Début des années 2000...
Gare de Bessengue Douala, il est sept heures trente, lorsque le train en partance pour Yaoundé démarre ! Ça fait quand même un bien fou de voyager en train ; qui l’eut cru ? « Timing » respecté, première classe climatisée, et en plus tout est neuf ; depuis qu’on attendait ça dans ce pays ! Mais quand même, les prix sont à revoir à la baisse selon l’avis de Michelle. Heureusement que ce n'était pas elle qui payait son voyage. Elle venait d’être recrutée dans une grande banque, en tant que gestionnaire comptable, et ladite structure prenait en charge le transport. Elle avait pris la résolution de ne plus jamais remettre les pieds à Yaoundé, trop de mauvais souvenirs, mais étant donné qu’il ne faut jamais jurer de rien, la revoilà dans ce bled.Douala lui avait quand même sourit et elle s’en était bien accommodée. N’eût été ce travail, elle serait restée, prise dans la spirale des stages interminables et non concluants. Mais elle avait obtenu le poste à Yaoundé, c'était à prendre ou à laisser. Et ce n'était pas n'importe quel établissement. Une grande institution bancaire et de renommée internationale. La manière dont elle fut embauchée était celle-là, bien connue de tous, par la recommandation. Nul ne pouvait être enrôlé sans passer par ce canal. Elle venait juste d'être embauchée comme temporaire à l'agende de Douala, pour un début ; c’était mieux que rien, elle en avait l’habitude, de n’être cantonnée qu’à ce rôle, celui de stagiaire.
Elle avait gardé espoir et patientait tout juste d'être confirmée; ça ne prendrait que six mois comme on le lui avait dit, juste six mois… Deux ans ! Cela lui valut en tout ces deux années de patience auxquelles elle s’adonna avec autant de bravoure et de détermination. On venait enfin de la titulariser. Son rêve se réalisait. Après toutes ces années de galères comme elle aimait si bien se les remémorer. Mais elles étaient bien loin toutes ces folles années qu’elle avait décidé d’effacer comme un coup de chiffon ; c’était trop facile, le fait d’oublier, ce passé.
Elle venait de célébrer sa nouvelle promotion, désormais elle vivrait ses rêves et se sentirait plus indépendante que jamais. Elle arborait ce sourire en permanence qui lui permettait vraiment d’oublier ce passé si douloureux. Mais la liesse fût de courte durée lorsqu’elle se rendit compte que le poste en question était basé à Yaoundé ! Elle avait rouspété et même boudé un tout petit peu ; elle ne put se consoler qu’en se mettant dans la tête qu’au moins elle y retournait mais non plus avec l’âme en peine, mais avec un bagage intellectuel et une situation professionnelle dignes de ce nom. Dorénavant, elle savait qu’elle serait différente; elle avait changé; elle savait qu’elle valait plus que ça, plus que tout. Elle tentait de mettre en avant cet aspect-là, et ce n’est que ça qui comptait à ses yeux; le reste n’avait plus d’importance. Mais dans le fond rien qu’à y penser, son retour dans cette ville ne l’animait pas vraiment.Ce train qui venait de partir depuis plus de trente minutes, et dans lequel elle s’était engouffrée juste par mesure de confort et de sécurité que par plaisir, elle prit conscience peu à peu des nouveaux enjeux qui l’attendraient, au fur et à mesure que l’engin s’éloignait. C’étaient l’excitation, la joie et un certain sentiment de vanité qui l’envahirent soudain. Elle était consciente de l’endurance dont elle fit preuve au fil de ces deux dernières années, des résultats positifs et même d’une certaine gloire qu’elle afficherait auprès de tous. En même temps elle se sentait prise par de profonds remords. Ce retour lui rappelait non seulement quelques bons moments passés, surtout avec sa famille, ses copines, mais aussi quelques mauvais souvenirs, comme cette fameuse rencontre avec cet homme et dont les chemins se croisèrent par le plus pur des hasards. Elle venait d’avoir vingt-trois ans et croquait la vie à pleines dents.Ayant grandi dans une famille assez modeste, elle fut élevée par des parents adoptifs qui l’ont recueillie à six mois auprès d’une fille mère, âgée de seize ans à l’époque. Ce n’était un secret pour personne dans la famille, puisque tout le monde savait que la fille mère en question est une parente éloignée de la famille. Pour le couple qui n’eût que des garçons, quatre en tout, ce fut donc une grâce pour eux d’accueillir enfin une fille. Michelle reçut donc une bonne éducation et quelques valeurs morales dignes de ce nom.
Considérée comme un modèle sur tous les plans, son parcours scolaire fut très brillant, sans jamais reprendre une seule classe elle faisait ainsi la fierté de ses parents. Avec ses traits fins et son teint chocolat, et sa longue chevelure naturelle, Michelle est un vrai canon de beauté. Il avait toujours été raconté que son père biologique serait originaire du nord du pays, un foulbé. Dotée d’une cambrure et d’un déhanché sans pareil, d’une chute de reins et des fesses bien galbées, elle ne laissait pas plus d’un indifférent. Mais ce n’était pas pour cette raison qu’elle se laissait séduire aussi facilement.
Très dure envers les mecs qui l’approchaient, elle s’en méfiait constamment ; on ne lui comptait que quelques aventures qu’elle avait commencé à avoir à l’université, dès la première année. Des aventures qui se terminaient toujours en queue de poisson. A la première incartade, elle ne perdait pas de temps pour rompre. Ses copines ne la comprenaient pas, en l’occurrence Clara, sa meilleure amie depuis l’enfance.
– Michelle, toi aussi tu es trop dure hein ! Ce n’est pas parce que tu t'imagines dans ta tête que Sylvain te trompe avec cette fille que tu vas rompre ! Toi aussi, apprends à supporter un tout petit peu non ? Le mec idéal ça n’existe pas ma chère…
Elle ne se laissait pas emporter aussi facilement par une longue passion ; elle possédait un art si farouche d’y mettre un terme au moindre pépin, surtout quand ça commençait à sentir un peu le roussi venant de la part du gars en question. Mais lorsqu’elle fit la connaissance d’Erwan, les choses furent différentes ; ce fut une grande surprise et un étonnant soulagement de la voir enfin avec un mec, un vrai ! Ses copines ne purent que l’encourager dans ce sens ; il avait vraiment l’air bien. La trentaine environ, il avait fait ses études dans une grande école de la place et avait obtenu une bourse pour aller terminer sa formation dans une prestigieuse Université en Angleterre. Quatre ans après, bardé de diplômes, il revint au pays bosser dans le pétrole.
Ils avaient été présentés un soir et Erwan, en l’espace de quelques secondes fut subjugué par sa beauté ; il ne la quitta plus des yeux de toute la soirée ; ils échangèrent quelques paroles ainsi que leurs numéros de téléphone. Les semaines qui suivirent, Erwan et Michelle, c’était jamais l’un sans l’autre; ton pied mon pied comme on dit vulgairement. Elle donnait l’impression de se sentir bien avec lui ; il était attentionné, il lui offrait de petits présents bref, elle pouvait avoir tout ce qu’elle voulait. Clara qui n’en revenait pas la motivait sans cesse.
– Je suis contente pour toi ma sœur, il a l’air bien Erwan !
– Oui miss ! Il est bien, mais il y a un truc ! Je ne sais pas si je vais pouvoir supporter !
– Quoi donc ?– Ses parents lui ont déjà trouvé une fille à épouser, mais il m’a fait comprendre qu’il n’est pas d’accord, il dit qu’il m’aime et veut être avec moi, mais je ne le crois pas.
– Sérieux, je ne comprends pas nos parents ! Ils pensent que nous sommes encore à l’ère de l’antiquité ? Mais s’il te le dit c’est qu’il le pense vraiment, ça ne devrait pas te décourager pour autant, observes encore !
– Oui j’observe… je verrai bien !
– Hum ! Quand tu parles comme ça, ça veut dire que tu as déjà pris ta décision, je te connais très bien ma chère ! Mais il t’aime non ? Et toi aussi tu l’aimes !
– Oui… Mais…
– Mais quoi ? Tu crois que la vie est facile ? Il faut juste s’accrocher il a même bien fait de te dire la vérité, il aurait pu te la cacher aussi. Alors ne bats pas vite en retraite.
Elle avait fini par rompre ! C’était même un record ! L’histoire avait trop duré, trois mois juste. Michelle avait dit à Erwan que tout était terminé ; malgré les insistances et les supplications de ce dernier, elle fit la sourde oreille. Les raisons qu’elle avançait tenaient bien la route selon elle ; rien que le fait de sentir une potentielle rivale la mettait terriblement mal à l’aise, mais le pire était le fait qu’elle venait de découvrir qu’ils étaient en contact permanent à son insu, à cause de ses parents à lui qui semblaient lui mettre la pression.
– Michelle ! Chérie s’il te plaît… écoute, je t’aime vraiment et je t’ai dit que je n’épouserai cette fille pour rien au monde, il n’y a que toi qui compte pour moi !
– Non Erwan ! Il vaudrait mieux pour tous les deux que ça s’arrête là, je ne veux pas me casser la tête… tu es tout le temps en train de me mentir ! J’ai surpris votre conversation l’autre jour et tu me dis que…
– Noooon !!! Tu sais que mes parents me mettent une pression énorme avec cette fille… je suis en train de régler ça à ma manière !
– De quelle manière ? Hein ? En lui posant des questions coquines ? Ne me prends pas pour une gourde ! C’est terminé ! Je viens de te le dire, je me sens tellement ridicule !Michelle avait sa fierté et son orgueil à préserver, ça comptait énormément pour elle ; elle avait classé Erwan dans le clan des baratineurs, elle détestait se faire prendre pour une idiote. Par la suite elle n’accepta plus aucune négociation ni de la part de ce dernier qui semblait complètement dérouté, ni même de la part de son amie Clara. Un jour Erwan alla voir Clara afin que celle-ci plaide sa cause, sans succès. Un dialogue de sourds venait plutôt de s'instaurer.Dans le train...Michelle n’entendit pas le crissement des wagons sur les rails lorsque le train s’arrêta progressivement. Elle fut tirée de sa rêverie lorsqu’elle vit aux alentours qu’il n’y avait aucune gare; tout était désert. Elle savait que ce train ne faisait pas d’escales, c’était un aller direct. Ne réalisant pas très vite ce qui se passait, ce n’est que lorsqu’elle vit comme tous les passagers à bord, l’apparition d’une fumée épaisse blanche et presque irrespirable qui envahit subitement tous les wagons et créant une panique générale qu’elle comprit qu’il s’agissait d’un problème technique assez sérieux. Heureusement qu’il y avait quelques membres du corps de l’armée de terre présents dans le train qui calmèrent la situation et donnèrent un coup de main aux conducteurs. Les turbines du moteur de la locomotive avaient sauté et il fallait juste les remettre en place, d’après ce qu’on a expliqué aux voyageurs. Il fallait attendre encore près d’une heure trente avant que le train ne redémarre. « Quelle galère !!! » pensa Michelle qui voyageait en première classe.
Quelques minutes plus tard on avait remis la climatisation en marche, ce qui la calma un peu. En face d’elle il y avait ce jeune couple, sûrement mariés se dit elle. Ils étaient si jeunes et avaient l’air vraiment amoureux. Les observant à la dérobée, Michelle se remémora dès cet instant, sa rencontre avec cet homme… Mike ! Elle baissa timidement son regard et l’air pensif, elle fut submergée par une petite vague d’émotion qu’elle ne put dissimuler assez facilement. Elle en était consciente, elle savait qu’elle n’avait pas oublié... Mike ! Ils auraient pu aussi former un beau couple, se marier, avoir des enfants, bref, ils auraient pu être heureux ensemble…
Myra court dans tous les sens, elle est presque incontrôlable, sa mère fait tout pour la contenir mais rien à faire. Elle est comme ça la petite Myra, surtout quand elle sait qu’elle doit choisir son cadeau de Noël. Sa maman est presqu’à bout. – La prochaine fois ! Tu ne viendras plus avec moi, je te préviens ! – Naaa ! Je veux çaaaaa ! Poupéeeeee ! – Ok ! On va la choisir ta poupée d’accord ? – Vais montrer à papa ! – Ouiii papa sera content aussi ! Elle jubile, elle court vers son père, elle lui dit qu’elle a eu une nouvelle poupée. Elle vient de fêter ses deux ans, il y a deux mois, elle grandit tellement vite ! Ses parents la couvent beaucoup et lui passent tous ses caprices ; ils n’arrivent pas à lui tenir tête ; même leur entourage leur fait constamment le reproche, qu’ils devraient un tout petit peu la canaliser, sinon elle finirait par devenir un vrai casse-cou. Il faut la voir lorsqu’elle réclame quelque chose qui ne lui est pas destiné, elle se met à crier à tue-tête.
C’étaient les you-you ! C’étaient les cris de joie, c’était la liesse ! Tout le monde était présent. La semaine qui avait suivi était riche en événements et chargée d’émotions. Le jeudi, c’était la demande de la main, le vendredi la mairie, et le samedi l’Eglise. Michelle était belle et ressemblait à une princesse des contes de mille et une nuits. Elle avait pu récupérer et reprendre des forces ; sa blessure était discrète, une mèche de cheveux la cachait, la maquilleuse avait fait du bon travail en se servant d’un fond de teint de meilleure qualité. Clara aussi était sur pied avec son pansement au bras qu’elle sut agencer avec sa tenue. Michelle avait pensé à tout le monde, Samy et Paul, et Lucie de Camex-Co étaient présents et n’en revenaient pas. Lucie comprit pourquoi Michelle avait joué les détectives privés ! Samy lui, avait flairé l’affaire depuis belle lurette, il les avait les surpris entrain de s’étreindre à Camex-Co, pensant qu’ils étaient seuls, tout au contraire ! Samy a
– Arlette ? Quoi ? Qu’est-ce que tu dis ? Clara ? Elle… est-ce qu’elle va bien ? S’exclama Thierry.– Je suis avec elle à l’hôpital, elle est blessée ! – D’accord on arrive… mais où est Michelle ? Demanda-t-il inquiet.– Aucune nouvelle de Michelle ! Mais Clara a dit qu’il faut trouver le Kapo, si vous le trouvez, vous trouverez Michelle, mais il faut faire vite ! Michelle restait introuvable, ce qui mit Mike encore plus mal ; il s’adossa contre le mur ; les deux mains sur le visage, il essaya de se maîtriser malgré la gravité de la situation. – Ne t’en fais pas Mike, nous allons la retrouver… Mike prit une profonde inspiration et se redressa. – Allons d’abord voir Clara, ensuite on va à la prison… Il faut qu’on trouve ce Kapo machin ! – Il y a un lien entre tout ce beau monde, Le kapo, Oumarou, le père de Ghislaine, et peut-être même Ghislaine elle-même ! Certains éléments du GMI avaient avancé vers la prison, afin de questionner le père de Ghislaine et de tirer toutes les inf
Mike avait tourné et retourné la question dans tous les sens, et ne trouva aucune réponse. Il avait de la peine à réaliser ce qu’il venait d’entendre. A l’aéroport, il ne vit que sa mère ; il chercha Michelle du regard mais ne la vit pas. L’expression grave qu’affichait sa mère l’intrigua un peu. Tout d’abord il crut à une plaisanterie de mauvais goût, mais par la suite, il comprit que c’était bien réel. Il fit directement le lien avec Ghislaine ; il se souvint qu’après leur divorce elle s’était enfuie mais nul ne savait où. – Ton père est déjà au courant ! Il a passé plusieurs coups de fil, on va tout faire pour la retrouver, j’en suis sûre ! Le rassura sa mère.– Tout ça arrive… par ma faute ! Je… je… – Comment ? Qu’est-ce que tu dis ? – Michelle m’a dit dernièrement qu’elle recevait des coups de fil anonymes… je pensais avoir fini avec cette histoire de divorce… Ghislaine… je suis persuadé qu’elle a quelque chose à y voir là-dedans ! Et voilà que le passé ressurgit encore… je
Ghislaine ! Pensa Michelle. Elle avait refait surface ; il fallait qu’elle avertisse Mike, mais celui-ci était déjà dans les airs. Clara fut rapidement mise au courant. – C’est elle, j’en suis aussi sûre ! Les appels incessants là, c’est elle ! Elle a disparu dans la nature, et c’est fort probable qu’elle réapparaisse ; elle a dû avoir vent du mariage ! – C’est fort probable ! Je vais attendre l’arrivée de Mike, il arrive demain soir, et on saura quoi faire ! Michelle avait un très mauvais pressentiment, si Ghislaine réapparaissait ainsi, ça voudrait tout simplement dire qu’elle ne comptait pas s’arrêter là. Mike arrivait le lendemain ; elle avait prévu d’aller l’accueillir à l’aéroport avec la mère de ce dernier, le compte à rebours venait de commencer… Elle se croyait dans un rêve, elle avait très mal à la tête, elle avait reçu un coup violent sur la tempe gauche et ça saignait. « Mon DIEU ! Où suis-je ? Mike ! Il doit arriver ce soir, nooon ! C’est pas réel ! Il faut que je me
Michelle avait prévu de faire un petit cadeau à la petite cousine de Mike, à l’occasion de son baptême et de son anniversaire ; elle y avait pensé toute la semaine ; elle avait l’embarras de choix. Mike lui avait dit de ne pas se gêner pour ça, seule sa présence comptait. Elle ne l’entendait pas de cette oreille. En faisant les courses avec Clara, son choix se porta sur un petit nounours, un chat, de la célèbre marque « Hello Kitty » et avec des accessoires de la même marque.Michelle fut chaleureusement accueillie ; à peine arrivée, on la considérait déjà comme un membre à part entière de la famille. Bérénice avait pincé Mike en lui disant qu’elle avait bien eu raison et que sa petite idée avait fonctionné. – Qu’est-ce que je t’avais dit ? En plus elle est mignonne comme un cœur ! Elle ne s’attendait pas à voir des personnes si dégagées, gentilles et plein d’entrain. Elle était très bien entourée, sans oublier un Mike omniprésent et bourré d’attention, s’assurant qu’elle était en b
Mike l’écoutait attentivement, il lui prit les deux mains et les ramena contre sa bouche, il la regardait tendrement, tout en restant calme... Elle lui narra tout ce qui s’était passé, de son hospitalisation d’urgence à cause de ces douleurs atroces, et puis de sa perte de connaissance. A son réveil, il n’y avait plus rien, elle pensait que le bébé était né prématurément, elle en était sûre et certaine, elle voulait la voir et pouvoir la tenir dans ses bras mais la douleur de l’opération la cloua sur place, elle se souvient du regard éploré de sa maman et de la tristesse de sa tante Léocadie ; sa maman finit par lui avouer ce qui venait d’arriver. Le bébé était mort depuis plus de trois jours, à sept mois de grossesse d’un arrêt cardiaque. Elle était persuadée qu’elle ne survivrait pas à cette perte, et pour couronner le tout, elle apprit qu’elle ne pourrait plus connaître les joies de la maternité, à cause des complications liées à l’opération. Elle-même ne comprenait pas grand-cho
Toute émue, elle lut les paroles de la chanson. Son visage s’illumina ; elle n’en revenait pas que ce soit lui, Mike ! Il lui ouvrait son cœur, il essayait de lui faire comprendre qu’il était toujours le même et qu’il l’aimait par-dessus tout. Il avait fait des erreurs et il lui donnait son être tout entier. Elle montra le message à Clara qui sourit et s’exclama de voir un Mike devenu subitement romantique. – Le pauvre ! Il ne sait plus quoi faire… c’est touchant !– Je ne le reconnais pas ! Où a-t-il bien puisé ça ? – Laisse le revenir, il mérite cette seconde chance… et cette fois-ci je suis sûre que c’est la bonne ! – Peut-être… – Tout le monde y a droit… – Le problème c’est que… tu sais… avec les mecs je n’ai plus essayé. Depuis mon histoire avec Fabrice, tu t’en souviens ? J’ai fini par le surprendre au lit avec une autre ! – Fabrice n’était tout simplement pas pour toi !– Oui ! Mais en fait il avait fini par m’envoyer un message où il disait que j’étais froide comme de
Elle planta Mike. Ce dernier y resta une bonne dizaine de minutes, n’ayant ni la force ni le courage de se lever. Un peu gênée, Clara le rejoignit ; elle s’assit à ses côtés, question de lui remonter le moral, et de l’encourager. – Coucou Mike ? – Eh Clara ! – Je peux m’asseoir ?– Bien sûr ! – Désolée pour ce qui arrive ! Ça me fait beaucoup de peine ! Je voulais juste que tu saches que je suis de tout cœur avec toi ! Michelle est comme ma sœur, et je sais ce qu’elle ressent, elle a beaucoup souffert pendant cette période, ça, tu peux me croire, elle en a souffert ! Et le fait que tu sois absent et qu’elle se sente trahie n’ont fait qu’empirer les choses ! Je crois que tout finira par s’arranger ! Laisse-lui un peu de temps. Je ne cesserai de lui parler et de l’encourager !– Merci ! Je comprends ! Je sais ce qu’elle vit et ressent, je ne lui en veux pas ! Je lui laisserai le temps, c’est le prix à payer ! Je veux juste qu’elle sache que moi aussi je l’aime, je l’ai toujours aim