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Chapitre 4

Author: LittleWriter
last update Huling Na-update: 2025-04-10 05:24:11

L'immense demeure de Vasily Federov, perchée sur les hauteurs de la Toscane, se dévoilait peu à peu à mesure que la Porsche noire de Vincenzo gravissait la route sinueuse bordée de cyprès. L'assurance dont il faisait preuve ne laissait place à aucun doute sur sa volonté de faire de cet empire le sien. À l'approche du portail de fer forgé, Vincenzo ne prêtait aucune attention aux détails de la villa. Ce n'était pas la première fois qu'il foulait le sol de cette demeure. Il avait déjà eu plusieurs occasions de participer aux festivités organisées en ces lieux. 

Deux hommes, tous habillés en costard noir, venaient à sa rencontre alors qu’il ralentissait devant l’entrée principale. Dès qu’il s’extirpa de sa bagnole, l’un d’eux le fouilla minutieusement, à la recherche d’une quelconque arme. Habitué à ce type de protocole, Vincenzo ne broncha pas, laissant l’homme terminer son inspection. Une fois cela fait, le second l’invita à le suivre jusqu’à Vasily.

Le silence froid qui régnait dans l'enceinte de cette bâtisse témoignait de la gravité du deuil qui l'habitait encore. Autrefois, Vincenzo pouvait apercevoir une armée de domestiques s'activant à la tâche. Les voix qu'il entendait habituellement en arpentant les couloirs de cette demeure lui paraissaient aujourd'hui bien lointaines. Aucun doute ! Vasily avait bel et bien perdu son héritier. Le deuil se faisait sentir dans chaque coin de la Villa.

L’homme de main poussa les grandes portes du bureau, révélant ainsi Vasily, installé devant la baie vitrée donnant sur la mer. Sa posture imposante, digne d’une figure influente de la région, aurait suffi à intimider n’importe qui présent dans cette pièce. Excepté Vincenzo, qui était d’une nature difficile à ébranler.

Sans se départir de son assurance habituelle, il avança vers lui, étudiant chaque détail de son visage lorsque celui-ci se tourna enfin. Vincenzo pouvait apercevoir à quel point la mort de son fils l'avait affecté. Son visage, marqué par des rides de fatigue, témoignait de plusieurs nuits d'insomnie.

Vasily Federov avait beau renvoyer l'image d'un homme abattu, Vincenzo était persuadé qu'il se battait intérieurement pour rester maître de lui-même. Un homme tel que lui, occupant une place importante dans l'empire, ne pouvait se permettre de montrer ses faiblesses, quelles que soient les circonstances.

— Si tu es là, c’est sans doute parce que tu as appris la nouvelle, n’est-ce pas ? déclara Vasily, sans préambule.

Le silence de Vincenzo suffisait à confirmer les soupçons de Vasily. 

— J'ignore par quel moyen cette nouvelle a pu te parvenir, Vincenzo. Mais je suis persuadé que ta présence ici n'est pas uniquement motivée par le désir de me présenter tes condoléances.

 — Tu as tout à fait raison, Vasily, acquiesça Vincenzo en prenant place devant son bureau, sans même y avoir été invité. Je peux imaginer ta profonde douleur. Perdre son unique fils est sans doute la chose la plus terrible qui puisse arriver, et j’en suis sincèrement désolé.

Reconnaissant la sincérité dans son regard, Vasily prit place à son tour, sans pour autant se départir de son air grave et hostile. 

— Je ne veux pas tourner autour du pot, lança Vincenzo en adoptant une posture rigide. Tu sais très bien pourquoi je suis là.

— Je sais à quel point tu peux être opportuniste. Il aurait été plus sage d’attendre les obsèques, tu ne crois pas ? Mon fils n’a même pas encore été enterré, et tu cherches déjà à t’approprier l’empire qui aurait dû lui revenir.

— Je ne suis pas le seul à m’y intéresser. Cet empire suscite bien des convoitises. N’est-ce pas justement pour cette raison que tu as caché à toute la région la mort de ton fils ?

— En effet ! Pour éviter que des opportunistes sans la moindre once de savoir-vivre, comme toi, viennent m'importuner, gronda Vasily en frappant violemment du poing sur son bureau.

Vincenzo se redressa, luttant contre la montée de colère qui menaçait de l'envahir. 

— Tu devrais savoir que dans un monde comme le nôtre, toute opportunité de s’enrichir doit être saisie immédiatement, quelles que soient les circonstances. 

Vasily serra les poings, le visage marqué par la fureur. Un rictus amer se forma au coin de ses lèvres, conscient du fait que Vincenzo n’avait pas tort. Tous deux avaient été élevés selon les règles et principes de la mafia. Un monde impitoyable, où seul comptait le pouvoir et l’argent.

— Dans ce cas, tu ferais mieux de viser une autre opportunité… parce que celle-ci est déjà en train de te glisser entre les doigts, rétorqua Vasily avec un sourire narquois.

Nullement impressionné par le regard méprisant de Vincenzo, Vasily se redressa de toute sa hauteur avant de se diriger vers la baie vitrée, les yeux fixés sur les vagues s’écrasant contre les rochers.

— Tu devrais voir la réalité en face. Tu n’as plus l’âge pour assumer autant de responsabilités. Il est temps pour toi de prendre ta retraite… et de céder ta place à quelqu’un de plus apte… et je suis le mieux placé pour prendre la relève. 

— Certe, tu es le mieux placé pour prendre la relève mais cet empire devrait revenir de droit à…

— À ton fils, compléta froidement Vincenzo. Mais il est décédé. Ce qui n'est plus possible, Vasily. 

Le rire moqueur de Vasily résonna brutalement dans la pièce, comme une gifle inattendue. Il se retourna, affrontant le regard glacial de Vincenzo. Ce dernier se leva d’un coup, tentant d'afficher un air implacable, mais quelque chose dans son regard trahissait déjà la montée de sa colère.

— Il se trouve que j’ai un enfant caché quelque part dans le monde, déclara Vasily d’une voix plus grave que jamais, ses yeux se braquant sur Vincenzo avec une intensité presque menaçante. Mon fils m’avait révélé cette terrible nouvelle juste avant de rendre son dernier souffle, ses paroles lourdes d’une vérité qu’il n’a pas eu le temps de voir se concrétiser. Alors, s’il y a bien quelqu’un qui mérite de prendre la

tête de cet empire, c’est bien elle.

À suivre…

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