Share

Chapitre 4

Author: Étincelle
Le soir, au bar « Chez Lulu »

Dans un coin baigné d’une lumière bleue, deux jolies femmes étaient assises. L’une d’elles, aux cheveux courts, semblait furieuse :

« Non mais, c’est quoi son délire là ? Il te met une gifle en pleine gueule ! »

Furieuse, elle a brandi juste sous le nez de Claire son téléphone. Sur l’écran, il y avait exactement les nouvelles qu’elle avait vues plus tôt dans la journée.

« Sarah, elle est l'amie d'enfance de Gabriel, et en plus ils ont grandi ensemble ! Tout le monde dans le cercle le connaît. Lui, déjà marié, il a quand même fait entrer cette fille dans le groupe Morel. Il lui a même donné une place dans une filiale qu’il dirige personnellement ! Tu te rends compte ? Il ne te respecte même pas ! C’est comme s’il t’humiliait devant tout le monde ! », a dit Marie de plus en plus énervée.

« Ce n’est pas comme si c’était la première fois qu’ils se moquaient de moi. Je n’ai pas à me soucier de ce qu’ils pensent », a dit Claire avec un sourire indifférent, ses longs cils abaissés.

Depuis qu’elle était tombée amoureuse de Gabriel et qu’elle l’avait épousé, elle était devenue la risée du cercle. Les gens qu’elle connaissait parlaient d’elle derrière son dos, la critiquaient, la jalousaient. À leurs yeux, elle n’était qu’un jolie visage sans talent ni mérite, et pourtant, elle avait réussi à épouser un homme aussi exceptionnel que Gabriel.

Après le mariage, Gabriel l’ignorait, lui imposait une violence psychologique, ce qui renforçait l’idée chez les autres qu’il ne l’aimait pas, ne la respectait pas.

Mais en voyant les nouvelles pendant la journée, elle était très triste.

En tant qu’épouse de Gabriel, elle avait choisi de se spécialiser en informatique, uniquement pour se rapprocher de lui. Le cœur plein d’espoir, elle avait envoyé son CV au groupe Morel.

Ce qu’elle avait reçu en retour, c’était un refus froid de la part de l’entreprise, du mépris et des paroles blessantes de Gabriel.

Et pourtant, Sarah, à peine rentrée, a été directement nommée présidente de la nouvelle filiale technologique du groupe Morel. C'était une voie royale soigneusement préparée pour elle. Cela montrait bien à quel point Gabriel tenait à elle.

L’attitude de Gabriel envers elle et celle envers Sarah était très différente, cela sautait aux yeux.

Claire souriait en essayant d’apaiser Marie :

« Bon, maintenant, parlons de mon divorce. On ne parle plus d’eux. »

Marie était son amie proche depuis l’université. Elle avait fait des études de droit et exerçait comme avocate depuis presque sept ans. Réputée dans le milieu, elle était très compétente. Même si elle ne se spécialisait pas en droit du divorce, Claire avait immédiatement pensé à elle lorsqu’elle avait pris la décision de se séparer.

Après tout, c’était une amie de confiance avec qui elle se sentait libre de parler de ces choses douloureuses concernant son mariage.

Quand Marie a vu qu’il n’y avait aucune émotion particulière sur le visage de Claire, elle a enfin poussé un soupir de soulagement et a rangé son téléphone.

« D’accord », a dit Marie. Puis, avec colère, elle a ajouté : « Ce n’est pas la peine de parler de ce salaud. »

Après avoir posé son téléphone, Marie a tiré un contrat prénuptial de la pile de documents posée sur la table, et l’a placé devant Claire. Elle a montré plusieurs clauses en fronçant les sourcils, avec un visage plein de colère et de tristesse :

« J’ai bien lu tous les documents que tu m’as envoyés hier soir. Gabriel s’était bien préparé dans le contrat : si tu divorces, tu devras partir sans rien. »

Claire ne semblait pas surprise par ce résultat.

Gabriel ne l’aimait pas et ne lui faisait pas confiance. Il avait donc pris ses précautions avant le mariage : le contrat prénuptial stipulait clairement que Claire ne pouvait en aucun cas toucher aux biens du groupe Morel.

« Et la compensation ? » a-t-elle demandé d’un ton calme.

Elle n’a jamais envisagé de réclamer des actions du groupe Morel ni une fortune colossale.

Mais pendant sept ans, elle s’est investie dans ce foyer, a tout supporté sans jamais se plaindre. Ce qu’elle souhaitait, ce n’était qu’un peu de compensation.

À ses yeux, elle le méritait.

« Ce sera difficile, » a répondu Marie en fronçant les sourcils. « D’abord à cause de ce contrat, ensuite parce que tu as ton propre travail. Et puis, Gabriel sépare très nettement sa vie professionnelle de la tienne. »

Marie n’est pas allée plus loin. Claire avait déjà compris.

Claire ne voulait pas s’avouer vaincue et a demandé encore :

« Et s’il a une liaison ? »

Marie a hoché la tête : « Tant qu’il y a des preuves claires, on peut tenter de se battre pour ça. »

Mais malheureusement, elle n’en avait aucune.

À ce stade, partir les mains vides semblait inévitable, cependant elle insistait pour divorcer, car elle en avait assez d’être victime de violences psychologiques, ignorée et trahie.

Les deux ont ensuite discuté longuement du divorce, jusqu’à environ dix heures du soir où elles sont sorties ensemble du bar.

À peine arrivées à la porte, Claire s’est arrêtée net.

« Qu’est-ce qu’il y a ? » a demandé Marie en s’approchant d’elle.

« C'est la voiture de Gabriel. » Claire a montré du doigt une Phantom noire garée en biais au bord de la route, avec la plaque d’immatriculation « 999 ZZ 75 ».

Elle connaissait très bien cette voiture.

Alors qu’elles se demandaient pourquoi la voiture de Gabriel était garée ici, la portière arrière s’est ouverte et une belle femme est descendue, vêtue d’une doudoune courte couleur pêche.

Ses longs cheveux châtains ondulés étaient ébouriffés, ses yeux magnifiques étaient voilés d’une teinte humide, et même ses joues pâles étaient teintées de rouge malgré le froid mordant de l’hiver. Elle est descendue avec des pas vacillants, presque chancelants, et la fermeture éclair de sa doudoune était complètement ouverte.

Elle avait l'air un peu en désordre. Quelque chose clochait.

Toutes les deux ont reconnu cette femme : C’était Sarah, l’amie d'enfance de Gabriel. Elles ne s’attendaient pas à la croiser ici.

Sarah semblait sentir qu’on l’observait. Elle a tourné la tête vers elles. Dès qu’elle a vu Claire, elle s’est couverte précipitamment la bouche, déjà maculée de rouge à lèvres.

Tout de suite après, Gabriel est également descendu de la voiture.

Claire, l’œil vif, n’a pas manqué aucun détail. Gabriel portait un simple costume bien taillé, déboutonné, et sa chemise blanche était ouverte au col. Une trace de rouge à lèvres tranchait net sur le tissu. Ses lèvres paraissaient aussi très rouges, comme si quelque chose y avait laissé des traces. Et ses yeux charmants étaient à moitié plissés, empreints de ce contentement flou qu’elle connaissait trop.

Ils avaient été mariés plusieurs années. Il n’y avait jamais eu d’amour entre eux, mais du sexe, oui. Assez pour qu’elle reconnaisse son regard après l’acte.

Elle n’avait même pas besoin de réfléchir pour comprendre ce qu’il venait de faire avec Sarah dans la voiture. C’était écrit sur son visage.

En la voyant, il n’a même pas pu résister à la tentation dans la voiture. Alors avec Claire, cela faisait presque un an qu’il ne l’avait même pas effleurée.

Elle ne savait absolument pas quand cela avait commencé entre eux.

Elle ignorait aussi depuis combien de temps ils la trompaient.

Claire avait le visage livide. Elle se tenait juste à l’intérieur, près de la porte du bar.

Gabriel, lui, ne l’a pas remarquée. Dès qu’il était descendu de la voiture, il avait soutenu Sarah, qui semblait à peine tenir debout, puis s’était penché vers elle pour lui parler.

Leurs têtes étaient si proches qu’elles semblaient presque se toucher. Comme un couple très intime.

« Salauds, qu’est-ce qu’ils font là, en pleine rue ! » Marie était furieuse. Son amie venait d’être trahie, elles sont forcées d’en être témoins. Elle était prête à foncer sur eux, folle de rage.

Claire l’a vite retenue et a dit calmement : « Fais pas de bêtises, j’ai pris une photo. »

Marie était avocate. Se disputer en plein rue, ça pourrait vraiment lui retomber dessus. Et franchement, pour une histoire pareille, ça ne valait pas le coup de foutre sa carrière en l’air.

Claire a déjà pris une photo pour conserver une preuve.

Marie a d’abord été stupéfaite, puis elle s'est exclamée, choquée :

« Tu as quand même pensé à prendre une photo ? »

Elle a voulu ajouter quelque chose, mais elle a aussitôt senti que la main de Claire, serrée autour de la sienne, tremblait légèrement.

Son cœur s’est immédiatement attendri — mêlé de douleur et de colère.

À ce moment-là, après avoir entendu ce que Sarah avait dit, Gabriel s’est tourné vers elles, les sourcils froncés, l’air visiblement agacé.

Il était consterné de voir Claire ici. Il croyait qu’elle était encore en déplacement et ne s’attendait pas à ce qu’elle soit déjà rentrée.

Mais cela n’avait pas d’importance pour lui.

Ce qui comptait, c’est qu’elle l’avait suivi et avait pris des photos en cachette — cela l’a profondément contrarié.

Il pensait qu’elle ne lui obéissait pas.

Gabriel s’est imaginé que Claire l’avait suivi exprès pour le surveiller. A cet instant, le visage de Gabriel a exprimé du mépris et de l’irritation.

Il a tapoté d’un doigt impatient sur la vitre entrouverte côté conducteur et a ordonné froidement :

« Va régler ça. »

Il ne voulait pas aller lui parler lui-même.

« Oui. »

Le chauffeur, un jeune homme au visage froid et aux traits fermes, est descendu aussitôt et s’est dirigé à grands pas vers Claire.
Continue to read this book for free
Scan code to download App

Latest chapter

  • Divorcée et oubliée, elle a ébloui le monde   Chapitre 380

    Rentrer ?Sur la marche, Claire a fixé l’homme quelques secondes, puis a tenté de parler en anglais :« Vous… »« Bang ! »Un autre coup de feu a retenti.La balle a frappé la rambarde en bois juste à côté d’elle, projetant des éclats qui ont frappé son visage et ses bras.Elle a reculé d’instinct, mais s’est aussitôt arrêtée.Derrière elle, elle sentait la fourrure douce et chaude : le loup venait de la toucher.Elle était prise au piège.Devant, un pistolet.Derrière, un loup.Elle n’osait plus bouger.L’homme a armé de nouveau son pistolet, a pointé sa tête et a répété son ordre.Cette fois, c’était un ordre sec et implacable.Claire n’avait pas le choix.Elle a reculé pas à pas. À chaque pas, elle se cognait à la masse lourde du loup, qui ne bougeait pas d’un millimètre. Elle n’osait pas forcer.Puis, soudain, un sifflement a retenti dans le hall.Le loup a bougé. Claire a regardé instinctivement vers l’origine du sifflement…« Bang ! »Une balle a traversé le bas de sa

  • Divorcée et oubliée, elle a ébloui le monde   Chapitre 379

    Cependant, cette femme, après lui avoir jeté un simple regard, a tourné les talons et est partie.Claire est restée pétrifiée, complètement sidérée.Elle avait été enlevée, et tout indiquait que ses ravisseurs ne se souciaient absolument pas de sa vie ou de sa mort.Soudain, une pensée lui a traversé l’esprit : cela faisait déjà un long moment qu’elle faisait face à ce loup, et pourtant il n’avait toujours pas attaqué.Est-ce que… ce loup ne mangeait pas les humains ?En y pensant, elle a décidé de bouger légèrement la jambe, pour essayer d’avancer.Mais à peine avait-elle levé le pied que ses mollets ont été saisis entre des crocs.La bête n’avait pas refermé la mâchoire d’un coup sec, mais si elle faisait un pas de plus, sans que le loup ne lâche prise, sa peau se déchirerait net.Il n’y avait pas encore de sang et déjà le loup salivait ainsi.Si elle se mettait à saigner, ne risquait-elle pas de l’exciter davantage ?Claire n’osait plus bouger.Elle est donc restée plantée au mi

  • Divorcée et oubliée, elle a ébloui le monde   Chapitre 378

    Elle a supposé que ces portraits représentaient les membres, à travers les siècles, d’une même lignée.D’après le nombre de générations et la richesse des détails, il s’agissait probablement d’une famille très ancienne, peut-être même aristocratique, riche et puissante depuis plusieurs siècles.Claire s’est dit :« Ils ne ressemblent pas aux Britanniques. Ils sont peut-être d’Europe du Nord… ou de l’Ouest. »Elle est arrivée au bout du couloir et est tombée sur un dernier portrait.En le voyant, elle est restée stupéfaite.Celui-ci était différent.On y voyait une femme, cheveux longs et lâchés, mais son visage n’était pas peint. Aucune trace de traits, comme si l’artiste avait volontairement laissé un vide. Pourtant, d’après le style, la toile n’était pas si ancienne.Pourquoi peindre une femme sans visage ?Qui était-elle, pour mériter une place à cet endroit précis ?Et surtout…Claire a senti une étrange sensation.Cette silhouette lui paraissait étrangement familière.Elle s

  • Divorcée et oubliée, elle a ébloui le monde   Chapitre 377

    « Mmm… »Sur le grand lit rond entouré d’un baldaquin rouge sombre, recouverte d’une couette de soie noire, reposait une femme magnifique vêtue d’une longue robe de soie blanche. Ses paupières ont tressailli deux fois avant qu’elle n’ouvre enfin les yeux, laissant paraître une lueur de confusion.À peine réveillée, Claire a senti une violente douleur dans la tête. Elle ne comprenait pas encore ce qui se passait.Allongée, elle a mis un moment à reprendre ses esprits… puis a soudain réalisé : Où était-elle ?Rien ici ne ressemblait à une chambre d’hôpital. On l’avait agressée.Elle a sursauté, s’est redressée brusquement et a balayé la pièce du regard. Elle ne voyait que les tentures rouges tombant du baldaquin.Il était impossible d’apercevoir l’extérieur… Est-ce que des ennemis de sa tante l’avaient enlevée ?Elle n’y comprenait rien.Comment avaient-ils pu agir aussi vite ? Elle venait à peine d’arriver à l’étranger, et elle avait pourtant pris ses précautions.Et puis, où

  • Divorcée et oubliée, elle a ébloui le monde   Chapitre 376

    Depuis que Claire était mêlée à cette famille, elle n’avait jamais connu un seul jour tranquille !Et plus Marie y pensait, plus la colère montait.Si jamais il arrivait quoi que ce soit à Claire, ni les Morel, ni Gabriel, ni Sarah ne s’en sortiraient indemnes.Lydia a dit :« Bien. Au moins maintenant, on a une direction claire. »Elle a poussé un long soupir et passé immédiatement plusieurs coups de téléphone, réorganisant la recherche.…À Montjoie.« Prépare l’avion. Je pars immédiatement. »Le visage fermé, Gabriel a raccroché. L’homme qui lui faisait un rapport, Thomas, avait tout entendu.Il est sorti sans poser de questions, le visage sombre.Une fois seul, Gabriel a appelé Rolland :« Papa, je dois partir à l’étranger. Je te laisse les affaires du groupe. »« Que se passe-t-il ? »« … Elle est partie à l’étranger. »Après des bruits de déplacement et un pas précipité, on entendait une porte se refermer. Puis la voix basse de Rolland a retenti :« Comment ça ? Comment e

  • Divorcée et oubliée, elle a ébloui le monde   Chapitre 375

    Marie s’est emportée :« On en a déjà parlé hier ! Je l’ai répété combien de fois ? Leur cible est Claire ! »Lydia a répondu :« Mais Mlle Marie, vous dites que Mlle Claire n’a aucun ennemi ici, et je n’arrive toujours pas à croire que Sarah soit capable d’un truc pareil. Vous êtes certaine qu’elle n’a vraiment aucun ennemi à l’étranger ? »« J’en suis sûre ! »Marie en était absolument convaincue, mais elle se sentait vidée.Elles tournaient en rond, se disputaient sans avancer d’un pas, et elles ne pouvaient de toute façon qu’attendre des nouvelles des équipes déjà parties enquêter. Marie avait l’impression que sa colère allait finir par exploser.Ne voulant plus s’éterniser dans cette dispute, elle a tourné les talons. Mais derrière elle, Lydia a repris :« Et la famille Morel, alors ? »Marie s’est figée net.Elle s’est retournée lentement vers Lydia :« Qu’est-ce que tu viens de dire ? »« J’ai dit la famille Morel. »Lydia a froncé légèrement les sourcils, pensive :« Je

More Chapters
Explore and read good novels for free
Free access to a vast number of good novels on GoodNovel app. Download the books you like and read anywhere & anytime.
Read books for free on the app
SCAN CODE TO READ ON APP
DMCA.com Protection Status