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Chapitre 45 – Ceux qui tiennent la ligne
Terakhir Diperbarui:
2025-06-22 19:31:01
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Dernière Mission Chapitre 47 — Là où les murs retiennent
Éva Appartement 5BJe me réveille d’un seul coup.Pas parce qu’un bruit m’a tirée du sommeil.Parce que je sens que l’air a changé. Belmont n’est plus à mes côtés.La lumière est plus franche maintenant. Le soleil s’est hissé un peu plus haut, et les ombres sur le parquet ont bougé.Une ligne tremble au plafond, comme une fracture invisible.Je tends la main vers la place vide. Elle est tiède.Il n’est pas parti depuis longtemps.Mais assez pour que je ressente l’absence.Comme un espace vide dans la poitrine.Je me redresse lentement. Mon dos proteste. Mes bras aussi.Mon corps entier est une carte des douleurs de la veille.Genoux marbrés de bleus, côtes sensibles, paumes éraflées.Mais ce n’est pas ça qui me fait grimacer.C’est l’écho.Le retour.La sensation d’avoir fui un enfer pour entrer dans un silence trop net.Je passe dans la cuisine. La tasse est là, pleine cette fois.Il a préparé du café.Pour moi, sans doute.Il n’en boit jamais. Trop nerveux, trop amer, disait-il.Ma
Dernière Mission Chapitre 46 — Là où le silence revient
Éva07h03 — Appartement 5B, quartier sécurisé du Vieux-CentreLa serrure grince. Pas assez pour déranger un voisin. Juste assez pour dire qu’on est là. Qu’on revient. Qu’on a survécu.Je pousse la porte. Belmont entre derrière moi, referme sans un mot. Pas de lumière. Juste la pâle lueur qui glisse à travers les stores entrouverts.La pièce sent le renfermé et le café froid. Des livres empilés, des armes déchargées, une veste abandonnée sur un fauteuil. Rien n’a bougé. Comme si cet endroit nous avait attendus. Comme si lui aussi avait retenu son souffle.Je reste là, debout au milieu du salon. Le silence est un velours épais sur mes tempes. Il ne pèse pas. Il enveloppe. Il dit : Tu peux t’asseoir maintenant.Mais je n’y arrive pas. Pas encore.Mon corps est revenu, pas moi. Pas tout à fait.Belmont retire sa veste d’un geste lent. Le tissu est rigide, taché, durci par le sang séché et la poussière. Il la laisse tomber au sol. S’approche de la fenêtre. Écarte un pan du rideau. Ses yeux
Dernière Mission Chapitre 45 – Ceux qui tiennent la ligne
Belmont03h12 — Sous-sol de l’aile Sud, base temporaire du CercleLes murs suintent l’humidité. L’ampoule nue au plafond pulse faiblement, comme le cœur d’un vieux monstre endormi. Il fait froid. Pas ce froid qui engourdit. Un froid d’après. Celui qu’on ressent dans les caves après les combats, quand les cris se sont tus et que seules les machines respirent encore.Autour de moi, des ombres s’agitent. Des blessés recousus à la hâte. Des mains qui nettoient les armes sans trembler. Des murmures à voix basse. Ici, tout le monde sait qu’on est déjà dans l’après. Ce qui vient maintenant, c’est la morsure du réveil.Je suis penché sur la table de métal. Le plan du quartier a été tracé à la craie sur une dalle de béton. Brut. Instinctif. Chaque flèche est une ligne de feu. Chaque point rouge est un de leurs relais, une intrusion, une menace.Le Faiseur ne se cache plus. Il laisse ses sbires hanter nos rues, tester nos réflexes, déchirer nos lignes. Il veut l’usure. L’érosion. Le doute.Je l
Dernière Mission Chapitre 44 – Le premier éclat
Belmont21h37 — Quartier industriel, Varsovie.La nuit a tout enveloppé. Les lampadaires crèvent le noir comme des éclairs figés, jetant une lumière froide et parcellaire sur les entrepôts abandonnés et les ruelles désertes.Je suis là, au bord de l’ombre, avec l’équipe. La tension est palpable. Chacun sait ce qu’il risque, ce qu’il peut perdre. Mais personne ne recule.Éva est là aussi, concentrée, prête à rallumer cette flamme dans le cœur de ceux qu’on a oubliés.Je serre les dents en observant les environs. Le plan est clair : frapper un point névralgique du Faiseur, un centre de communication utilisé pour brouiller les signaux et diffuser ses fausses nouvelles. S’il tombe, son emprise vacille.Un coup précis, chirurgical.21h45Le signal passe. Radios en sourdine. Les silences parlent plus fort que les mots.Nous avançons, silhouettes découpées dans la nuit, furtifs comme des ombres.Arvid mène le groupe de front, arme au poing, vigilant. Je ferme la marche, mes sens en alerte ma
Dernière Mission Chapitre 43 – Les cendres du commandement
Belmont07h52 — Ancienne faculté d’ingénierie, salle principale.Le jour peine à s’imposer dans la pièce aux murs décrépis. La lumière grise filtre à travers les fenêtres poussiéreuses, projetant des ombres longues, des silhouettes fantomatiques sur le béton fissuré. Ici, dans cette carcasse d’un passé révolu, je sens le poids du présent écraser mes épaules comme une enclume.Mes mains posées sur la table rugueuse, je parcours du regard la carte couverte de signes noirs, de croix, de flèches, de noms barrés. Chaque annotation est un fragment d’histoire, une pièce d’un puzzle cruel.J’ai été soldat, homme de terrain, un artisan de la guerre froide. J’ai affronté la peur, le sang, la trahison. Mais ce que je porte maintenant dépasse tout ça. Ce fardeau, c’est la responsabilité d’un commandement dans un monde qui a brûlé ses repères.Je me retourne vers ceux qui m’entourent. Leurs regards sont lourds. Certains cherchent une réponse dans mes yeux, d’autres n’osent pas la demander.— Nous
Dernière Mission Chapitre 42 – Les fantômes que l’on porte
Victor06h43 — Sur la route, quelque part entre Gdańsk et Varsovie.La pluie tombe fine, froide, un voile humide qui trouble la vitre à ma droite. Je ne la regarde pas vraiment. Je suis ailleurs. Loin du bitume glissant, loin des phares croisés. Plus loin. Plus profond. Là où l’écho d’un nom me résonne encore, même quand le silence est trop lourd pour être porté.Elle s’appelle Aléa.Parfois, dans le tumulte d’un moteur, dans le froissement d’un essuie-glace, j’entends son nom, un murmure fragile, une incantation lancée au creux des heures vides. Une mélodie douce-amère qui fait battre mon cœur en décalage, comme un rythme cassé dont je n’arrive pas à me défaire.Je ferme les yeux un instant. Juste pour sentir. Pour retenir.Son odeur me revient, subtile, presque effacée par le temps. Un mélange de jasmin sauvage et de pluie tiède sur la terre. Ses mains, fines et fortes, qui avaient le pouvoir de calmer mes tempêtes, que je voulais toujours garder contre moi. Sa voix, un souffle, une
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