour se lève lentement, gris et diffus. Pas de chant d’oiseau. Juste le craquement discret des feuilles sous nos pas, la respiration lourde de Lioren derrière moi, et le souffle calme de Nalia quelque part sur ma droite. La forêt s’étire, nue, humide, oppressante.Nous avons marché des heures sans un mot.Et pourtant, je sens sa présence comme une constante.Elle ne parle pas, Nalia. Pas vraiment. Elle observe. Elle écoute. Et parfois, elle écrit. Des petits signes dans la terre, des notes griffonnées sur un coin de page abîmée, des traces que je devine pleines de souvenirs qu’elle ne dit pas.Quand elle dort, elle garde la main posée sur son sac. Comme un talisman. Comme si elle craignait qu’on lui vole ce qu’elle a de plus précieux : peut-être une lettre, une photo, une trace de ce qu’elle était avant.Je ne pose pas de questions.Pas encore.Mais je la regarde. Et elle le sait.NaliaIl marche devant moi, droit, silencieux. Il ne comble pas le vide de mots inutiles. Et c’e
DavidLe silence se brise d’un souffle. Un pas trop rapide, une branche qui craque net sous un poids invisible. Je m’accroupis d’instinct, la lame entre les doigts, Kael figé un peu plus loin, son bras levé pour stopper net notre progression. Lioren se dissimule derrière un tronc, sa respiration suspendue.Un murmure glisse entre les arbres.Pas une bête. Une voix.Humaine.— Ne tirez pas.Je me tourne lentement. La nuit est trouble, mais la lune filtre à travers les feuillages. Là, à quelques pas, surgit une silhouette frêle, les mains levées en signe de paix. Une femme. Je plisse les yeux.Elle est jeune, couverte de terre et de sang séché, les cheveux emmêlés, un regard perçant malgré l’épuisement. Elle semble sortie tout droit d’un rêve brisé.Son visage porte les traces de cendres, de larmes séchées, de solitude. Une survivante. Une écorchée.— Qui es-tu ? demande Kael, sa voix rauque de tension.— Nalia, souffle-t-elle. Je viens du hameau de Virebois. Ils… ils ont tout détruit.
DavidNous plongeons derrière un massif d’arbres, nos souffles retenus, nos cœurs battant en un rythme sauvage. Une silhouette s’avance, presque spectrale, dessinée par les faibles rayons de la lune : un homme grand, au visage buriné, couvert d’une barbe hirsute, tenant une hache grossièrement taillée. Son regard est sauvage, dur, mais curieux.Nos yeux se croisent. Le temps semble suspendu. La peur s’insinue en moi comme un poison glacial, mais je refuse de céder. Je serre les poings, le sang battant dans mes tempes, prêt à affronter ce moment crucial.L’homme avance lentement, d’une voix rauque :— Qui êtes-vous ? Que faites-vous dans la forêt la nuit ?Je sors lentement la lame, la lumière pâle de la lune faisant miroiter son tranchant usé.— Nous cherchons de l’aide, des vivres. Nous sommes des survivants.Un silence épais s’abat. L’homme nous observe longuement, jaugeant, pesant. Puis, sans prévenir, il baisse sa hache.— Suivez-moi. Mais ne tentez rien.Un soulagement mêlé d’ame
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