Le bureau semblait plus silencieux que d'habitude ce Jeudi matin. Camila, toujours un peu sonnée par les événements du lundi passé, s'était présentée à l'heure, déterminée à ne rien laisser paraître. Seth était parti. Disparu. Et même si elle se sentait trahie, abandonnée, elle s'était promis de rester forte. Sa mission solo allait commencer. Elle s'était présentée au point de rendez-vous que Madame E lui avait envoyé par message : un bar chic, discret, dans une rue du 8e arrondissement. Elle portait une robe sobre mais élégante, son regard déterminé masquant l'agitation qui grondait à l'intérieur. Gabriel était déjà installé à une table en terrasse, un verre à la main. Il était encore plus impressionnant que sur les photos. Grand, charismatique, un regard sombre mais curieusement chaleureux. L'homme semblait tout droit sorti d'un roman noir. Et dès qu'elle s'approcha, il se leva et lui tendit la main avec un sourire. — Camila, je présume ? — En chair et en os, dit-elle en l
Le lundi matin se leva sur une atmosphère lourde, presque électrique, dans les bureaux bien trop silencieux de l’entreprise de Madame E. Seth avait reçu l'ordre de se présenter dans son bureau à huit heures précises. Il entra, le regard durci, les poings dans les poches, le coeur un peu trop lourd. Madame E l’attendait, debout derrière son fauteuil, les bras croisés, l'air d'une reine sur le point de juger un traitre. — Te voilà, dit-elle, sans même un regard de bienvenue. Assieds-toi, ou pas. Ce que j'ai à te dire ne prendra pas longtemps. Seth resta debout. — Tu m’as déçue, Seth. Tu étais censé la former, pas tomber amoureux d’elle. Je t’avais pourtant prévenu. Il serra les dents.
Le silence dans le bureau de Madame E était pesant. Un silence qui avait des allures de tempête prête à éclater. Camila et Seth étaient assis l’un à côté de l’autre, mais si éloignés dans leurs pensées qu’on aurait dit deux inconnus. Camila avait la gorge sèche, Seth serrait les poings. Il savait… il savait que cette convocation allait leur coûter cher. Madame E, elle, était debout, les bras croisés, le regard noir. Pas une once de douceur dans son visage. Elle finit par parler. Lentement. — "Ça fait exactement six jours que je suis au courant." Camila cligna des yeux. — "Au courant de quoi, Madame ?" osa-t-elle demander, même si elle savait déjà. Madame E pencha la tête sur le côté, comme si elle jaugeait la bêtise de la question. — "Tu veux vraiment me prendre po
Le lundi matin s’était levé sur une Camila vide. Pas de maquillage, pas de tenue prête, pas d’envie non plus. Elle n’avait pas fermé l’œil de la nuit, repassant encore et encore le moment où les lèvres de Seth avaient effleuré les siennes. Une bourrasque douce et violente à la fois. Un baiser qu’elle n’avait pas vu venir, qu’elle n’avait pas compris. Et le pire ? Il était parti comme un voleur, sans un mot, sans un regard. Alors non, elle n’irait pas travailler aujourd’hui. Pas après ça. — "Tu comptes rester dans ton lit combien de temps, Cam ? Jusqu’à ce que la poussière te recouvre ?" lança Lena en entrant avec un bol de thé chaud. — "Je peux me permettre un jour off, non ? C’est pas illégal," marmonna Camila en tirant la couverture sur sa tête. — "Tu n’as même pas appelé pour prévenir. Tu te rends compte ? Tu veux te faire virer ou quoi ?!" — "Peut-être que ça ne me dérangerait pas." Lena so
Seth avait claqué la porte derrière lui avec une violence qu’il ne se connaissait pas. Ses pas résonnaient dans la nuit, mais le vacarme à l’intérieur de lui faisait bien plus de bruit. Il ne savait pas où aller. Ni quoi penser. Tout était confus. Il monta dans sa voiture sans savoir s’il devait démarrer ou s’écraser contre le volant. Il n’avait même pas pris le temps de mettre sa veste. La brise fraîche de la nuit lui mordait les bras. Mais ce n’était rien à côté de ce qui le rongeait à l’intérieur. > "Putain, qu’est-ce que t’as foutu, Seth..." Il se parlait à lui-même, la mâchoire serrée, les yeux brillants de rage contenue. Il venait d’embrasser Camila. Après des semaines de refoulement, de regards volés, de soupirs étouffés. Et il avait fui. Comme un lâche. Il tapa du poing sur le volant, le souffle court. Il s’était promis de ne j
L’aéroport brillait sous les réverbères du soir, baignant le parking dans une lumière dorée presque irréelle. Thomas avait salué Camila d’un baiser sur la joue, jeté un signe vague à Seth et pris la direction de sa voiture de location. Rien d’extraordinaire. Rien de compromettant. Mais dans la voiture silencieuse qui ramenait Camila chez elle, Seth avait les mâchoires crispées et les doigts serrés sur le volant. Camila, elle, observait le paysage défiler. Son regard évitait Seth. Elle sentait l’électricité entre eux. Elle la sentait depuis l’aéroport. Depuis ce regard que Seth avait lancé à Thomas. Un mélange de mépris et de frustration, camouflé derrière un masque de professionnalisme. La tension explosa dès qu’ils passèrent la porte de l’appartement. — Tu peux me dire c’était quoi, ça ?! grogna Seth en balançant ses clés sur le meuble de l’entrée. Camila, surprise, se retourna. — Quoi ? demanda-t-elle, les sourcils froncés. — Thomas. Ce petit manège ridicule. Ce week-end