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chapitre 08

last update Terakhir Diperbarui: 2025-10-30 01:44:20

— Encore vous ?! lança Seraleonne, furieuse, les bras tremblants sous la pluie battante qui les inondait tous les deux.

Ses cheveux dégoulinaient, ses vêtements collaient à sa peau, et son regard lançait des éclairs plus violents que ceux du ciel.

— Et vous, vous ne savez pas regarder la route quand vous conduisez ?! répliqua Xavier, le ton tout aussi sec, la mâchoire contractée.

— Ah non mais je rêve ! s’écria-t-elle en écartant les bras. C’est MOI la fautive maintenant ?! C’est vous qui avez failli me faucher comme un chien, me tuer et empêcher mon fils de me revoir ce soir ! Mais non, c’est encore moi qu’on accuse ?! Mon Dieu, où va ce monde ?!

— Vous êtes certaine d’être restée concentrée sur la route ? demanda Xavier d’un ton acerbe, les sourcils froncés.

— Qu’est-ce que vous insinuez là ?! gronda-t-elle, prête à exploser.

— Vous aviez l’air… ailleurs tout à l’heure. Quand je suis venu chercher mon salaire, on aurait dit une femme au bord de la rupture. Vous étiez paumée… Peut-être que vous cherchiez un moyen de tout arrêter et j’étais juste le bouc émissaire parfait.

— Pardon ?! souffla-t-elle, choquée. Vous insinuez que j’ai provoqué l’accident ? Que j’ai cherché à mourir ?!

— Je ne fais que constater, répliqua-t-il froidement en tournant les talons. Mais après tout, ce n’est pas mes affaires. Bonne soirée, madame.

Il remonta calmement dans son camion, claqua la portière.

Seraleonne, elle, tenta de redémarrer sa voiture… Rien. Le capot était enfoncé, le pare-brise fissuré, et le moteur refusait de ronronner. La panique commençait à la gagner, la pluie redoublait de violence.

— Seigneur… qu’est-ce que je vais faire maintenant ? murmura-t-elle, la voix tremblante.

C’est alors qu’un klaxon puissant retentit.

Elle leva la tête. La vitre du camion de Xavier s’abaissa lentement.

— Montez, dit-il simplement. Je vais vous déposer.

Seraleonne croisa les bras, boudant. L’orgueil la tiraillait… mais la réalité la rattrapait rapidement. Elle jeta un œil autour d’elle : la route était totalement déserte, les rares lampadaires grésillaient sous la pluie battante, et aucun taxi n’allait risquer de rouler dans cette tempête. Son fils l’attendait. Elle n’avait pas le luxe de jouer la fière.

Xavier descendit calmement de son camion, son pas assuré, ses bottes claquant dans les flaques. Il ouvrit la portière côté passager et la regarda.

— Allez, montez.

— Je peux le faire seule, merci, grogna-t-elle, le menton relevé avec fierté.

— Ah ouais ? Voyons voir ça, répondit-il en croisant les bras sur son torse large, un sourire narquois au coin des lèvres.

Elle tenta de grimper, s’y reprit à deux fois, mais la hauteur du camion et ses talons trempés eurent raison de sa volonté. Elle glissa légèrement et se retint de justesse.

— Acceptez mon aide, madame, lança-t-il d’une voix grave. Sinon, on va tous les deux finir par choper une pneumonie ici. Moi, ça m’est égal. Mais vous… Vous voulez vraiment laisser votre fils orphelin ?

Le coup porta. Elle soupira, baissa les yeux, puis acquiesça silencieusement.

Xavier s’approcha alors dans son dos, posa doucement ses mains sur ses hanches et la souleva avec aisance. Le geste fut fluide, maîtrisé… mais leur proximité éveilla quelque chose de troublant.

Même trempée, elle dégageait un parfum subtil, un mélange de fleurs et de force. Le contact de ses courbes contre lui, même fugitif, provoqua un frisson qu’il ne s’était pas autorisé depuis des années.

Il détourna aussitôt le regard, chassant cette pensée absurde.

— Voilà, c’est fait, dit-il sèchement en refermant la portière.

Seraleonne, à l’intérieur, sentit aussi ce court frisson. Mais elle s’obligea à l’ignorer. Ce n’était ni le lieu, ni le moment.

Seraleonne s’installa sur le siège passager, trempée mais digne. Xavier, lui, remonta dans la cabine, secouant ses cheveux mouillés d’un geste rapide.

— Où dois-je vous déposer ? demanda-t-il en jetant un coup d’œil dans sa direction.

— Conduisez. répondit-elle froidement, le regard obstinément fixé à la vitre. Je vous dirai quand nous y serons.

Xavier arqua un sourcil, amusé par tant de fierté mal placée.

— D’accord, madame mystère. Mais j’emprunte quelle route, votre Altesse ?

— Continuez sur celle-ci, monsieur, ça ira.

— Xavier. rectifia-t-il, un brin provocateur.

— Peu importe. Conduisez, monsieur l’assassin.

Il éclata d’un petit rire ironique.

— Ah, donc maintenant je passe de chauffeur à meurtrier ? C’est moi qui vous ai sortie de la pluie, au cas où vous l’auriez oublié.

— Tu as surtout failli m’écraser, oui ! Et maintenant tu joues les sauveurs ? C’est l’hôpital qui se fout de ses patients !

— Ou peut-être que c’est la madame tête en l’air qui refuse de voir qu’elle est en tort ?

— Oh la ferme. T’es qu’un camionneur imbus de lui-même !

— Et vous, vous êtes du genre à vous faire tromper par votre mari et à vouloir rejeter la faute sur le monde entier.

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