La fille scrute Khadija avec un soupir alors qu'elle croise également les bras. Le grand-oncle arrive aussitôt dans la cuisine accompagnée de sa tante. La jeune fille est inquiète et ne sait plus quoi faire jusqu'à présent elle a tout fait dans cette maison et ça ne changera rien la petite cousine va juste créer un scandale en appelant son père. Le vieil homme enlève le balai des mains de la jeune femme et lui ordonne de se recoucher, mais sa tante s'y oppose. La fille essaie de dire un mot cependant, le reste de sa phrase meurt dans sa gorge alors que son oncle la regarde en montrant sa chambre. Elle regarde sa tante sachant qu'elle ne pense pas qu'elle devrait aller au lit, bien qu'elle n'aime pas ça, elle ne dit pas un mot de plus devant son mari. Mohammed et Khadija l'escortent jusqu'à sa chambre et l'aident à s'allonger dans son lit dans sa chambre sombre et très chaude. La jeune Khadija s'empresse d'écarter les rideaux et laisse entrer la lumière et le vent frais. Le vieil homme sort et les laisse seuls. Elle s'assied à côté de sa cousine plus âgé et lui caresse la tête. Le ventre de la jeune Nora gargouille, ce qui les fait éclater de rire tous les deux. La fille n'a rien mangé depuis hier. Elle a très faim et se sent faible et fatiguée. La jeune Khadija propose de lui préparer quelque chose à manger. Elle hoche la tête. Celle-ci quitte la chambre pour la cuisine. La jeune fille regarde le miroir placé à la tête de son lit et scrute sa blessure à la tête pendant ce temps, dans la cuisine la jeune Khadija prépare un petit plat pour sa cousine. L'odeur de la sauce aux feuilles de manioc accompagnée de riz blanc s'éparpille dans toute la pièce. La jeune femme pense encore à ce qui s'est passé hier. Elle soulève son oreiller et voit que l'argent est toujours là. Elle n'a jamais vu l'argent briller comme ça auparavant, bien sûr, elle n'a rien et elle a besoin d'argent, mais son cœur continue de l'avertir pour qu'elle ne puisse pas ressentir un seul sentiment pour cet argent. Elle regarde encore les billets pendant quelques minutes avant de remettre l'oreiller dessus. À l'étage, la grande Fatima est encore plus en colère que d'habitude. Elle veut faire un scandale, mais dommage que son mari ne soit pas allé travailler jusqu'ici. La vieille dame est assise dans son lit conjugal et fixe la fenêtre, la connaissant, son mari lui parle à peine. Il prend juste un livre, ses lunettes et sort de la chambre pour aller sur la terrasse et profiter du vent. La jeune Khadija ne tarde pas à finir, elle le pose sur une assiette, prend une cuillère, un verre d'eau et dépose le tout sur un plateau puis elle le prend et quitte la cuisine pour la chambre de sa cousine, s'occupé d'elle est quelque chose qu'elle aime faire. L'amour qui se trouve entre les deux est inconditionnel. Elle frappe à la porte avant d'entrer et met le plateau sur la commode où est placé le petit téléphone de Nora, mais aussi une lampe de chevet.
— Tu vas manger maintenant. Annonce la jeune Khadija
Elle se lève, s'appuie contre le lit et prend la nourriture. Elle a l'eau à la bouche, ça a l'air si délicieux. La jeune Nora prend une cuillerée, ferme les yeux pour la savourer, sa cousine sait très bien faire à manger. Elle adore sa cuisine. La jeune Khadija assise à côté d'elle met ses cheveux derrière ses oreilles et lui chante une chanson islamique pour qu'elle puisse profiter de sa nourriture. Au-delà de la falaise où sont construites les maisons du quartier, chacun est occupé à son travail, chaque personne devant sa maison, qu'elle soit clôturée ou non, c'est un quartier harmonieux où les gens vivent en paix. Le soleil et ses rayons sont de plus en plus accablants, les oiseaux quittent le ciel pour se réfugier dans les arbres très ombragés et humides. L'autoroute est vide, seules quelques voitures et d'autres passent. Pendant ce temps, le jeune Nacim est dans sa salle de sport équipé de tout le matériel disponible pour faire travailler ses muscles comme il le fait habituellement. C'est un homme dont toutes les filles rêvent d'avoir non seulement il est beau, couteau et très géant, c'est aussi un homme très pieux qui applique toutes les recommandations d'Allah. Le jeune homme portant un jogging noir, un débardeur blanc et des gants de boxe aux mains frappant un sac de boxe, ses muscles se tendant et la sueur dégoulinant de ses cheveux lisses et courts à chaque coup de poing alors qu'il fait de l'exercice cela n'empêche pas ses pensées d'être ailleurs.
Il pense à la jeune Nora, cette fille qu'il a rencontré hier, qui est si innocente et si vulnérable à la fois, qu'il se demande pourquoi il pense si fort à elle. Une chose est sûre, il en prend pitié, il pense que cette demoiselle a besoin d'aide plus que n'importe qui et que c'est un devoir pour lui de l'aider. De jolis pieds chaussés de sandales noires s'approchent de la salle de sport une vieille dame apparaît derrière le jeune homme. Elle a un teint crochu, un magnifique hijab noué sur la tête, des vêtements traditionnels, de très grands yeux qui pétillent quand elle regarde le jeune homme. Elle doit avoir la cinquantaine. Elle ouvre ses petites lèvres roses et prononce le prénom du jeune homme, ce qui fait résonner sa voix dans la pièce. Il se retourne et la regarde avec un sourire. Les deux se ressemblent tellement mis à part le teint qui les différencie. Le jeune homme enlève ses gants et s'approche d'elle.
— Viens, le petit déjeuner est prêt. Dit la veille dame
— J'arrive, laisse-moi juste prendre un bain. Répond le jeune Nacim
Elle hoche la tête et sort de la pièce. Le jeune Nacim sort également, franchit les petites marches, puis le couloir et se retrouve devant sa chambre. Il entre dans la chambre très spacieuse, elle doit avoir les 9 m² très bien équipés avec un lit immense et des coussins très simples, un canapé, des décorations, des chevets avec tiroirs, un tapis, un portemanteau, un éclairage adapté, une penderie et enfin un bureau . Il entre dans sa salle de bain et prend un bain pendant 15 minutes, il ouvre son placard et prend un quamis et son turban préféré. Il ne lui faut pas longtemps pour sécher ses cheveux, se changer et nouer son turban sur sa tête. L'ouverture soudaine de la porte l'incite à se retourner et à voir qui est entré. La jeune Isma qui doit avoir une vingtaine d'années, fille de sa tante que sa mère avait adoptée depuis l'enfance, son visage rond serti de petits yeux, un nez retroussé, des lèvres en forme de cœur et un teint noir et très luisant. Il se demande pourquoi elle est soudainement entrée dans sa chambre sans frapper, c'est sûrement sa mère qui l'a envoyé, mais cela ne l'empêche pas de frapper.
— Tu ne pouvais pas frapper avant d'entrer dans ma chambre ? Demande le jeune
— À quoi ça sert ? Dit-elle d'un ton dédain puis elle ajoute : Bientôt toi et moi serons mari et femme.
Le jeune homme ne tient pas compte de ses paroles, il la regarde juste de travers et lui demande de sortir de sa chambre. Elle disparaît de la chambre. Cette fille l'énerve vraiment et il se demande comment sa mère a pu l'élever jusqu'à maintenant. Il descend ensuite rejoindre sa famille dans le salon. Le jeune homme met les pieds dans le salon très bien carrelé, mais aussi agrémenté de fauteuils accompagnés de coussins en velours, éclairage tamisé, tables gigognes en bois, le mur de façade agencé comme un meuble où la télé est placé, des fleurs, mais aussi des vases très chers, une chaise berçante, des accessoires déco cosy et une bibliothèque remplie de Coran. Le vieil homme avec une barbe blanche, des cheveux gris courts, des yeux comme ceux du jeune homme, les lèvres englouties dans sa moustache. Le jeune homme le salue et lui embrasse la main. Il sourit et tapote la tête du jeune homme. La vieille dame leur demande de s'asseoir pour manger. Ils se lèvent et entrent dans la salle à manger équipée d'une table en verre avec dix chaises. Le jeune homme tire la chaise et s'assied à côté de son père. Ensemble, ils prennent le petit déjeuner en famille. Pour le jeune Nacim, sa mère est la meilleure cuisinière du monde. Il n'a pas mangé la cuisine de sa mère depuis longtemps puisqu'il voyage depuis quelques années. Il explique à son père pourquoi il était absent hier au Marcage, sa mère lui demande si le repas est délicieux, il la complimente sur sa cuisine, puis il demande à son père l'autorisation de visiter cette magnifique et très grande ville qui lui a manqué à toutes ces longues années passées en Arabie Saoudite. La jeune Nora est toujours avec Khadija lorsqu'une jeune femme avec un hijab balayant le sol entre dans la cour et fait signe avant de poser le pied sur la terrasse. Le vieux Mohammed lui répond. Celle-ci est en fait venue chercher Nora alors il lui dit que cette dernière est dans sa chambre. Elle n'a qu'à aller la chercher là-bas. La jeune femme entre dans le salon, elle semble connaître la chambre de la jeune Nora, il faut croire qu'elle y est déjà allée. Elle atteint la chambre de la jeune femme et frappe à la porte. Cette dernier lui demande d'entrer sans tarder. Elle pousse la porte et entre affichant un joli sourire, une peau crémeuse, un très joli regard et des pommettes qui la rendent belle, elle s'assied à côté de Nora. Le jeune Lyés assis devant la fenêtre les regarde inlassablement. La jeune Nora demande à sa vieille amie si elle va bien, mais elle est en très mauvais état et elle souffre à cause de l'état actuel de la jeune fille. Nora essaie de se lever et s'asseoir soudain un billet sort sous son oreiller et tombe par terre. Les trois se regardent un instant. La jeune fille se dépêche de prendre le billet et de le remettre à sa place, les deux autres continuent de la regarder avec étonnement.
— Pourquoi vous me regardez comme ça ? Demande la jeune fille
— Tu dis que tu n'as pas d'argent alors que tu dors sur ça ? Demande aussi la jeune Aïda
— Ma sœur, où as-tu trouvé tout cet argent ? Khadija ne manque pas de questionné aussi
Le jeune Lyés, croise les bras, sourit et regarde la scène encore plus intensément. La jeune fille cherche une réponse dans sa tête. Que va-t-elle leur dire ? Elle ne sait pas quoi dire. Elle réfléchit et finit par les proposer de faire du shopping.
《 Mon Dieu qu'est-ce que j'ai fait ? Je ne veux pas toucher à cet argent 》
Se dit-elle dans sa tête. Elle va bien faire du shopping, mais avec quel argent ? Sûrement pas avec celui que le djinn a déposé sous son oreiller. Elle soupire et dit aux filles que l'argent appartient à sa tante et qu'elle doit garder ça pour elle.
— Depuis quand ta tante te donne de l'argent pour garder ? Demande encore la jeune Aïda
— Tu poses trop de questions Aïda. Répond la jeune Nora
— Pourquoi tu as proposé de faire du shopping si tu n'as pas d'argent ? Questionne encore une fois la jeune Aïda
— Ben, parce que vous en avez-vous. Elle répond avec un sourire
Les trois éclatent de rire. La jeune Khadija monte chercher de l'argent et revient quelques minutes plus tard. Lyés annonce à la jeune fille qu'elle a bien fait d'empêcher ses amis de prendre cet argent, car l'argent n'est pas pour eux, mais plutôt pour elle. Les trois sortent pour se rendre au centre commercial dans la voiture de la jeune Aïda qui les y conduit. C'est une bonne conductrice, elle roule le volant d'un côté à l'autre, passe devant les magasins du quartier avant d'atteindre l'autoroute et tourne à gauche pour se rendre au centre commercial le plus proche. Elles arrivent en un rien de temps, ce n'est pas si loin. Elles sortent de la voiture, le soleil est moins brillant au-delà de la vue des immeubles modernes. Elles font le tour du marché en achetant ce qu'elles veulent, la jeune Nora est déjà fatiguée et veut rentrer chez elle, mais les deux autres sont toujours déterminés. Elle doit attendre qu'elles finissent ce qu'elles font. Elles ne finissent pas trop quand il est enfin temps de rentrer à la maison, elle sort dehors pour les attendre pendant ce temps un jeune vient traîner autour d'elle. Il semble avoir toute sa tête, mais vue la beauté de la jeune fille. Il veut la harceler un peu et même essayer de flirter avec elle. Il regarde la jeune fille de la tête aux pieds et siffle autour d'elle. Le vent commence à souffler autour d'eux, le jeune Lyés apparaît très soudainement.
— Tu es très belle. Lui complimente le jeune hommes, puis il ajoute : je peux avoir ton numéro ?
— si j'étais toi, j'éviterais de dire n'importe quoi. Annonce la jeune Nora
Elle regarde Lyés en même temps, lui parle avec ses yeux. Elle ne veut pas qu'il lui fasse de mal, elle ne veut plus que personne ne meure à cause d'elle. Ses yeux se remplissent de larmes. Il est certain que Lyés ne restera pas indifférent aux propos de cet homme. Il regarde l'homme avec colère. Les autres filles sortent et trouvent la fille dans cet état. Ils interviennent en insultant le jeune voyou, mais il est bien décidé à perdre la vie sans le savoir. La jeune fille est sur le point de pleurer lorsqu'une voix s'élève devant elle en l'appelant par son prénom. Elle tourne la tête vers la personne qui vient de l'appeler. Le jeune Lyés se calme et s'éloigne lorsqu'il aperçoit cette personne. Celui-ci sourit. Elle lui sourit poliment en retour, puis il hoche la tête affablement comme s'il lui demandait de se calmer. Lyés part très brusquement, car il ne veut pas que cette personne voie la blessure qu'elle lui a faite hier. Le jeune homme s'avance vers la fille, il est de plus en plus séduisant. Il se déplace avec l'aplomb et la grâce d'un individu parfaitement à l'aise dans son corps. La jeune fille baisse la tête en respectant les grandes lignes de sa religion. Le jeune homme vient se placer devant elle, les mains jointes en signe de politesse. Le cœur de la jeune Nora bat très vite. Il fait ses salutations sans que la fille réponde, mais les autres répondent poliment. La jeune fille n'écoute pas, elle est perdue dans ses pensées en se demandant ce que le jeune Nacim fait là. Le jeune homme l'appelle encore elle sursaute et le salue poliment. Les deux filles se demandent ce qui arrive à la jeune Nora. Elle a l'air timide et garde la tête et les yeux baissés. Le jeune Nacim regarde le voyou dans les yeux, il s'enfuit sans tarder même s'il veut tellement harceler la jeune fille pour avoir son numéro, il a peur de ce jeune homme musclé qui semble n'avoir pas peur de se battre si nécessaire. La jeune fille est très belle, c'est pourquoi elle se fait harceler par les hommes à chaque fois qu'elle franchit les quatre murs de leur maison. Elle regarde le jeune homme qui, d'ailleurs, ne la quitte pas des yeux
— Qu'est-ce que vous faites ici ? Lui demande-t-elle
— Je suis venu voir à quoi ressemble la ville même après toutes ces années. Répond le jeune homme
Il les escorte ensuite jusqu'à la voiture et leur demande de prendre soin d'elles, puis Il s'en va, un sourire s'étale sur le visage de la jeune fille pendant qu'elle regarde le jeune homme s'éloigner
— Qui est cet homme ? Demande la jeune Aïda
— Le fils d'Oustaz Aboubakir. Répond la jeune Nora
— Il a un autre fils encore ? Demande à nouveau Aïda
— Oui, ce n'est pas lui que tu as vu tout de suite. Répond la jeune fille en riant
— Oh, il est si beau, emmène-moi avec toi. Dit la jeune Khadija en courant après lui
— Lulu, reviens ici tout de suite. Ordonne la jeune Nora à sa petite cousine
Aïda regarde la scène et éclate de rire. La folie de la jeune Khadija est une autre histoire.