เข้าสู่ระบบCette fois, elle tourna brusquement la tête vers lui, les yeux lançant des éclairs.
— Répète ça. — J’ai dit ce que j’ai dit. répondit-il calmement, sans la regarder. Le silence retomba, lourd, tendu… Seuls les essuie-glaces rythmaient leur affrontement silencieux. Mais sous cette tension, il y avait autre chose. Quelque chose de brûlant. Une guerre de regards. Une collision d’égo. Et peut-être… une étincelle. Seraleonne se sentit profondément offensée. Ses mâchoires se crispèrent, mais elle ravala sa fierté et sa colère, même si ce que venait de dire Xavier était un coup bas. Il avait osé utiliser sa douleur comme une blague. — Et vous, vous êtes sûrement le genre d’homme qui laisse mourir sa femme sans lever le petit doigt. Xavier tressaillit. Ce qu’elle venait de dire venait de le heurter en plein cœur. Comme une lame plantée là où il pensait que personne ne pouvait atteindre. Son regard se durcit. Il ne répondit pas. Le silence, brutal et glacial, s’installa dans l’habitacle du camion. Le reste du trajet se fit dans une ambiance pesante, où même le bruit des essuie-glaces semblait de trop. Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent devant le petit motel où logeait Seraleonne. — C’est ici. dit-elle, en détachant lentement sa ceinture de sécurité, la voix moins sèche mais toujours distante. Xavier hocha la tête, coupa le moteur, descendit du camion sans un mot, contourna le véhicule, et vint lui ouvrir la portière. Il tendit les bras. — Je vous aide à descendre. Elle hésita, le regardant avec défi, mais se rendit à l’évidence. Elle avait besoin de lui, même si son orgueil criait le contraire. Elle accepta. Il l’attrapa par la taille avec une aisance déconcertante. Elle se retrouva dans ses bras, tout contre lui, le souffle court. Leurs visages étaient si proches… Leurs souffles se mêlaient… leurs regards se cherchèrent, se défiaient… Une tension électrique, brûlante, les enveloppa. Le grondement du tonnerre fendit le ciel et les ramena à la réalité, comme un rappel brutal qu’ils jouaient avec un feu bien trop dangereux. Seraleonne redescendit vite sur terre, se dégagea doucement de ses bras, le cœur battant à tout rompre. Ils se séparèrent sans un mot de plus. Seraleonne tourna les talons et s’avança vers l’entrée du motel, le dos droit, les cheveux plaqués par la pluie. — Même pas un merci ? lança Xavier, vexé, en haussant la voix derrière elle. — Je ne remercie pas les assassins ! répliqua-t-elle sèchement sans même se retourner. — Femme aigrie ! rugit-il, le poing serré sur le volant. Elle ne prit même pas la peine de répondre. Sa démarche assurée claquait presque sur le sol mouillé tandis qu’elle disparaissait à l’intérieur du bâtiment. Xavier la regarda disparaître, l’agacement dans les veines… mais aussi, à son grand étonnement, autre chose. Quelque chose de dérangeant. Un écho étrange dans sa mémoire. Il soupira lourdement, redémarra son camion, puis reprit la route. Mais alors qu’il roulait, le regard fixé sur l’asphalte luisant, un détail refusait de quitter son esprit : le regard de cette femme, ses yeux furieux mais blessés, sa voix tremblante de force contenue. Elle l’agaçait. Elle l’avait insulté. Elle l’avait piqué à vif. Et pourtant… elle était désormais coincée quelque part dans ses pensées. Son moteur grondait dans le silence pesant de la nuit. Les essuie-glaces battaient un rythme lent sur le pare-brise, balayant les dernières gouttes de pluie. Xavier roulait, mais ses pensées n’étaient plus sur la route. Seraleonne. Même son prénom, il ne le connaissait pas encore, mais cette femme était entrée dans sa vie comme un orage sans prévenir. Elle l’avait énervé, provoqué, insulté… et pourtant, il n’arrivait pas à la sortir de sa tête. "Tu es le genre d’homme qui laisse mourir sa femme..." Cette phrase résonnait en lui comme un coup de poignard. Elle ne savait rien de lui, et pourtant, elle avait visé juste. Car oui, il avait perdu sa femme. Et il s’en voulait encore. Il s’était juré de ne jamais laisser personne l’atteindre à nouveau. Et là voilà, cette femme au regard en feu, qui débarque avec son sarcasme, ses blessures mal camouflées et un caractère qui ferait fuir un lion. Mais lui, il ne fuyait pas. Il était intrigué. Plus il pensait à elle, plus il se demandait qui elle était vraiment. Pourquoi elle semblait aussi forte en apparence et aussi brisée à l’intérieur ? Qu’est-ce qui l’avait rendue si méfiante ? Et surtout… pourquoi ce pincement au cœur quand elle a disparu derrière la porte du motel ? Il soupira, tapa doucement sur le volant, puis murmura : — Mais dans quoi est-ce que tu t’embarques encore, Xavier ? La route continuait devant lui, droite, sombre… mais au fond de lui, quelque chose venait de prendre un virage inattendu.Seraleonne entra dans le motel, trempée jusqu’aux os, les cheveux plaqués contre son visage, mais saine et sauve. Et c’était tout ce qui comptait.Dès qu’elle franchit le seuil, une bouffée de chaleur et l’odeur alléchante d’un bouillon bien mijoté vinrent lui caresser les narines. Elle aperçut la vieille dame assise derrière le comptoir, un plaid sur les genoux et son fils Matthieu dans les bras. Le petit, joyeux, faisait rouler un petit camion citerne rouge tout en croquant avec appétit dans des pommes de terre sautées accompagnées d’une soupe fumante aux asperges vertes et petits morceaux de viande.Seraleonne esquissa un sourire sincère et chargé de gratitude. La vieille dame hocha simplement la tête et lui fit signe d’un mouvement doux d’aller se sécher. — Je m’occupe du petit, ma chérie, va te réchauffer, dit-elle avec tendresse.Sans un mot de plus, Seraleonne monta dans sa chambre à pas feutrés. Elle retira sa veste grise trempée, ôta ses talons désormais inutiles et attrapa
Cette fois, elle tourna brusquement la tête vers lui, les yeux lançant des éclairs.— Répète ça.— J’ai dit ce que j’ai dit. répondit-il calmement, sans la regarder.Le silence retomba, lourd, tendu… Seuls les essuie-glaces rythmaient leur affrontement silencieux.Mais sous cette tension, il y avait autre chose. Quelque chose de brûlant. Une guerre de regards. Une collision d’égo. Et peut-être… une étincelle.Seraleonne se sentit profondément offensée. Ses mâchoires se crispèrent, mais elle ravala sa fierté et sa colère, même si ce que venait de dire Xavier était un coup bas. Il avait osé utiliser sa douleur comme une blague.— Et vous, vous êtes sûrement le genre d’homme qui laisse mourir sa femme sans lever le petit doigt.Xavier tressaillit. Ce qu’elle venait de dire venait de le heurter en plein cœur. Comme une lame plantée là où il pensait que personne ne pouvait atteindre. Son regard se durcit. Il ne répondit pas. Le silence, brutal et glacial, s’installa dans l’habitacle du cam
— Encore vous ?! lança Seraleonne, furieuse, les bras tremblants sous la pluie battante qui les inondait tous les deux.Ses cheveux dégoulinaient, ses vêtements collaient à sa peau, et son regard lançait des éclairs plus violents que ceux du ciel.— Et vous, vous ne savez pas regarder la route quand vous conduisez ?! répliqua Xavier, le ton tout aussi sec, la mâchoire contractée.— Ah non mais je rêve ! s’écria-t-elle en écartant les bras. C’est MOI la fautive maintenant ?! C’est vous qui avez failli me faucher comme un chien, me tuer et empêcher mon fils de me revoir ce soir ! Mais non, c’est encore moi qu’on accuse ?! Mon Dieu, où va ce monde ?!— Vous êtes certaine d’être restée concentrée sur la route ? demanda Xavier d’un ton acerbe, les sourcils froncés.— Qu’est-ce que vous insinuez là ?! gronda-t-elle, prête à exploser.— Vous aviez l’air… ailleurs tout à l’heure. Quand je suis venu chercher mon salaire, on aurait dit une femme au bord de la rupture. Vous étiez paumée… Peut-êt
— Ne t’inquiète pas, ma fille. Je vais m’occuper de ton petit. Comment s’appelle-t-il ? — Matthieu, murmura-t-elle, émue, en essuyant une larme rebelle. — Très bien. Tu peux aller travailler l’esprit tranquille. Je te promets de prendre soin de lui comme du mien. — Merci… Merci infiniment madame. Je vous paierai pour ce service, je vous le dois. — Garde ton argent, ma fille. On doit s’aider entre mères. Il y a trente-deux ans, j’étais exactement à ta place. Mais regarde-moi aujourd’hui… Je suis toujours debout. Alors sois forte. Tu m’entends ? Sois forte. Tout finira par aller mieux. Seraleone sentit une boule dans sa gorge. Une chaleur nouvelle. Ce n’était peut-être pas le bout du tunnel… Mais pour la première fois depuis longtemps, elle voyait une lueur. Seraleone hocha simplement la tête, remercia une dernière fois la vieille dame d’un regard reconnaissant et s’éloigna rapidement vers son lieu de travail. Malgré la fatigue, malgré le chaos dans sa tête, elle ne voulait pa
En vérité, leur mariage ne tenait plus qu’à un fil. Un fil rongé par les mensonges, l’infidélité et les humiliations répétées.Elle avait reçu des messages anonymes, des captures d’écran, même des appels d’amis proches de Marc — des gens qui l’aimaient assez pour ne plus se taire face à l’évidence. Mais Seraleone… Elle avait choisi de croire en l’homme qu’elle aimait, plutôt que les preuves qui s’empilaient. Par amour. Par bêtise aussi. Et surtout pour Matthieu. Leur petit garçon. Elle voulait qu’il ait une famille "normale". Un père à la maison. Une mère présente. Des rires dans le salon… Même si, au fond, elle se noyait dans le silence de ses propres larmes.Elle avait fermé les yeux sur les signes. Et pardonné. Encore. Et encore.Mais aujourd’hui…Aujourd’hui, c’était trop. C’était l’affront de trop.Il avait osé ramener sa maîtresse dans leur lit. Sous leur toit. Devant leur enfant.Il n’avait pas seulement brisé un mariage. Il avait écrasé tout ce qu’elle était. Tout ce qu
Le destin venait d’ouvrir une porte… restait à savoir si l’un des deux aurait le courage d’y entrer.À la réception, Seraleone reprit contenance, ajustant nerveusement son tailleur quand son téléphone se mit à vibrer, puis à sonner de manière insistante. Elle décrocha, un peu agacée :— Allô ?Mais au lieu d’une réponse normale, ce fut une avalanche de gémissements moites et de râles étouffés qui s’échappèrent du haut-parleur.Elle fronça les sourcils, prête à raccrocher quand une voix féminine surgit, haletante et sans retenue :— Ne t’arrête surtout pas… Marc… oh oui !Seraleone blêmit. Son sang se glaça.Ce prénom. Cette voix. Cette situation.Et quelques secondes plus tard, la confirmation, aussi tranchante qu’un coup de lame :— Orh… Je t’adore, Alicia… continua l’homme d’une voix rauque.Marc. Son mari. Et Alicia, sa secrétaire, celle qu’il jurait ne voir qu’en réunion.Le sol sembla se dérober sous ses pieds. Seraleone se laissa retomber lentement sur sa chaise, le regard vide,







