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Chapitre 6 – L’empreinte des silences

Penulis: L'invincible
last update Terakhir Diperbarui: 2025-06-14 19:17:30

Neriah

La porte claqua derrière moi dans un souffle métallique. L’appartement m’accueillit dans une pénombre feutrée, comme s’il savait que je ne voulais pas de lumière. Je retirai mon manteau avec lenteur, le tissu glissant contre ma peau comme une caresse non désirée, trop proche du souvenir.

Chaque pièce semblait vide, mais saturée de son absence. Ou de sa présence fantôme.

Je posai mon sac sur le buffet, hésitai. Mes doigts tremblaient légèrement, je les observai sans comprendre. Pourquoi maintenant ? Pourquoi lui ?

Il avait suffi d’un regard.

Et ce regard m’avait pénétrée jusqu’à l’os.

Je ne voulais pas y penser. Je ne voulais plus y penser.

Mais c’était impossible.

Il était en moi.

Son souffle dans mon cou, que je n’avais jamais senti.

Sa main sur ma hanche, que je n’avais jamais touchée.

Mais je le sentais.

Comme une empreinte invisible. Comme une morsure laissée par un rêve interdit.

Je me dirigeai vers la salle de bain, me dépouillant lentement de mes vêtements, les laissant tomber au sol un à un, comme si je pouvais ainsi me débarrasser de ses pensées. L’eau coula, chaude, brûlante, et je m’y glissai sans retenue, espérant me dissoudre, effacer cette tension qui m’enserrait depuis des heures.

Mais plus l’eau ruisselait, plus je le sentais.

Pas Liam.

Lui.

L’autre.

Celui que je n’avais jamais rencontré, et qui pourtant… vibrait dans mon sang.

Un frisson me traversa, brutal. Et soudain, mon corps me trahit.

Mon souffle se hâta, mes cuisses se serrèrent. Mes doigts glissèrent entre mes jambes avant même que je ne le réalise vraiment.

Kael.

Le nom explosa dans ma tête comme un orage.

Et dans la vapeur, c’est sa voix rauque que j’entendis.

– Tu es à moi.

Je me mordis la lèvre. Une pulsation dans mon bas-ventre, douloureuse et urgente. Il n’était qu’un rêve. Et pourtant, il me possédait déjà.

Liam

Je me servis un verre, plus par habitude que par envie. Le whisky glissa dans ma gorge sans chaleur. Rien ne m’atteignait ce soir. Rien, sauf elle.

Neriah.

Je l’avais laissée partir. C’était mieux ainsi. C’était nécessaire.

Et pourtant.

Mon poing s’abattit contre le bois du comptoir dans un bruit sourd.

Je n’étais plus maître de rien. Ni de mes gestes. Ni de mes pensées. Ni de mes instincts.

Elle m’avait regardé, aujourd’hui. Pas comme une femme qui veut jouer. Mais comme une âme affamée.

Et je l’étais aussi.

Affamé d’elle.

Mais il y avait autre chose. Quelque chose qui me dérangeait. Me rongeait.

Une sensation étrange, que je n’arrivais pas à nommer.

Comme si… je n’étais pas seul.

Comme si, à travers elle, quelqu’un d’autre me regardait.

Quelqu’un d’autre… la désirait aussi.

Et ce désir, je le sentais en elle. Il n’était pas que mien.

Un vertige me saisit. Je posai le verre, tendis l’oreille. Rien.

Mais au fond de moi, une alarme hurlait. Sourde. Primal.

Comme si quelque chose de plus ancien, de plus animal, se réveillait.

Quelqu’un d’autre.

Un rival.

Une présence.

Et elle était le point d’origine. Le feu. Le cœur.

Je montai dans ma chambre, incapable de me libérer de cette image : Neriah, trempée, nue, haletante. Seule. Ou pas.

Et moi… à mille lieues de m’en détourner.

Neriah

La nuit tomba sans bruit, avalant les heures.

Je me glissai dans mes draps, nue, encore humide, encore troublée. Mon cœur battait trop fort, trop vite.

Je crus l’apercevoir, une seconde.

L’autre.

Kael.

Ses yeux fauves dans l’ombre. Sa présence, presque tangible, dans l’air. Dans mon lit.

– Qui es-tu ? chuchotai-je dans le noir.

Un silence. Puis… une chaleur. Fugace. Électrique.

Mon corps répondit avant mon esprit.

Et cette nuit-là, je ne dormis pas.

Je sombrai.

Le rêve m’enveloppa sans transition. J’étais ailleurs. Debout, pieds nus, sur un sol de marbre noir strié d’or. Le ciel au-dessus de moi n’était pas un ciel, mais un velours de nuit strié d’éclairs blancs, comme si l’univers lui-même respirait à travers une cicatrice.

Il était là.

À quelques pas.

Silhouette massive. Immobile. Sombre.

Et ses yeux… mon Dieu, ses yeux.

Un doré incandescent, presque surnaturel. Féroce. Affamé. Perdu.

Il ne bougeait pas, mais son regard me consumait.

– Kael ? soufflai-je.

Un sourire, à peine esquissé. Et pourtant, j’entendis sa réponse dans tout mon corps.

– Tu m’as appelée.

– Je ne… je ne voulais pas…

Il s’approcha.

Pas comme un homme. Comme une force. Un souffle. Une pulsation.

Il m’encercla sans me toucher.

– Tu me veux, Neriah.

Ce n’était pas une question. C’était une condamnation.

Je tentai de reculer, mais mon corps ne répondit pas. Il brûlait déjà de lui.

Sa main s’éleva, caressa l’air à quelques centimètres de ma joue.

– Tu ne me connais pas.

– Et pourtant, je suis en toi.

– Qui es-tu ?

Il sourit. Lentement. Dangereusement.

– Celui qui veille. Celui que tu as oublié. Celui qui t’a marquée. Avant même ta naissance.

Je frissonnai. Mon cœur tambourinait. Chaque battement criait son nom.

Il se pencha, sa bouche à l’orée de la mienne sans la toucher.

– Tu n’appartiens à personne. Pas vraiment. Tu es mienne. Depuis toujours. Et tu le sais.

Et alors ses lèvres touchèrent les miennes.

Tout explosa.

Le feu.

Le vertige.

La douleur exquise d’un souvenir enfoui.

Je me vis… ailleurs. Une autre vie. Une autre peau. Une autre époque.

Et lui. Toujours lui.

Je me réveillai en sursaut, nue, haletante,

les draps trempés de sueur et de désir.

Le nom me brûlait encore les lèvres.

– Kael.

Et je compris une chose, terrible et indiscutable.

Je l’avais connu.

Et je le retrouverais.

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