Chapitre 12

En voyant le nom « Chloé » s'afficher sur l'écran de son téléphone, Louis a repris ses esprits.

Tout était en désordre. Ses vêtements étaient à moitié trempés, son corps marqué par les baisers brûlants d’une femme, et sa respiration encore irrégulière.

Il avait réagi. Son corps avait réagi à Nina.

Mais... il ne l’aimait pas. Non, c’était juste une question de physiologie. Il était un homme, et elle... une véritable tentation incarnée.

Fermement, il a rejeté toute autre explication et a appuyé sur le bouton pour décrocher.

Face à Chloé, il ressentait de la culpabilité. Et plus il était coupable, plus il voulait la protéger.

Sa voix s’est instinctivement adoucie :

« Chloé. »

De l’autre côté, la musique métallique d’un bar résonnait. La voix douce et sucrée de Chloé a retenti :

« Louis, je suis au bar en ce moment. »

« Ne bois pas d’alcool. Dis à ton assistant de te commander un verre de lait. »

« D’accord, d’accord... Mon assistant t’écoute toujours au doigt et à l’œil. Louis, viens me rejoindre, d’accord ? Je t’attends. »

Louis s’est retourné, prêt à partir. Mais à cet instant, une main délicate a surgi et a attrapé sa manche.

Il a baissé les yeux.

Nina était complètement trempée. Sa robe fine et humide collait à son corps, soulignant chaque courbe avec une sensualité déconcertante. Les yeux rouges et embués, elle s’accrochait désespérément à lui, refusant de le laisser partir.

Il a bougé légèrement, tentant de dégager sa manche.

Mais Nina a resserré sa prise, ses prunelles devenant encore plus brillantes et suppliantes.

Louis a ouvert la bouche pour parler, mais avant qu’il ne puisse dire quoi que ce soit, elle s’est jetée contre lui, l’enlaçant avec force.

Son souffle chaud a effleuré son oreille lorsqu’elle a murmuré d’une voix fragile :

« Ne pars pas... Je t’en prie. »

Des années avaient passé. Nina avait grandi.

Mais elle s’est soudainement rendu compte qu’elle avait toujours aussi peur d’être abandonnée. Elle craignait de se retrouver seule au milieu d’une foule indifférente.

Louis était pris au piège.

À travers le téléphone, la voix de Chloé s’est à nouveau élevée :

« Louis ? Tu m’entends ? Dépêche-toi, viens ! »

À cet instant, Nina s’est hissée sur la pointe des pieds et, d’une voix douce et tremblante, a murmuré :

« Grand frère... »

Grand frère.

Ce surnom... Il appartenait exclusivement à cette fille-là, celle du passé.

Mais cette fille n’était-elle pas... Chloé ? Le visage de Louis a brutalement changé.

« Chloé, j’ai un imprévu. Je ne peux pas venir. »

Il a raccroché sans attendre de réponse.

Puis, il a attrapé Nina et l’a plaquée contre le mur. Ses yeux sombres et perçants se sont enfoncés dans les siens.

« Qui t’a permis de m’appeler comme ça ? »

Son ton était glacial, tranchant.

« Nina, qui es-tu vraiment ? »

Nina s’est accrochée à son cou et a directement capturé ses lèvres. Ses lèvres douces et rosées se sont posées sur les siennes, exhalant un parfum envoûtant. Un baiser maladroit, teinté d’innocence et de provocation.

Louis n’a pas fermé les yeux. Il l’a simplement regardée. Et elle non plus n’a pas fermé les siens. Ses grands yeux limpides et brillants étaient fixés sur lui, comme s’ils cherchaient une réponse.

Et soudain, Louis s’est rendu compte... Les yeux de Nina ressemblaient étrangement à ceux de la fille de son passé.

Elle l’a embrassé un moment, mais devant son absence totale de réaction, elle a abandonné.

Tant pis. Elle a voulu reculer, s’éloigner. Mais avant qu’elle ne puisse faire un pas, Louis a resserré son bras autour d’elle, l’attirant violemment contre lui.

Son corps puissant l’a enveloppée dans une chaleur oppressante, et l’instant d’après, il a plongé vers elle et l’a embrassée. Un baiser qui n’avait plus rien d’innocent.

Au bar.

Chloé était assise au comptoir avec son assistante. Cette dernière s’est penchée vers elle, intriguée :

« Chloé, Monsieur Bernard ne vient pas ce soir ? »

Un doute a traversé l’esprit de Chloé.

Tout à l’heure, lorsqu’ils s’étaient parlé, Louis lui avait semblé étrange. Comme si quelqu’un était à ses côtés. Soudain, son intuition s’est réveillée. Elle a immédiatement appelé Clément.

« Clément, est-ce que tu es avec Louis ce soir ? »

« Non, pas du tout, Chloé. » Clément a marqué une pause, puis a soudainement percuté quelque chose. « Ah, mais il m’a appelé tout à l’heure... Il voulait savoir quoi faire si une femme avait été droguée. »

Un frisson a traversé Chloé. Ses doigts se sont crispés sur son verre. Une femme droguée... ?

Clément a réfléchi à voix haute :

« Chloé, ça ne serait pas... Nina, par hasard ? »

Après tout, Louis avait toujours eu une vie privée irréprochable. Il n’y avait jamais eu que Chloé à ses côtés. Mais maintenant, une autre femme était apparue dans son entourage.

Nina.

L’équation était facile à résoudre. Chloé a aussitôt serré le poing, son regard devenant glacial. Alors, Louis était avec Nina en ce moment même ? Mais au lieu de s’énerver, elle a lentement esquissé un sourire. Elle a tourné la tête vers son assistante et a ordonné d’une voix légère :

« Apporte-moi un sachet de médicament. »

L’assistante a froncé les sourcils, perplexe.

« Quel genre de médicament ? »

Chloé a légèrement entrouvert ses lèvres rouges et a soufflé avec amusement :

« Un aphrodisiaque. »

Dans la salle de bain de la villa. Sous la douche, Nina était à bout de forces. Son corps s’est affaissé, ses jambes fléchissant sous elle.

Mais Louis a saisi sa taille fine d’un bras puissant, l’empêchant de s’écrouler.

Le souffle court, les joues empourprées, elle était débordée par une chaleur insoutenable.

À cet instant précis, une sonnerie de téléphone a brisé l’atmosphère. Un appel en visioconférence venait d’arriver.

C’était Chloé.

Louis a baissé les yeux vers Nina, avant d’accepter l’appel. Sur l’écran, Chloé était assise au comptoir du bar, un verre devant elle.

Elle a affiché son plus beau sourire et a demandé d’un ton enjoué :

« Louis, Nina est avec toi, n’est-ce pas ? Elle a été droguée ? »

Louis n’a rien dit.

Chloé a sorti un sachet de poudre, puis, sous les yeux de Louis, elle a versé la poudre dans son verre de vin et l’a bu d’un trait.

Louis a immédiatement froncé les sourcils :

« Chloé, qu’est-ce que tu viens de boire ? »

Chloé a esquissé un sourire éclatant :

« Un aphrodisiaque. »

Nina a senti un frisson parcourir son corps.

Elle ne s’était jamais attendue à ce que Chloé lui administre ce genre de drogue.

Le visage de Louis s’est immédiatement assombri :

« Chloé ! »

À ce moment-là, un bel homme, grand et élancé, s’est approché de Chloé et a lancé avec désinvolture :

« Salut, beauté, je peux t’offrir un verre ? »

Chloé a pointé du doigt l’écran du chat vidéo où apparaissait Louis, puis elle a répondu au bel homme avec provocation :

« C’est mon petit ami, mais si dans une demi-heure il n’est pas là, alors ce soir, je serai à toi. »

L’homme a haussé un sourcil, intrigué. La voix de Louis est tombée, froide et tranchante :

« Chloé, qu’est-ce que tu es en train de faire ? »

Chloé, le visage lumineux et confiant, a relevé le menton, un sourire fier aux lèvres :

« Louis, ce soir, entre Nina et moi, tu ne peux en avoir qu’une seule. Tu ne peux avoir qu’une seule femme. »

Après ces mots, elle a raccroché brutalement. Louis a senti la rage monter en lui. Ses doigts serrés sur son téléphone ont laissé apparaître des veines saillantes, signe de son agacement.

« Louis, tu ne peux avoir qu’une seule femme. »

« Maman, tu ne peux avoir qu’une seule fille. »

Ces phrases, étrangement similaires, ont résonné dans les oreilles de Nina, comme une malédiction.

Un instant, elle est restée figée. Puis, soudainement, elle a senti la chaleur de son corps s’éloigner.

Louis l’avait lâchée. Il était parti.

Elle l’a observé alors qu’il retirait ses vêtements mouillés avec une rapidité fulgurante, pour enfiler une chemise propre et un pantalon de costume.

Puis, il est revenu vers elle, ses yeux noirs intenses fixés sur son visage.

« Quel type d’homme aimes-tu ? »

« ... Quoi ? »

Nina n’a pas tout de suite compris. Louis a poursuivi, son ton froid et détaché :

« Je vais t’en trouver un. Ou même deux, si tu préfères. »