LOGINEntre ses griffes Elle a lutté , mordu , gratté , supplié. Mais il l’a quand même prise. Et il n’a jamais eu l’intention de la rendre. Alyssa Bennett, jeune médecin urgentiste à Houston, pensait avoir tout vu : le sang , la peur , la mort. Jusqu’à ce qu’elle tente de sauver le mauvais homme. Un patient inconscient, criblé de balles, escorté par des ombres aux regards vides. Et lui. Silas Cruz. Le nom qu’on murmure avant de mourir. Chef impitoyable du cartel mexicain de Sombra Roja. Un homme pour qui la vie ne vaut que si elle plie sous ses ordres. Il aurait pu l’éliminer. Mais il l’a trouvée belle dans sa colère. Intrigante dans sa révolte. Alors il l’a volée. Arrachée à sa vie, à son pays, et enfermée dans son domaine au cœur du Mexique , un manoir doré aux murs tachés de sang. Alyssa devient sa captive. Mais elle refuse de courber l’échine. Elle se débat, frappe, crie. Elle le hait. Le défie. Et Silas adore ça. Il aime la guerre qu’elle lui livre. Il veut la briser lentement, jusqu’à ce qu’elle le supplie de rester. Et sous la peur, la douleur, le poison d’un désir interdit s’insinue. Parce que ce qu’il veut n’est pas seulement son corps. C’est sa soumission. C’est sa lumière. C’est la faire sienne… jusqu’à l’obsession. Mais quand deux bêtes se déchirent, ce n’est jamais sans conséquences. Et parfois, ce n’est pas celui qui possède le plus d’armes… qui gagne.
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Le parfum écœurant de l'antiseptique se mêle à l'odeur de fer du sang. C’est l’encens de mon quotidien, la prière murmurée contre la mort que je respire chaque nuit dans ce service des urgences de Houston. Mais ce soir, la prière est un hurlement continu. Les sirènes hurlent, les portes battantes s’ouvrent dans un vacarme de métal, et le couloir déverse son nouveau lot de misère.
Quand ils font irruption, le temps se fige.
Ce n’est pas l’homme sur le brancard, le torse déchiqueté par les impacts de balle, qui me glace le sang. C’est l’escorte.
Quatre hommes. Vêtus de noir. Leurs regards sont aussi vides et morts que des pierres polies. Ils dégagent une aura de violence si pure qu’elle assourdit tout le reste. L’air devient épais, difficile à respirer.
— On prend la salle de trauma un, maintenant !
Ma propre voix semble venir de loin. Mes mains, agissant d’elles-mêmes, se plaquent sur la pire des blessures pour comprimer, pour contenir la vie qui fuit.
L’un des hommes, le plus grand, croise mon regard. Ses yeux sombres absorbent la lumière. Il ne dit rien. Il n’a pas besoin de le faire. Le message est clair comme une lame sur ma gorge : Il meurt, vous mourez.
Sous mes doigts, la peau est chaude, musclée. Un tatouage sinueux, une ombre rouge dévorant un aigle, serpente sur son cou. Le cartel. Ça ne peut être que ça.
Pendant vingt minutes, c’est le chaos maîtrisé du trauma. Intubation, transfusion, monitoring. Je suis un général, mon esprit est un instrument aiguisé qui filtre la peur. Je sens le poids des regards des gardes sur ma nuque, une cible dessinée entre mes omoplates.
Soudain, le bip du moniteur se dérègle. Une tachycardie ventriculaire.
— Défibrillateur !
Le choc électrique secoue le corps inerte. Rien.
— Deux cents joules !
Un deuxième choc. Le corps se cambre, retombe. La ligne sur l’écran reste désespérément plate. Le bip strident de l’asystolie déchire la pièce.
Non.
Sans réfléchir, poussée par un instinct plus fort que tout, je bondis sur la table, j’enjambe le patient, et je commence les compressions thoraciques. Mes bras, déjà douloureux, s’enfoncent avec une force sauvage dans sa poitrine.
— Allume, espèce de saleté, allume !
C’est à ce moment-là que les portes de la salle de trauma volent en éclats.
Il entre.
L’air se raréfie, aspiré par sa présence. Il est grand, taillé dans la puissance pure, vêtu d’un costume gris perle qui jure avec la scène de boucherie. Son visage est d’une beauté coupante, anguleux. Mais ses yeux… Des yeux d’un noir absolu qui balaient la pièce et se posent sur le corps de l’homme.
Le silence tombe, plus lourd qu’un coup de feu.
Moi, suspendue au-dessus du cadavre, les mains couvertes de son sang, je lève les yeux vers l’intrus.
Son regard passe du corps à moi. Il n’y a pas de colère. Pas de chagrin. Rien. Juste une évaluation froide, calculatrice. Comme on juge un cheval.
Il fait un pas. Puis un autre. Le clic de ses chaussures sur le carrelage est le seul son.
— Vous avez cessé de vous battre pour lui, Docteur ?
Sa voix est un velours rugueux qui enveloppe la pièce et glace mon sang. Je descends de la table, les jambes flageolantes.
— Je… Je n’ai pas pu le sauver. Il a fait un arrêt cardiaque. Les dégâts étaient trop importants.
Il s’arrête si près que je peux sentir son après-rasage, un mélange de tabac et de santal. Son regard parcourt mon visage, mes cheveux défaits, ma blouse tachée du sang de son homme.
— Vous avez de la fureur dans les yeux.
Il lève une main et, avant que je puisse reculer, il effleure du bout des doigts une éclaboussure de sang sur ma joue. Le contact est brûlant, intime, violant.
— C’est beau.
La peur explose en une colère aveuglante. Ma main claque contre la sienne.
— Ne me touchez pas.
Le claquement résonne. Les gardes frémissent, mains vers leurs armes. Lui, pas un tressaillement. Un sourire lent, dangereux, étire ses lèvres.
— Et du courage. Ou de la folie.
Il se tourne vers le corps.
— Emportez-le.
Puis son regard revient à moi, s’accroche, se verrouille.
— Et prenez-la.
Le monde bascule.
— Non !
Mon cri est étouffé par une main géante sur ma bouche. Je me débats. Je lutte, je mords, je griffe. Mes coudes, mes genoux, tout devient une arme. J’entends un grognement quand mon talon écrase un pied.
Je supplie. Les sons étouffés derrière la main sont des prières, des menaces.
Mais ils sont trop forts. Trop nombreux. Une piqûre brûlante s’enfonce dans mon cou. Une froideur toxique se propage dans mes veines.
La dernière chose que je vois, avant que les ténèbres ne m’avalent, c’est son visage. Il me regarde avec l’intensité d’un collectionneur venant de trouver son chef-d’œuvre absolu.
Un trophée. Sa prise.
Et dans ses yeux noirs, je lis la vérité, absolue et terrifiante.
Il n’a jamais eu l’intention de me rendre.
AlyssaUne semaine s’écoule, lourde et cotonneuse. Les repas avec Silas sont devenus notre rituel, notre champ de bataille privé. Chaque dîner est un round, une tentative de plus de sa part pour démanteler un pan de mon identité. Et je sens mes défenses s’effriter, une à une, comme des falaises rongées par une mer acide.Ce soir, il ne m’attend pas dans la salle à manger. Alma me conduit vers une autre aile du manoir, une que je ne connais pas. La décoration change, devient plus personnelle, plus… intime. Des photographies en noir et blanc de villes inconnues, des sculptures abstraites aux angles agressifs.Nous nous arrêtons devant une porte simple, en bois clair. Alma l’ouvre et s’efface.— Il vous attend à l’intérieur.Je franchis le seuil et retiens un cri.Ce n’est pas une chambre. C’est une bibliothèque, mais conçue par un architecte fou. Les murs sont recouverts de livres du sol au plafond, mais au centre de la pièce, plusieurs panneaux de miroirs inclinés sont disposés de faço
SilasL’enjeu est colossal. Ma liberté contre mon âme. Gagner signifierait non seulement partir, mais avoir triomphé de sa philosophie. Échouer signifierait être absorbée par elle, à jamais.— Pourquoi ? Pourquoi ce jeu ?— Parce que la possession physique m’ennuie, dit-il avec une franchise déconcertante. Je veux la conquête. Je veux que vous veniez à moi non parce que vous y êtes forcée, mais parce que vous ne pouvez plus faire autrement. Parce que vous aurez vu la vérité que je vois.Je me lève de nouveau, mais cette fois, je ne fuis pas. Je me tiens droite, face à lui.— Je n’ai pas besoin d’un mois. Votre vérité est un mensonge. La compassion n’est pas de la faiblesse. Le devoir n’est pas de la tyrannie. Et je vous prouverai que vous avez tort.Un vrai sourire, presque chaleureux, illumie son visage. C’est le plus effrayant de tout.— Je l’espère presque, Alyssa. Je l’espère presque. La partie est ouverte.Je quitte la salle à manger, le cœur battant la chamade, l’esprit en fusio
AlyssaCe soir-là, elle ne m’apporte pas mon plateau dans la chambre.— Señor Cruz vous demande à dîner, annonce-t-elle simplement, comme s’il s’agissait d’une invitation mondaine.Mon sang se glace. Refuser est ma première impulsion. Mais un autre sentiment, plus trouble, m’en empêche. La curiosité. Voir l’homme dans son environnement, en dehors du champ de bataille de ma chambre. Comprendre.— Où ? dis-je, la voix plus rauque que je ne l’aurais souhaité.— Je vous accompagne.Je la suis à travers un dédale de couloirs que je n’avais jamais empruntés. L’architecture du manoir est déroutante, mélange de pierres anciennes et de murs lisses et modernes. Nous arrivons devant une double porte en chêne massif. Alma les pousse.La salle à manger est à couper le souffle, et terrifiante dans sa grandeur. Une table pouvant accueillir trente personnes s’étire sur une dizaine de mètres, mais elle est presque entièrement vide. Seule une petite partie, près d’une cheminée où crépite un feu vif, es
SilasLa porte de la chambre d'Alyssa se referme dans un silence feutré. L'écho de sa présence, de sa rébellion vibrante, me suit dans le couloir. L'air est plus froid ici, plus familier. L'odeur de la cire d'abeille et de la pierre ancienne remplace son parfum de savon simple et de colère.Ma demeure n'est pas qu'une prison pour elle. C'est une forteresse, un centre nerveux. Les murs épais du manoir abritent des salles de serveurs cryptés, une petite armée d'hommes loyaux , une loyauté achetée par la peur ou l'argent, peu importe , et les rouages d'un empire que j'ai bâti à partir de la boue des rues.Mon bureau est une pièce spartiate, contrastant avec le luxe ostentatoire du reste de la maison. Une grande table en acajou, des écrans d'ordinateur noirs, une carte topographique du pays et des routes maritimes. Ici, il n'y a pas de place pour la poésie. Ici, règne la réalité brute.Léo m'y attend, debout, une tablette à la main. Son visage balafré est impassible, mais je perçois la te
AlyssaLes jours se fondent en une étrange routine cauchemardesque. Ma cage dorée est mon sanctuaire et ma prison. La femme, qui se présente finalement comme Alma, m'apporte mes repas. Je refuse de porter autre chose que la chemise de nuit, un petit acte de rébellion dérisoire.Ce matin, la porte principale de la chambre s'ouvre. Silas entre. Il n'est pas accompagné. Il porte des vêtements décontractés, mais il dégage la même autorité implacable. Dans sa main, il tient un livre épais à la reliure de cuir usée.— Asseyez-vous, Alyssa, dit-il en désignant les fauteuils près du feu.Je reste debout, adossée au mur. Je préfère rester ici.— Comme il vous plaira.Il s'assoit, croise les jambes et ouvre le livre. Ce n'est pas un livre de comptes ou un traité de violence. C'est un recueil de poésie. Neruda.— Pourquoi êtes-vous devenue médecin ? La question fuse, calme, inattendue.Je le dévisage, méfiante. Pour sauver des vies. Ce qui est apparemment un concept étranger pour vous.Il ignore
AlyssaLa nuit est effectivement loin d'être finie. La femme silencieuse revient, me faisant signe de la suivre. Nous empruntons d'autres couloirs, plus larges, mieux éclairés. Les murs de pierre cèdent la place à du stuc chaud, et des tapisseries sombres représentant des paysages désolés accrochent la lumière.Elle m’introduit dans une pièce qui me coupe le souffle.Ce n’est pas une salle à manger, c’est une grotte. Le plafond est une voûte naturelle de pierre, d’où pendent des racines anciennes et des lianes. Une table massive, en bois sombre, est dressée pour deux. Des centaines de bougies sont disposées partout, leurs flammes dansantes projetant des ombres mouvantes sur les parois. Il n’y a pas d’électricité. Seulement le crépitement du feu dans une immense cheminée et le léger bruissement d’une cascade miniature qui s’écoule dans un bassin naturel.Et au centre de tout cela, lui.Silas.Il est debout près de la table, une coupe de cristal à la main. Il porte un costume noir, parf
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