Se connecter-"Je ne te comprendrai jamais, Rebecca," m'avoua Aurora en savourant son thé à la menthe, le lendemain matin.
-"Pourquoi? Parce que je suis une incurable romantique?" -"Tu ne veux pas connaitre son prénom? La réponse est sous tes yeux! Tu n'as qu'à chercher sur le net." -"Bien sûre que j'ai envie de le savoir mais je veux l'entendre de sa bouche, c'est différent. Cet homme est mystérieux et c'est ce qui me pousse à le découvrir." -"Libre à toi de faire ce qui te plaît, Becca mais fait attention. Ce Hades a beau l'air d'être charismatique et gentil mais il ne demeure pas moins un homme. Fais gaffe, c'est un conseil d'amie," me dit Aurora qui se leva du tabouret pour me rejoindre. -"J'ai fait des recherches sur lui cependant." -"Ne me dit pas son prénom," la menaçais-je, en lui tirant la langue. -"Sais-tu que son prénom ressemble à celui du frère de Zeus et de Poséidon dans la mythologie grecque? Le maitre des enfers, Adès!" -"Essaies-tu de m'effrayer?" lui demandai-je en ébauchant un sourire sincère en sachant qu'elle veillait sur moi et essayait de me protéger comme une maman poule. -"Non mais j'espère qu'il ne va pas te kidnapper comme dans la mythologie où Perséphone se fait enlevé par lui," m'avoua-t-elle en secouant frénétiquement la tête comme si cette idée était plausible. -"Bon, je te laisse ma chérie sinon je finirai par devenir androphobe," lui dis-je en éclatant de rire tout en enfilant mon manteau. -"On se voit ce soir." -"S'il ne t'enlève pas, bien sûre!" répliqua Aurora avant que je sortis de notre appartement pour enfin rejoindre Aigue-marine. Le morceau de papier à la main, j'indiquais au chauffeur de taxi l'adresse qu'il avait déposé hier sur le sol devant mon appartement. Étais-je folle d'aller comme une fleur devant son entreprise juste pour connaître son prénom qui m'avait empêché de sombrer dans les bras de morphée hier soir? Mon coeur martelant atrocement ma poitrine, je ne fis guère attention au trajet, mon esprit déjà loin et mon coeur déjà pris par ce ténébreux inconnu aux yeux d'un bleu limpide que j'aimerais me noyer encore une fois. Mes lèvres toujours empreintes de notre premier baiser réclamait avidement les siens et cette fois-ci sur mon corps tout entier. Mais qu'est-ce que cet homme m'avait fait! Qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez moi. Une troublante obsession! Oui c'était ça! Cet homme dont le mystère qui planait autour de lui telle une aura sombre et dangereuse certes mais qui ne demeurait pas moins captivante, enivrante et séduisante me rendait au fil des minutes folle ou devrais-je l'avouer obnubilée. Sortie tout droit des fantasmes de femmes, M.Hades était incroyablement troublant et mystérieux. Et ma curiosité malsaine me poussait irrémédiablement vers lui comme si ce dernier était un aimant qui peut être deviendrait dans un avenir proche mon amant. -"Mademoiselle, nous sommes arrivés," me dit le chauffeur me sortant de mes pensées. -"Vous êtes sûre que c'est ici?" lui demandais-je perdue devant l'immense tour de verre qui me donna un torticolis. -"Oui, c'est l'adresse que vous m'avez donné." -"Merci," bredouillais-je toujours abasourdie avant de sortir du taxi. -"Peut être que j'aurais du faire des recherches sur lui. Aurora avait peut être raison," pensais-je en entrant dans ce bâtiment, son entreprise. -"Bonjour Mademoiselle," débutais-je en essayant de paraitre normal alors que je me sentais subitement mal à l'aise. -"Je viens voir Monsieur Hades." La réceptionniste me regarda perplexe me détaillant de la tête aux pieds. Sourcils froncés, elle ne dit rien accroissant mon malaise voyant la plupart des employés en tailleur et costume tandis que moi, j'avais choisit une robe verte, sans artifices qui cintrait ma taille et qui me laissait paraitre plus jeune alors que j'avais vingt deux ans. -"Vous êtes?" répliqua cette dernière d'une voix hautaine me toisant d'un regard dédaigneux me faisant serrer les poings voulant les utiliser sur son visage trop maquillé. -"Rebecca," dis-je d'une voix posée contrôlant ma subite colère. Sa bouche s'ouvrit sous le choc me dévisageant comme si je venais d'une autre planète puis elle se confondit en milles excuses me souriant de toutes ses dents. -"Rebecca Wallace?" me dit-elle toujours avec ce même sourire hypocrite sur son visage que j'aurai tellement aimé refaire le portrait. -"Monsieur Hades vous attend. Il est au dernier étage. Prenez l'ascenseur qui se trouve ici." -"Comme si je ne l'avais pas vu," aurais-je aimé lui répliquer mais je me contentais d'un simple merci à son égard et pris l'ascenseur. Regardant mon portable, je ne pus m'empêcher de sourire en voyant les nombreux messages d'Aurora qui réclamait un signe de vie de ma part croyant réellement que je m'étais faite kidnappée. Lui envoyant un message pour taire ses peurs, je fus prise d'un étrange sentiment lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrirent sur ce que j'appréhendais de voir depuis hier soir. La peur remplacée par ma curiosité grandissante me guida comme un automate jusqu'à l'une de ses secrétaires qui devait certainement m'attendre et qui me conduit devant la porte qui attendait que je l'ouvris. Frissonnante de peur et d'excitation mêlée, une autre émotion vint m'assaillir de nouveau. Un sentiment de plénitude, plus fort, plus jouissif... Ouvrant enfin la porte, je le vis le dos tourné qui admirait la vue splendide qu'il avait depuis son bureau. Impeccable, toujours séduisant sur ce costume noir sur mesure qui soulignait son dos musclé, je pus apercevoir l'ombre d'un sourire même s'il ne me faisait pas face. Un silence régna entre nous avant qu'il le brisa de sa voix de gorge, de cette voix qui me faisait fermer les yeux en proie d'un gémissement incontrôlé. -"Bonjour Rebecca, tu en as mis du temps," me dit-il d'une voix puissamment gutturale se retournant enfin.-"Maman!" Sa chevelure ébène virevolta dans l'air alors qu'elle accourut vers moi, les yeux larmoyants. M'abaissant à sa hauteur, je la serrais de toutes mes forces respirant son doux parfum que je croyais ne plus jamais sentir. Prenant son visage en coupe, je déposais un long baiser sur son front sachant pertinemment que je l'aurais pu perdre aujourd'hui pour ensuite parsemer son visage de baisers en la voyant vivante. -"Ma puce," lui dis-je alors que ses petites mains entourèrent mon cou s'y accrochant désespérément tel un noyé à sa bouée de sauvetage avant que je la relevais pour la prendre dans mes bras, l'enserrant de toutes mes forces. -"Maman, où .. Où est Amalia?" me demanda l'aîné de mes filles en reniflant, les yeux rougis en cherchant vainement sa soeur. Mon coeur se comprima dans ma poitrine à l'entente de sa voix triste. Son corps continua davantage à trembler tandis qu'elle continuait à pleurer à chaudes larmes dans mes bras ne voyant plus sa soeur. Les larmes jailli
Être mère à vingt quatre ans ne m'avait jamais effleuré l'esprit. Disons que ça n'avait jamais été une priorité. Ma vie était rangée. J'avais toujours tout prévu. Ma vie, ma carrière et mes études. Les hommes à l'époque me paraissaient un dilemme insurmontable pour arriver un jour à les comprendre ou bien même sortir avec après de nombreux coups de leur part. J'avais tout prévu sauf bien sûre de rencontrer les jumeaux Hadès aussi attirants que diaboliques, détenteur de ses événements cataclysmiques depuis notre rencontre jusqu'à aujourd'hui. J'avais vraiment tout prévu sauf tomber un jour éperdument, désespérément et follement amoureuse de Conrad puis par finalement succomber au charme magnétique de Connors, son frère.J'avais vraiment tout prévu sauf bien sûre être enceinte après notre rupture. Qui plus est de jumelles! N'est-ce pas le comble de l'ironie? Moi qui voulais absolument fuir des jumeaux, me voilà cette fois avec des jumelles. Toutes deux ressemblant à leur père! Était-ce
-"Bonjour ma belle," -"Bonjour Conrad," lui répondis-je d'une voix détachée. Un léger sourire vint rehausser ses lèvres fines alors que son regard espiègle me dévisageait avec une troublante intensité qui finit par me faire déglutir avec peine. Je reconnaissais ce regard. C'était le même d'il y a cinq ans. Ses aigres-marines renfermaient quelque chose que j'eus du mal à définir. Sa respiration, elle, fut calme au contraire de mon pouls qui s'était affolé dès que je le reconnus. Merde! J'aurais du regarder par le judas avant d'ouvrir la porte. Mes habitudes finissaient toujours par me perdre et ce fut le cas aujourd'hui. Début devant la porte se tenait Conrad. Cinq longues années venaient de s'écouler et il demeurait le même homme. J'eus aucun mal à le différencier de Connors vu ses paroles et ses yeux toujours assombris. Quelle contraste cependant lorsque je vis une étincelle luisante au fond de ses prunelles bleutées. Cette même étincelle intarissable qui ne le quittait plus.Ce
Je relus le morceau de papier plusieurs fois alors que je sentis mon univers s'envolait tel un château de cartes. Tout ce que j'avais construit depuis de nombreuses années venait de tomber en ruines en quelques secondes. Ma vie à Chicago, mes filles, le semblant de bonheur que j'avais reçu dans leurs yeux bleus innocents que leur père aussi avait. Toutefois, ses aigres-marines, au contraire d'elles, reflétaient toute autre chose que l'innocence. Connors venait afin d'atteindre un but précis. C'était pour tout détruire. Me réduire au néant!Ses menaces étaient claires. Comment était-ce possible néanmoins? Ça ne pouvait pas être lui! Pas après cinq ans! Pas maintenant alors qu'il allait se marier cette semaine! Je relus le papier une dernière fois énervée cette fois-ci comprenant qu'il avait peut être rencontré mes filles sans même que ses dernières ne le sachent. Comment avait-pu glisser ce morceau de papier dans l'un de leurs dessins sans que personne ne pût le voir sinon? Et dire qu
-"Maman, qui est Connors?" La voix d'ordinaire curieuse d'Amélie résonna dans le salon très vite suivie par celle d'Amalia. Mon regard sévère croisa celui de Aurora qui se mordit cruellement sa lèvre inférieure, sincèrement désolée. -"Oui, c'est qui Conno?" rétorqua Amalia, suçant son pouce. -"Pas Conno mais Connors!" rectifia Amélie en courant pour sauter dans les bras d'Aurora. -"Tati!" -"Mes chéries, vous allez bien?" leur demanda ma meilleure en s'agenouillant à leur hauteur afin de les serrer dans leurs bras. -"Très bien!" s'écrièrent mes filles en chœur avant de se retourner vers moi, les yeux étincelants. -"Maman, qui est Connors? C'est ton amoureux?" Tentant de paraitre à l'aise alors que la nouvelle annoncée par Aurora avait éclaté comme une bombe dans ma tête, je leur souris tendrement alors que des larmes picotaient déjà mes yeux. Remettant une mèche derrière mon oreille, je me mis à leur hauteur ébouriffant leur cheveux de jais. -"C'est... Connors est un ancien ami
Quelques mois plus tôt-"Becca sera à moi. Tu es à moi, ma belle!" -"Tu es malade, Conrad. Je t'en supplies, arrêtes." Mes sanglots répétitifs m'empêchèrent de parler tout comme pour me défendre. La situation m'échappait. Je sentis un arrière goût de sang alors que sa main rencontra ma joue tandis que ma tête bouscula si violemment en arrière que je crus que ma nuque s'était brisée sous ses coups presque fatals. -"T'aimer est un péché. T'aimer est mon péché!" m'avoua Conrad tout en desserrant sa cravate. -"Non!" hurlais-je de toutes mes forces. Mes yeux s'ouvrirent aussitôt comprenant que ce n'était qu'un mauvais rêve. Dégoulinante de sueur, j'essayais tant bien que mal de reprendre mon souffle après ce cauchemar. Un cauchemar de plus. Le même cauchemar qui terrassait toutes mes nuits depuis bientôt cinq ans. On durait que son empreinte était toujours sur moi même après toutes ses années passées loin de lui. Ce fut avec rage que je compris qu'il avait toujours une certaine empris







