LOGIN10h40 – Aéroport privé de Teterboro
Le jet Delcourt attendait, majestueux sur le tarmac. Un Gulfstream G700 entièrement personnalisé : extérieur blanc ivoire, insigne doré gravé à la porte. À l'intérieur, moquette épaisse, fauteuils en cuir crème, boiseries d'acajou, bar en marbre veiné, et écrans digitaux dissimulés dans chaque accoudoir. Des bouteilles de champagne Laurent-Perrier millésimé reposaient déjà dans des seaux argentés, accompagnées de macarons Ladurée, de fruits exotiques et de caviar. Adrien monta le premier, suivi de Tristan, Noah et Dimitri. — Ce jet est plus beau que mon penthouse, siffla Noah, impressionné. — C'est l'effet Delcourt, répondit Tristan en s'affalant dans un siège, un sourire narquois aux lèvres. Puis vinrent Jade et Lola. Jade, dans une robe noire fendue, lèvres rouge mat et talons aiguilles, monta à bord comme si cet avion lui appartenait déjà. Lola, en robe bustier vert émeraude, jeta un regard circulaire, le menton haut. — C'est beau, concéda-t-elle. Mais ça manque un peu de chaleur humaine, non ? Jade ricana. Lola, plus distante, s'installa sans rien ajouter. Enfin... Alayna apparut. Et le silence se fit. Elle portait une longue robe fluide en soie blanche signée Fendi, des lunettes de soleil Dior posées sur son nez délicat, et tenait un sac Hermès Kelly gris perle. Elle avait l'air d'une héritière née. Pas d'une épouse imposée par un contrat. Adrien resta figé. Sa mâchoire se crispa, et un souffle imperceptible s'échappa de ses lèvres. Tristan siffla bas : — Elle est à tomber. Je comprends que tu n'aies pas voulu annuler, frère. — Voilà donc la mystérieuse mariée... Félicitations, Adrien. Tu as décroché une déesse grecque, ajouta Dimitri. Adrien ne répondit pas. Il suivait des yeux chacun des pas d'Alayna, sa robe volant légèrement autour de ses jambes fines. Ses poings se refermèrent contre l'accoudoir : il détestait que ses amis la dévorent du regard. Noah, lunettes sombres et tee-shirt vintage, et Dimitri, sobre en chemise blanche et jean de créateur, échangèrent un sourire complice. Jade brisa l'instant : — Bonjour, Madame Delcourt, lança-t-elle avec un sourire trop large, trop forcé. Alayna sentit son estomac se nouer, mais son visage resta calme. — Bonjour, répondit-elle doucement, avant d'aller s'asseoir près du hublot, seule. Elle ne tremblait pas, même si son cœur battait à tout rompre. Elle n'était pas venue pour se battre, mais elle ne fuirait pas non plus. À vingt-et-un ans, elle était la plus jeune du groupe, mais sa dignité et son calme trahissaient l'éducation impeccable qu'elle avait reçue. Sa prestance, discrète mais réelle, forçait le respect. Assise devant le hublot, elle commença déjà à compter les jours, se demandant quand ils rentreraient. Elle savait qu'elle n'appartenait pas à ce monde, et qu'elle ne serait jamais la bienvenue dans ce cercle d'amis. Pourtant, une conviction brûlait en elle : elle était forte, et elle surmonterait cette épreuve. Adrien détourna enfin les yeux. Mais pas avant d'avoir croisé ceux d'Alayna. Un échange silencieux, lourd de tout ce qu'ils ne s'étaient pas dit. Chapitre 7 – Partie 2 : Turbulences intérieures ⸻ 11h52 – En vol, à bord du jet Delcourt Le jet fendait les nuages à plus de 40 000 pieds d'altitude. En cabine, une lumière dorée baignait l'intérieur feutré. Les fauteuils en cuir crème semblaient conçus pour apaiser les tensions, mais entre Adrien et Alayna, l'air vibrait d'un silence lourd, presque étouffant. Après une coupe de champagne partagée à contrecœur avec les autres passagers, chacun s'était dispersé. À l'arrière, Jade s'était retirée avec Lola dans le petit salon média, d'où filtraient parfois des éclats de rire forcés. Au centre, Tristan et Noah s'étaient lancés dans une partie de poker avec Dimitri, le cliquetis des jetons ponctuant leurs voix graves. Alayna, elle, s'était installée seule près du hublot, un plaid en cachemire sur ses jambes fines, une tasse de thé fumant entre les mains. Elle fixait les nuages défiler, comme si elle cherchait une échappatoire dans ce ciel infini. Elle nageait dans ses pensées, le cœur serré. Tout en elle respirait une élégance fragile, une grâce qu'elle ignorait elle-même. — C'est calme ici, murmura une voix grave à sa droite. Adrien. Il s'installa face à elle, dans le fauteuil voisin, un verre de whisky à la main. Son polo blanc moulait son torse musclé, ses avant-bras bronzés portaient la tension de ses veines, et la Rolex à son poignet captait la lumière. Une goutte de condensation glissa le long de son verre, s'écrasant sur le cuir de l'accoudoir. Alayna ne tourna pas la tête. Ses yeux restaient rivés au hublot. — Vous avez fui vos amis ? demanda-t-elle doucement. — Non. Je voulais... respirer un peu. Et puis, il faut bien qu'on parle. Juste nous deux. Elle finit par croiser son regard. Cette clarté douce, presque translucide, le désarma. Mais il y avait désormais une distance nouvelle, une retenue ferme, qui changeait tout. — Parler de quoi ? De cette mascarade ? Ou du fait que votre vraie lune de miel, vous allez la passer avec elle, pas avec moi ? Ses doigts se crispèrent sur son verre, ses jointures blanchirent. — Alayna, je ne t'ai jamais menti. J'ai été clair dès le début : j'avais une femme dans ma vie. — Oui, dit-elle calmement. Mais vivre comme ça, devoir accepter ça chaque jour, toute une vie... ça me fait mal. Et ça me dégoûte. Le silence tomba, lourd. On n'entendait plus que le ronronnement des moteurs. Elle reprit, plus bas, presque pour elle-même : — Vous êtes... compliqué. Et ce monde que vous prétendez parfait, ces sourires de façade, cette fierté feinte... ça me rend malade. Personne n'est vrai, ici. Adrien eut un sourire amer. — Non. Je suis honnête. Ce mariage, je ne l'ai pas choisi. Toi non plus. On est deux étrangers, jetés l'un contre l'autre par des dettes et des ordres familiaux. Elle le regarda droit dans les yeux, sans ciller. — Et malgré tout ça, vous m'avez embrassée hier. Vraiment. Il se figea. Son regard s'assombrit. — C'était... un moment. J'ai réagi. Je ne l'avais pas prévu. Avec les invités, les journalistes, nos familles... je ne pouvais pas faire autrement. Elle approcha légèrement, posant sa tasse. Ses doigts tremblaient à peine. — Et moi... c'était mon premier baiser. Ces mots tombèrent comme une lame de verre. Adrien écarquilla les yeux, surpris. Tout son corps se raidit. Il ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. — Alayna... — Ce n'est pas une plainte. C'est un fait. Elle se redressa, son visage si près du sien qu'il sentit son souffle tiède effleurer sa peau. Ses lèvres n'étaient qu'à quelques centimètres des siennes. — Je ne sais pas ce que vous voulez, Adrien. Mais si vous croyez que je vais me plier à ce rôle de femme invisible et docile pendant que vous vivez une autre vie sous mes yeux... alors vous ne me connaissez pas. Adrien la fixait, les muscles bandés, comme un prédateur pris à son propre piège. Cette jeune femme, qu'il croyait fragile, révélait une force insoupçonnée. Et malgré lui, il sentit une chaleur monter dans son ventre, dangereuse. Jade n'avait jamais eu ce pouvoir. Et pourtant, c'était Alayna qui faisait battre son cœur trop vite. Brusquement, il se leva, rompant le contact. — C'est mieux qu'on garde nos distances, Alayna. Ce voyage n'est qu'un décor. Une vitrine. Rappelle-toi : nous avons un contrat. Elle hocha la tête, son menton tremblant à peine, mais son regard restait ferme. — Un contrat... avec beaucoup trop de regards, murmura-t-elle. Adrien ne répondit pas. Mais son dos tendu comme un arc, sa démarche précipitée en direction de la salle centrale, trahissaient ses pensées : le goût de ses lèvres, la finesse de sa taille, le frisson qu'il avait ressenti en effleurant sa nuque la veille. Alayna resta seule, fixant le ciel au-delà du hublot. Son cœur battait trop vite, mais un sourire infime effleura ses lèvres. Elle n'avait jamais touché un homme. Mais elle comprenait déjà une chose : Adrien Delcourt avait peur d'elle. Pas parce qu'elle était dangereuse. Mais parce qu'elle pouvait le détruire... sans jamais hausser la voix. 12h45 – En vol, à bord du jet Delcourt Le déjeuner venait d'être servi : homard délicatement décortiqué, risotto crémeux aux truffes, champagne glacé qui perlait sur les verres. L'ambiance s'était faite plus légère, presque joviale. Mais après le service, les places avaient changé. Adrien s'était retrouvé assis en face d'Alayna, légèrement tourné vers Jade, qui bavardait bruyamment avec Lola et Noah. Tristan étalait déjà les cartes de poker avec désinvolture, tandis que Dimitri, concentré, balayait des graphiques boursiers sur sa tablette, son index pianotant nerveusement sur l'écran. Alayna, elle, gardait le regard fixé sur l'océan derrière le hublot. Ses doigts caressaient machinalement le cristal de sa coupe, encore pleine. Elle ne parlait pas, mais elle sentait. Elle sentait ce regard. Adrien. Il ne la fixait pas en continu, non. Mais ses yeux revenaient toujours à elle, comme happés malgré lui. Un battement de trop, une hésitation qu'il n'arrivait pas à maîtriser. Pourquoi est-ce que tu m'obsèdes, alors que je n'ai jamais voulu de cette histoire ? pensa-t-il, la mâchoire crispée. Il la contemplait à la dérobée : la courbe fragile de son cou, la lumière qui caressait sa peau claire, le tissu fluide de sa robe effleurant ses jambes croisées. Tout en elle respirait une pureté inaccessible. Et lui... revoyait malgré lui la nuit précédente : son parfum, sa peau nue sous la nuisette, le frisson qu'il avait ressenti en effleurant sa nuque. Un goût interdit. Une brûlure qu'il ne pouvait plus éteindre. Il ferma les yeux, son verre à la main. Tu es marié avec elle. Mais tu dois tenir parole. Ne pas céder. Mais à cet instant, une main vernie se posa sur son bras. Jade. — Ça va, chéri ? Tu es tendu, souffla-t-elle, ses doigts glissant lentement, volontairement, sur son avant-bras. Adrien esquissa un sourire forcé. — Juste fatigué, mentit-il. Il détourna les yeux... et tomba droit dans ceux d'Alayna. Un éclair. Elle ne dit rien, mais ses prunelles semblaient tout comprendre. Comme si elle voyait à travers son masque. Un battement de silence. Le temps se suspendit. Jade suivit ce regard. Son sourire figé se crispa imperceptiblement, avant de se durcir. Elle comprit. Et alors, avec un geste théâtral, elle saisit le visage d'Adrien entre ses mains et l'embrassa à pleine bouche. Alayna se figea. Son souffle se bloqua dans sa poitrine, son cœur se brisa en mille éclats silencieux. Elle détourna les yeux, mais l'image s'imprima dans sa mémoire comme une blessure. Adrien, quant à lui, resta une seconde figé. Puis il écarta Jade, doucement mais fermement, sans brutalité, conscient des regards autour d'eux. — Jade..., murmura-t-il, agacé. Elle lui sourit, carnassière. — On a toute une nuit à passer ensemble, mon amour. Laisse donc ça pour plus tard, dans notre suite. Ses mots claquèrent comme une gifle pour Alayna. Adrien se leva brusquement. Sa chaise racla le sol, attirant quelques regards, mais il ne dit rien de plus. — Je vais me reposer, lâcha-t-il simplement, sa voix dure. Puis il quitta la table, son dos droit comme une lame. Alayna détourna le visage vers le hublot, ses yeux brûlants refusant de trahir la douleur qui la rongeait. Jade, elle, s'installa plus confortablement, ses lèvres étirées en un sourire triomphant. Fière. Satisfaite. Comme une reine qui venait de marquer son territoire. Chapitre 7 – Partie 3 : Paradis empoisonné ⸻ Lundi – 15h42 – Bahamas, île privée Delcourt Le jet privé se posa en douceur sur la piste de l'île, cerclée d'eaux turquoise à perte de vue. Le soleil frappait avec une intensité écrasante, tandis que les palmiers ondulaient paresseusement dans le vent chaud. Tout semblait irréel, comme une carte postale vivante. À la sortie, une Bentley décapotable attendait le groupe. Deux SUV Range Rover noirs suivaient, alignés comme des ombres silencieuses. Le personnel Delcourt, en uniforme ivoire bordé d'or, s'était disposé en rang parfait, discret, prêt à deviner les moindres désirs avant même qu'ils soient formulés. Adrien descendit en premier. Lunettes de soleil sur le nez, il rayonnait. Son allure, mélange de virilité et d'autorité naturelle, avait ce quelque chose d'inébranlable : il paraissait né pour régner. Tristan, les mains dans les poches, siffla doucement : — J'ai pas osé demander plus tôt, mais... qu'est-ce qui se passe avec Alayna, frère ? Adrien ne répondit pas tout de suite. Son regard avait glissé — brièvement — vers Alayna, qui descendait les marches du jet. Le souffle de l'air chaud fit voler quelques mèches de ses cheveux châtain, elle avançait avec une grâce presque trop pure pour ce décor de luxe. Elle ne ressemblait pas aux autres femmes qui avaient foulé cette île : pas de pose, pas de provocation. Seulement une pudeur désarmante qui criait : Je ne suis pas ici pour briller. On m'a placée ici. Adrien détourna les yeux, comme pour se protéger de ce qu'il ressentait. Enfin, il souffla : — Je ne veux pas de conflits. Tristan arqua un sourcil. — De quels conflits tu parles ? — Jade, Alayna... et Adrien , intervint Noah avec un sourire amusé, presque insolent. Adrien lui lança un regard noir, tranchant comme une lame. — Je vais calmer ce jeu. Le plus vite possible. Tristan ricana, secouant la tête. — Frère... ce n'est pas un jeu. Ni un simple conflit. Tu ramènes ta femme et ta copine au même endroit, sous le même toit, en pleine lune de miel ? Tu joues avec le feu. Et crois-moi... ce genre de feu ne pardonne pas. Un silence lourd tomba. Adrien serra la mâchoire, mais ne répondit pas. Ses pas claquèrent sur le sol chaud, comme s'il voulait échapper à la conversation. Tristan, Noah, et même Dimitri — d'ordinaire si impassible — échangèrent un regard discret. Tous avaient compris la même chose : ce voyage, censé être une vitrine parfaite, pouvait tourner au désastre à tout instant. Et au milieu de ce décor paradisiaque, une vérité glaçante s'imposait : Alayna Everdeen, désormais Madame Delcourt, n'avait peut-être pas grandi dans le luxe. Mais elle possédait ce que les autres n'avaient pas. L'élégance de l'innocence. Une arme silencieuse. Celle qui risquait de tout détruire en Adrien.Le soleil n'avait pas encore entièrement émergé derrière les gratte-ciels de Manhattan lorsque la lumière, rose et dorée, glissa lentement sur le sol de marbre du penthouse Delcourt. Alayna ouvrit les yeux dans ce décor somptueux, mais son cœur, lui, était déjà ailleurs. La place à côté d'elle était vide. Et pourtant... elle pouvait encore sentir la chaleur du corps d'Adrien sur le drap froissé, comme s'il venait de quitter le lit à contrecœur. Aujourd'hui. Columbia. Sa dernière année d'étude, celle qui devait la définir, la construire, lui permettre d'exister par elle-même... mais désormais sous l'œil du public, des critiques, des jaloux, du monde entier. Un nœud de stress se forma dans son ventre, si serré qu'elle dut fermer les yeux. Je dois y arriver seule. Les mots résonnaient encore dans sa tête. La veille, Adrien avait longuement insisté pour rester avec elle toute la journée : chauffeur, garde rapprochée, escorte complète. Elle avait dû se battre pour obtenir un minimum
L'aube s'étirait doucement au-dessus de New York, Il était 9h00 du matin. Une lumière douce et dorée inondait la chambre Delcourt. Adrien se réveilla le premier, retrouvant Alayna blottie contre lui, son corps fragile et parfait encore empreint de l'intensité de leur nuit. Elle dormait paisiblement, un léger sourire sur les lèvres, prouvant que son besoin d'ancrage avait été comblé.Il resta un instant à l'observer, cette vision de paix étant son nouveau luxe.Il sourit.Cette femme était devenue son monde.Il se pencha sans bruit et déposa un baiser long, doux et protecteur sur son front.— Dors encore, mon amour..., murmura-t-il sans la réveiller.Avec une délicatesse infinie, il se détacha d'elle, quitta le lit et se dirigea vers la salle de bain.La douche chaude glissa sur son corps athlétique tandis que ses pensées restaient bloquées sur la veille, sur ses mots, sur la manière dont elle l'avait regardé et lui demander de lui faire l'amour, il sourit fière de ce qui construit ave
Le lendemain, 11h. Le penthouse Delcourt résonnait d'un ballet discret mais intense. Les portants de vêtements de créateurs, droits et silencieux, s'alignaient dans le salon comme des œuvres d'art en exposition. Sur les canapés en cuir de poulain, des pochettes Hermès en crocodile, des escarpins Louboutin à semelle rouge, des parures Cartier et des foulards de soie s'étalaient avec une précision presque militaire.Alayna, debout au centre de la pièce, se sentait comme une intruse. Elle portait une robe de chambre fine en soie, ses cheveux encore attachés en chignon flou. Autour d'elle, cinq membres du staff Delcourt, tous vêtus de noir, l'observaient avec un regard d'experts : le coiffeur de renommée, la maquilleuse star, la styliste personnelle d'Éléonore, une assistante et une conseillère en communication.Puis, la voix glaciale d'Éléonore retentit derrière elle :— Bien. Commençons.La matriarche venait d'entrer, l'élégance faite femme, vêtue d'un tailleur crème impeccablement coup
Le jet amorça sa descente, le vol avait durée 3 heures. New York les attendait. Et avec elle, le tumulte du monde riche et impitoyable.Mais cette fois, Alayna n'était plus seule. Elle était une Delcourt. Elle était sa Delcourt.Le jet privé se posa doucement sur la piste privée. Dès le tarmac, l'urgence de la passion d'Adrien, longtemps contenue par l'appel de son père, explosa.Déjà dans la voiture, ses mains avaient glissé sous le trench-coat en laine vierge d'Alayna, incapable de se contenir après cette parenthèse de formalité.— J'espère que tu n'avais rien de prévu pour aujourd'hui, avait-il murmuré à son oreille, sa voix redevenant grave et fiévreuse.— Pourquoi ? demanda-t-elle, le souffle court.Il se pencha, embrassa doucement son cou, puis glissa dans un souffle chaud :— Parce que tu ne vas pas sortir de ma vue. Ni de mon lit. Pas avant que l'on ait prouvé au monde que nous sommes le seul fait d'actualité.— Comment peux-tu penser à ça maintenant, Adrien, avec cette crise
Le dernier matin aux Bahamas s'était levé dans une lumière dorée et opulente, filtrant à travers les immenses baies vitrées de la suite présidentielle. Le soleil, tel un projecteur divin, refusait visiblement de les voir quitter cet éden. Alayna s'éveilla dans un cocon de sensualité. Elle était blottie dans les bras puissants d'Adrien, sa peau nue contre la sienne, leurs souffles encore lourds et mêlés de l'écho du plaisir de la nuit. Le drap de soie de Murano glissait sur leurs corps, dévoilant un torse sculpté contre lequel elle pressait son visage. — Tu dors encore, mon amour ? murmura-t-il contre sa nuque, sa voix grave vibrant non pas seulement contre sa peau, mais jusqu'au plus profond de son être. Elle esquissa un sourire à demi-endormie, ses doigts traçant le sillon d'une veine sur son avant-bras. Elle n'avait jamais imaginé que l'amour physique pouvait être si intense, si tendre, si... vital. Avec Adrien, la passion était un art, une exploration constante, l'antithèse du si
La lune des Bahamas filtrait à travers les rideaux de lin, n'éclairant la suite que d'une lumière argentée et discrète. L'air, alourdi par le parfum de jasmin qui montait du jardin, était chargé d'une attente palpable, bien plus forte que celle des matins précédents.Après l'aveu et la promesse, le silence qui s'était installé entre Adrien et Alayna était rempli de tout ce qu'ils n'avaient pas encore exprimé. Dans cette intimité, il n'y avait plus de contrat, plus de Delcourt Group, plus de Jade. Il n'y avait qu'eux, face à la vérité de leur désir.Adrien ne la lâcha pas. Il la guida de la main, non pas avec urgence, mais avec une lenteur délibérée, jusqu'au cœur de leur suite. Il se tenait devant elle, grand, sombre et exposé, le regard bleu de ses prunelles plus brûlant que jamais.— J'ai promis de te prouver mon amour, murmura-t-il, sa voix à peine audible. Ce soir, je ne veux pas juste faire l'amour. Je veux te faire découvrir... toi. La femme que tu es vraiment.Alayna frissonna.







