Profaner la robe

OLIVE

Ma vie passée a défilé devant mes yeux, accompagnée de mon désir ardent de revoir Lynn et de me livrer à lui. À cette époque, je ne me souciais de personne d'autre que de moi.

Pourquoi le ferais-je maintenant ?

La vengeance pouvait attendre, mon objectif restait le même. Mais ce désir, surtout après l'avoir assouvi jusqu'à mon dernier souffle, risquait de ne plus jamais se manifester.

Pour une fois, je devais penser à moi.

« Ne pars pas… » murmura Lynn, ses lèvres effleurant les miennes.

« Je ne partirai pas… » murmurai-je en retour, resserrant mon étreinte autour de son bras.

Mes mots le firent basculer, comme si une force sauvage s'était déclenchée en lui. Il agrippa mon cou, sa large paume exerçant la juste dose de pression.

Et lorsqu'il inclina ma tête, suffisamment pour que je plonge mon regard dans ses yeux brûlants, je craquai moi aussi.

« Embrasse-moi… » exigeai-je. Aucune hésitation, seulement du désir et une soif intense. Il attrapa ma lèvre inférieure entre ses dents, la suçant sauvagement comme s'il avait été affamé pendant des années.

Mes bras s'enroulèrent autour de son cou, l'attirant plus près tandis que ma langue s'enfonçait dans sa bouche. Son goût chaud persistait sur ma langue, m'incitant à en redemander.

Mais Lynn, lui, voulait me pénétrer.

Il se détacha du baiser, ses lèvres glissant le long de mon cou. Sa première morsure dans le creux de ma nuque me fit gémir.

« Je veux ma marque ici… » Sa voix grave résonna sur ma peau, me faisant parcourir des frissons. Mes cuisses se contractèrent lorsque je sentis le même grondement entre elles.

« Bien sûr… » Je souris, les yeux déjà embués par son désir.

Étais-je encore lucide ou ce désir était-il déjà en train de brouiller mon jugement ?

« Acceptes-tu de devenir mienne ? » Il leva légèrement la tête, juste pour me regarder dans les yeux. Mais je ne voyais ni n'entendais rien, mon corps s'étant laissé aller à une communion silencieuse avec lui.

« Dis quelque chose… »

« Ça dépend… » murmurai-je en l'enlaçant et en me laissant aller contre lui. « Ça dépend de la façon dont tu me feras plaisir ce soir… »

« C’est ma première fois, Lynn. Alors, sois doux avec moi. »

« Comme tu voudras, mon amour. » Il sourit.

L’instant d’après, mon corps fut soulevé du sol lorsqu’il enfouit son visage dans mon cou, aspirant plus fort ma peau chaude.

« Oh, déesse ! » Il se recula, reniflant et rejetant la tête en arrière. Il était ivre, mais il n’en avait pas assez !

Il se jeta de nouveau sur moi, mais cette fois, ses lèvres descendirent jusqu’à ma poitrine. Sa langue suivit la ligne de mon décolleté avant de disparaître sous ma robe.

« Enlève-moi ça… »

Je m’allongeai sur le lit moelleux, ma robe de mariée rouge étalée partout. Le visage de Lynn se crispa lorsqu’il saisit le bas de la robe et ses mains se serrèrent en poings.

Il était dégoûté.

« Je n'aurais pas dû te laisser porter cette robe… »

« Eh bien, on ne peut pas remonter le temps… » Je ris doucement.

« Tu crois ? » Ses lèvres s'étirèrent en un sourire, un regard mystérieux dans les yeux, comme s'il cachait quelque chose.

« Je… » Je clignai des yeux, réalisant que ma présence était due au changement d'heure. Mais je n'y étais pour rien, n'est-ce pas ?

Savait-il quelque chose ? Comment réagirait-il en apprenant sa mort ?

« Et si on faisait quelque chose ? » Je le poussai sur le lit, au-dessus de moi. Son corps pesait lourd sur le mien, mais ce n'était pas aussi écrasant que toutes les fois où Lucian m'avait forcée à m'allonger.

Cette fois, c'était parfait. Un poids que je pouvais porter, adouci par une douceur qui me faisait oublier tout le reste.

« Et si on profanait la robe ? » Ma voix était chargée d'un venin qui m'effrayait moi-même. L'innocente Olive n'aurait jamais songé à faire une chose pareille.

Et la façon dont Lynn me fixait, choqué, me fit me demander si j'étais allée trop loin. Comment allait-il me voir maintenant ? Une fille insouciante, différente de celle dont il était tombé amoureux ?

Ou…

« J'adore ! » s'exclama-t-il avec un grand sourire, les yeux pétillants d'excitation.

« Attends, tu ne vas pas dire que ce n'est pas bien ? »

« Si… » dit-il en tirant sur les bretelles de ma robe. « Quoi qu'il arrive, cette robe porte le symbole de ton mariage non désiré. Puisque nous allons détruire ce mariage, pourquoi ne pas recommencer depuis le début ? »

Je compris. Lynn et moi nous ressemblions un peu, et peu importe la facette de moi que je lui montrais, cela lui était égal. Il s'en fichait, tant que j'étais à ses côtés.

Les bretelles de ma robe avaient glissé, dévoilant ma poitrine nue, mes seins offerts à son regard.

La rougeur qui lui monta aux joues, et la façon dont il inspira profondément, firent s'empourprer les miennes.

« Tu es magnifique… » murmura-t-il, tandis que ses doigts caressaient lentement les courbes de mes seins, sans oser les saisir à sa guise.

« Puis-je… s’il te plaît ? » demanda-t-il, les yeux suppliants.

J’avais envie de le faire languir encore un peu. De le faire supplier encore un peu, mais il attendait déjà depuis des années.

« Oui… » cédai-je.

La bête apprivoisée craqua et se jeta sur moi, affamée. Ses dents s’enfoncèrent dans la chair tendre de ma poitrine, tandis que mon dos se cambrait contre lui.

La décharge électrique qui me traversa était une sensation inédite. Lucian ne me l’avait jamais procurée lorsqu’il me forçait à aller au lit chaque soir.

Il n’avait jamais tété mes seins comme Lynn le faisait. Ses lèvres se posèrent d'abord doucement sur mon téton rose et durci, puis il le prit avec force tandis que sa paume malaxait mon sein.

« Lynn… » Mes lèvres s'entrouvrirent, mes yeux se révulsèrent tandis que je laissais échapper de doux gémissements qui résonnèrent contre les murs.

Il se recula. « Ça te plaît ? »

« Oui… » J'acquiesçai. « J'adore ça… »

Il prit mon autre téton dans sa bouche. L'étincelle qui s'en dégagea me fit frissonner les jambes et crisper mes orteils. L'humidité entre mes jambes coulait librement à présent, et je le fixai, le suppliant de me toucher.

D'aller plus loin et de me faire sentir sa main glisser le long de mes lèvres humides.

« On dirait que tu n'en peux plus d'attendre… » Il sourit en remontant ma robe et mes sous-vêtements jusqu'à ma taille.

Mes jambes étaient nues, à l'exception de la fine culotte que je portais plus tôt dans la journée.

« Je veux te voir toute entière… » Il dévisagea mes jambes, tout en lorgnant sur ma robe. « Mais pas encore. »

Il s'est penché, ses doigts remontant le long de mes cuisses, et j'ai frissonné de nouveau. Cette fois, je ne pouvais plus rester immobile, des picotements me parcourant le sexe.

Cependant, quand je l'ai vu s'agenouiller entre mes cuisses et enfoncer davantage sa tête, je l'ai arrêté.

Mes yeux se sont écarquillés d'horreur : « Qu'est-ce que tu fais ? »