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Chapitre 6 : Le Choix de l’Ombre

last update Terakhir Diperbarui: 2025-04-30 20:22:40

(Eliza)

Les jours qui suivirent furent un tourbillon d’émotions contradictoires, de tension et de confusion. Chaque instant passé avec Damian me plongeait plus profondément dans un abîme dont je ne savais pas si je voulais vraiment sortir. La guerre entre nos familles semblait inévitable, et pourtant, je me retrouvais à être une partie de ce jeu macabre, une pièce que l'on déplaçait sur l'échiquier de la mafia.

Il y avait une allure sombre en lui, une sorte de pouvoir brut qui m’attirait malgré tout. Je ne pouvais pas nier que chaque fois qu’il m’approchait, chaque mot qu’il prononçait, mon corps répondait. Comme s'il avait une prise sur moi que je ne pouvais expliquer.

Mais plus encore, il y avait cette vérité qui commençait à se dessiner dans mon esprit. Mon père, ce que j'avais toujours cru être un homme honnête et digne, cachait une facette que je ne pouvais tout simplement pas ignorer. Et maintenant, j'étais au centre de tout cela, impliquée malgré moi dans un enchevêtrement de secrets, de trahisons et de manipulations.

Je me retrouvais enfermée dans une situation qui m’échappait, et la question qui me brûlait le plus était celle-ci : pourquoi moi ? Pourquoi avais-je été choisie pour ce rôle ?

Le matin suivant, après une nuit de sommeil perturbée, je me rendis dans le salon où Damian m'attendait, assis dans un fauteuil, un verre de scotch dans la main. Son regard me fixait d'une manière qui me glacait et me brûlait en même temps.

— Tu n’as pas beaucoup dormi, Eliza.

Sa voix était basse, pleine de cette autorité naturelle qui me faisait sentir si vulnérable. Je déglutis, sentant une pointe d’agacement m'envahir.

— Je n’ai pas besoin de dormir quand je sais ce qui m’attend.

Il sourit, un sourire presque amusé, mais ses yeux restèrent sérieux.

— Tu es plus forte que tu n’en as l’air, dit-il en faisant un léger mouvement de la main pour m’inviter à m’asseoir en face de lui. Mais même toi, tu sais que tu n’as pas d’issue.

Je me sentis brusquement prise au piège. Malgré mes résistances, malgré la rage qui bouillonnait en moi, il avait raison. La situation m’échappait de plus en plus, et je n’étais pas sûre d’être prête à l’affronter seule.

Je m’assis, mais je ne pouvais m'empêcher de croiser les bras, comme une barrière entre nous, un dernier rempart contre l’attraction qui se faisait de plus en plus difficile à ignorer.

— Que veux-tu de moi, Damian ? demandai-je, la voix tremblante d'une émotion que je n'arrivais pas à maîtriser. Qu’est-ce que tu veux vraiment ?

Il posa son verre, se leva lentement et se dirigea vers la fenêtre, les mains dans les poches de son pantalon, l’air pensif. Je le regardai, observant la ligne parfaite de ses épaules, la dureté de son dos, et je sentis un frisson d’envie me parcourir. Pourquoi fallait-il qu’il ait ce pouvoir sur moi ? Pourquoi sa simple présence me bouleversait-elle autant ?

— Je veux tout, Eliza.

Sa voix était grave, pleine de cette certitude implacable qui ne laissait pas de place au doute. Je frémis.

— Tout ? répétais-je, presque par défi.

— Tout. Il se tourna enfin vers moi, ses yeux sombres fixant les miens avec une intensité qui me fit presque défaillir. Je veux toi. Et tout ce que ton père possède. Parce que tout ça m'appartient maintenant.

Je serrai les poings, sentant une rage sourde monter en moi.

— Tu me prends pour une marchandise, Damian ?

Il s’approcha alors, lentement, chaque pas mesuré, comme s’il savait parfaitement l’effet qu’il avait sur moi.

— Tu n’es pas une marchandise, Eliza. Tu es bien plus que cela. Il s’arrêta juste devant moi, son souffle chaud effleurant ma peau. Mais tu es aussi la clé de tout ce qui va arriver.

Je le regardai fixement, la colère m’envahissant, mais je ne pouvais pas m’empêcher de le désirer. Pourquoi fallait-il que tout soit aussi compliqué ? Pourquoi fallait-il que je sois attirée par un homme aussi dangereux, aussi impitoyable ?

— Et si je ne veux pas de tout ça ? demandai-je, bien que je savais déjà que ma question était futile.

Un léger sourire se dessina sur ses lèvres. Il me prit doucement le menton, soulevant mon visage pour que nos regards se croisent.

— Tu ne peux pas faire autrement.

Son visage se rapprocha du mien, son souffle caressant mes lèvres. Je pouvais sentir son désir, sa volonté de me faire céder, mais je ne voulais pas me laisser faire. Pas encore.

— Pourquoi tu m’as enlevée ? dis-je, ma voix un peu plus faible qu’avant. Pourquoi ne m’as-tu pas laissée tranquille ?

Il se pencha alors, ses lèvres effleurant les miennes dans un baiser furtif. Mais ce baiser, bien que doux, portait en lui tout le poids de son autorité, de sa dominance. C’était une marque, un avertissement.

— Parce que tu es la seule qui puisse me sauver, Eliza. Il s’éloigna à peine, son regard plongé dans le mien, comme s’il cherchait à percer mon âme. Tu es la clé pour tout ça. Et tout ce que je fais, je le fais pour te protéger… pour que tu sois mienne.

Mes mains tremblèrent alors que je l’écoutais, dévorant chaque mot, chaque promesse. Pourquoi fallait-il qu’il soit si convaincant ? Pourquoi fallait-il que son regard, son corps, sa voix, tout en lui me fasse fondre et m’empêche de réfléchir clairement ?

— Et si je refuse ? murmurai-je.

Un éclat de satisfaction passa dans ses yeux. Il se rapprocha encore, se plaçant presque sur moi, son corps frôlant le mien, envoyant des vagues de chaleur à travers ma peau.

— Tu n'as pas vraiment de choix, Eliza.

Puis, d’un geste brusque, il se détourna de moi, laissant une tension incommensurable flotter dans l’air. Il se rendit vers la porte et s’arrêta juste avant de la franchir.

— Réfléchis à ce que je t'ai dit. La guerre est en marche, et tu as un rôle à jouer.

Il quitta la pièce, laissant la porte se fermer derrière lui avec un bruit sec, comme le claquement d’une promesse de destin.

Je restai là, seule dans la pièce, le cœur battant à tout rompre. Un tourbillon d’émotions me submergea, mais une chose était sûre : je n’étais plus la même. La guerre avait commencé, et moi aussi, je faisais désormais partie du jeu.

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