Chapitre 6

Sophie s'est effondrée sur le lit moelleux. Avant qu'elle n'ait pu repousser Maxime, il l'a serrée contre lui, enveloppée de cette odeur boisée qui lui plaisait tant.

C'était le parfum masculin qu'elle avait toujours préféré.

Elle l'avait évoqué une seule fois, et Maxime l'avait gardé sept ans durant.

Il y a deux jours encore, Sophie n'aurait jamais cru que son mariage était faux, que Maxime ne l'aimait pas. Mais maintenant…

« Sois sage, détends-toi un peu. »

Maxime a parlé doucement et a maintenu fermement les mains de Sophie.

Leurs paumes se sont effleurées, il s'est approché de son cou et y a laissé une série de baisers. Puis sa main, chaude et brûlante, a caressé le dos de Sophie.

Sophie a frissonné, a repris ses esprits et l'a violemment repoussé.

Elle s'est assise, retenant ses larmes, « Je ne me sens pas bien, je ne veux pas. »

Puis elle s'est levée et a quitté la pièce en claquant la porte.

Maxime a froncé les sourcils, regardant la porte fermée, perdu dans ses pensées.

…

Sophie est allée dans la chambre voisine.

En traversant le salon, Lucas l'a appelée, mais elle ne l'a pas regardé.

Elle a saisi son téléphone, les doigts tremblants, et a ouvert Instagram pour consulter sa dernière publication. L'acte de mariage rouge vif lui a piqué les yeux. C'était la photo qu'elle avait postée quelques jours plus tôt, pour leur septième anniversaire de mariage.

Elle se souvenait que le mariage avait eu lieu le neuf septembre, un beau jour d'automne.

Elle et Maxime étaient allés rapidement à la mairie pour les photos et le changement d'état civil avant de se rendre à la cérémonie.

Plus tard, Julien avait personnellement livré l'acte et exprimé ses vœux les plus heureux.

Même sous cette publication, Julien avait également aimé et commenté, souhaitant qu'ils restent heureux ensemble.

À ce moment-là, Aurélie était déjà revenue, probablement.

En voyant l'acte de mariage, Julien devait se moquer d'elle, une idiote dupée pendant sept ans sans rien remarquer.

Les yeux de Sophie se sont embués. Elle a tenté de retenir ses larmes, en vain.

Elle s'est dit qu'elle avait été aveugle et que ces sept années l'avaient trompée.

Désormais, elle allait disparaître complètement et passer du temps avec son frère pour ses derniers instants.

Elle allait laisser Maxime tranquille.

Sophie a traîné des pas lourds vers le lit pour se reposer.

À ce moment-là, le médecin l'a appelée : « Mme Lefèvre, j'ai vu vos résultats. Votre tumeur a été détectée trop tard. Et avant cela, vous n'avez reçu aucun traitement. Ni l'avion, ni le bateau ne sont permis pour votre état. »

Sophie a senti son cœur se serrer. « Même le bateau n'est pas possible ? »

« Non. D'abord, vous n'avez pas suivi de traitement conservateur, votre corps ne tiendrait pas. Ensuite, votre trajet vers l'étranger passe par des zones à haute altitude qui aggraveraient votre état. » Le médecin parlait sur un ton sérieux.

Elle a serré le téléphone, déçue.

« Alors je ne peux ni prendre l'avion ni le bateau… comment pourrais-je partir alors ? »

Le médecin a hésité, « Vous devez vraiment ? Maintenant ? »

Sophie a pincé les lèvres.

L'amour véritable de Maxime était revenu. Pourquoi rester ? Se faire rejeter par les Lefèvre, être abandonnée par son mari et son fils ?

Elle a parlé calmement mais avec détermination : « Je dois partir. Aidez-moi, s'il vous plaît. L'argent n'est pas un problème. »

Le médecin a soupiré.

« Je vais établir un programme de traitement sur dix jours. Après une première série, si les résultats sont bons, vous pourrez partir et peut-être même prendre l'avion. »

Dix jours…

Le visage de Sophie s'est assombri.

Elle ne voulait pas rester si longtemps. Qui savait ce qui pouvait arriver ?

Mais elle n'avait pas le choix, elle devait se soumettre au traitement.

…

Le lendemain matin, en sortant, le salon sentait le petit-déjeuner.

Maxime a repoussé les mains de Lucas et l'a réprimandé, « Ta mère n'est pas encore levée. Attends qu'elle vienne pour manger. »

Lucas a frotté ses mains et s'est assis, boudeur.

Sophie a serré la poignée de la porte. Elle ne s'attendait pas à les trouver là.

« Vous pouvez partir ? » a-t-elle demandé.

Maxime a été surpris, puis est venu la retenir et l'a doucement apaisée, « Ma chère, hier Lucas a exagéré, tu devrais lui donner une leçon. Mais tu as l'air fatiguée et fragile, je ne peux pas te laisser seule. »

Sophie a baissé les yeux, « Si tu n'es pas d'accord, je ne reviendrai plus. »

« Sophie… » Maxime a essayé de dissimuler la tendresse dans son regard, perplexe devant son entêtement.

Sophie a pris son manteau en prétextant une course matinale, « Quand je reviendrai, débarrassez-vous des restes de la nourriture et de la poubelle. »

Lucas l'a observée sans un mot, sentant un vide pesant.

« Maman ! »

Elle n'a pas répondu et est partie en claquant la porte.

Le père et le fils se sont regardés.

Maxime a froidement ordonné : « Tu vas manger seulement des œufs et tu boiras que du lait, et mange vite, puis file à l'école. Si tu ne ramènes pas ta mère ce soir, toi non plus ne rentre pas. »

Lucas a baissé la tête, frustré mais obéissant.

Le majordome a préparé son sac et l'a accompagné à l'école.

Maxime est parti au travail.

Sophie a erré pendant deux heures, puis est rentrée. Sa chambre était désormais vide.

Elle a changé de chambre et est allée discuter avec le médecin du plan de traitement.

Vers dix-sept heures, elle a reçu un appel du majordome, le ton paniqué, « Madame, où êtes-vous ? Revenez vite ! Lucas est malade, je n'arrive pas à joindre Monsieur ! »

Sophie a réagi avec froideur, « Contacte le médecin de famille, je sais pas soigner. »

« Mais… il a perdu connaissance, il transpire beaucoup et appelle maman sans cesse ! »

À peine le majordome avait-il parlé que Sophie s'est soudain arrêtée. Elle a pris une grande inspiration. « T'es sûr que c'est moi qu'il appelle ? Pas quelqu'un d'autre ? »

Le majordome a été surpris, pris d'une étrange inquiétude. Il s'est tourné vers Lucas, qui le supervisait d'un air intrigué, et s'est senti également déconcerté par cette question.

« Madame, vous êtes la mère biologique de Lucas. Bien sûr qu'il vous appelle lors qu'il est malade… »

À peine avait-il fini de parler que la ligne a été coupée.

Lucas a écarquillé les yeux, incrédule. « Maman ne veut pas revenir ? »

Le majordome a acquiescé, impuissant.

Le petit garçon a serré les poings, rouge de colère, « Maman a changé ! Elle ne s'inquiète plus pour moi ! Je lui ai juste dit quelque chose de méchant à l'école… »

Le majordome a agité les mains pour le calmer, « Ne parle plus, jeune monsieur ! Si Monsieur l'apprend, il va encore se fâcher contre toi. »

Mais Lucas était toujours en colère. Il s'est assis sur le tabouret, a laissé échapper un petit grognement et a sorti son téléphone.

« Si maman ne revient pas, j'appellerai Aurélie pour qu'elle vienne m'aider à faire mes devoirs ! Ce n'est pas comme si j'avais absolument besoin d'elle ! »

À ce moment-là, Sophie était déjà devant le bâtiment du Groupe Lefèvre.

Elle a trouvé Maxime et lui a tendu une lettre de démission.

Les doigts de Maxime ont effleuré le coin inférieur droit de la lettre, là où le nom « Sophie Delacroix » était écrit avec élégance.

Il a levé les yeux vers elle, intrigué. « Tu n'occupes qu'un poste symbolique dans l'entreprise, pourquoi veux tu soudain démissionner ? »

Sophie a enfoncé ses ongles dans sa paume, prête à inventer une excuse, quand Maxime s'est brusquement levé et s'est dirigé vers elle.

Sophie a reculé, alarmée.

En même temps, des talons ont résonné dans le couloir.

« Max, Luc m'a appelée tout à l'heure, il était seul à la maison et personne ne l'accompagnait, du coup je vais rentrer à la maison… »

Aurélie a brusquement poussé la porte et, en voyant Sophie, elle s'est figée un instant.

Et Sophie, le visage pâle, a aperçu dans les yeux habituellement impassibles de Maxime une lueur de malaise et de tension.