"Il a touché mon corps comme un médecin. Mais j’ai senti son trouble, son hésitation. Ce frisson imperceptible qui a parcouru sa peau quand mes soupirs se sont mêlés à ses gestes. Sous ses mains expertes, j’ai senti mon corps trahir ma raison. Je suis sa patiente. Il est mon médecin. Peut-être que j’ai imaginé. Peut-être que j’ai rêvé. Ou peut-être que lui aussi, il est en train de céder." Dans le calme feutré de son cabinet, le docteur Adrien Morel vivait une vie parfaitement orchestrée, où tout était sous contrôle. Jusqu’à elle. Camille n’était pas comme ses autres patientes. Avec son regard lumineux et son sourire empreint de défi, elle apportait une chaleur inattendue dans son univers aseptisé. Ce qui devait être une simple consultation devint une série de rendez-vous où chaque échange les rapprochait un peu plus. Pourtant, entre eux se dressaient des barrières : son serment de médecin, son passé à elle, et des secrets qu’ils n’osaient partager. Mais parfois, le cœur décide pour nous. Et contre toute logique, leur rencontre allait tout bouleverser. Un amour interdit. Un lien inébranlable. Et des conséquences qu’aucun d’eux n’aurait pu imaginer
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du point de vue de Camille
Je n’ai jamais aimé les hôpitaux, ni même les cabinets médicaux. Ces lieux où les silences sont toujours trop lourds et où l’air semble chargé d’une nervosité oppressante. Mais ce jour-là, il n’y avait pas d’autre choix. Je devais y aller. Mon esprit était un mélange de nervosité et de curiosité en me dirigeant vers ce rendez-vous.
Quand je franchis la porte du cabinet, tout semblait en ordre. Les murs étaient baignés d’une lumière douce, et une odeur apaisante de lavande remplissait l’air. J’ai serré la hanse de mon sac à main, comme pour ancrer mes pensées qui commençaient à dériver. Puis je vis Anne, la secrétaire au visage chaleureux, qui m’accueillit avec un sourire.
— Bonjour, mademoiselle Castell. Le docteur Morel sera prêt pour vous dans un instant.
J’hochai simplement la tête, murmurant un remerciement presque inaudible, puis je m’assis sur l’une des chaises en cuir noir. Les secondes me semblèrent interminables. Finalement, son nom résonna dans l’air.
— Camille Castell ?
Je relevai la tête et aperçus le docteur Adrien Morel à l’entrée de son cabinet. C’était la deuxième fois que je le voyais, mais son aura me frappait à chaque fois. Un mélange de calme et d’assurance, comme s’il portait sur ses épaules un poids qu’il refusait de laisser transparaître. Il m’indiqua d’entrer d’un geste de la main.
— Bonjour, mademoiselle Castell, dit-il en refermant la porte derrière moi. Comment vous sentez-vous depuis notre dernier rendez-vous ?
Je m’installai dans le fauteuil face à son bureau, croisant les jambes pour masquer ma nervosité. Il me dévisageait avec cette attention intense qui me donnait l’impression qu’il voyait au-delà des mots.
— Un peu mieux, répondis-je, bien que ce soit encore… compliqué.
Il hocha la tête, sortant son carnet de notes. Sa voix était douce, presque apaisante.
— Prenez votre temps. Parlez-moi de ce qui vous inquiète.
Je pris une inspiration. Ce n’était pas facile pour moi de parler de ces sujets intimes, mais quelque chose dans son attitude me mettait en confiance. Je lui expliquai mes symptômes, mes doutes, et les inquiétudes qui m’amenaient à consulter. Il écoutait sans jamais interrompre, prenant des notes avec des gestes méticuleux.
Quand j’eus fini, il posa son stylo et planta son regard dans le mien.
— Merci pour votre honnêteté, Camille. Nous allons procéder à un examen aujourd’hui pour mieux comprendre ce qui se passe. Si à un moment vous vous sentez mal à l’aise, dites-le-moi. Mon rôle est de m’assurer que tout se déroule dans un cadre respectueux et rassurant, d’accord ?
Son ton était si professionnel et attentionné que je sentis un poids se lever de ma poitrine. J’acquiesçai.
Il m’indiqua la petite pièce à l’arrière de son bureau où se trouvait la table d’examen. Tandis que je me préparais, un mélange de pudeur et d’inquiétude montait en moi. Mais je me rappelai ses mots, sa promesse implicite que rien ici ne serait forcé ou précipité.
Quand il revint dans la pièce, il s’assura une nouvelle fois que je me sentais à l’aise. Il expliqua chaque étape avec une clarté rassurante.
— Vous pourriez ressentir une légère pression à un moment donné, mais cela ne devrait pas être douloureux, me dit-il, en me regardant avec sincérité.
Je hochai la tête, serrant le drap posé sur mes jambes.
Pendant l’examen, il s’efforçait de maintenir une conversation légère pour détendre l’atmosphère.
Je frissonne légèrement, allongée sur la table d’examen, les jambes écartées dans les étriers métalliques. Mon cœur bat un peu trop vite, et je tente de me concentrer sur le plafond blanc, sur la lumière crue qui éclaire la pièce, sur n'importe quoi d'autre que ce que je ressens en ce moment.
— Tout va bien, Camille ? demande la voix grave et calme du Dr Morel.
Son ton est professionnel, neutre. Mais moi, je le ressens autrement. Il y a quelque chose dans sa voix, ou peut-être dans ma propre imagination, qui me fait réagir d'une manière que je ne devrais pas. Je déglutis difficilement et hoche la tête, même si je sais qu'il attend une réponse verbale.
— Oui, ça va.
Mensonge. Ça ne va pas.
Je suis à la fois gênée et… troublée. Depuis la première fois que je suis entrée dans son cabinet, il y a six mois, il me trouble. Il est beau, ce qui est déjà un problème en soi. Grand, brun, les yeux d’un gris profond et un visage à la fois dur et élégant. Il dégage cette assurance maîtrisée, celle d’un homme qui sait exactement ce qu’il fait, qui contrôle chaque geste, chaque mot.
Et là, il me touche.
Enfin, pas encore. Mais ça ne saurait tarder.
Je le vois enfiler ses gants en latex avec une lenteur méthodique. Le claquement sec du matériau sur sa peau me fait tressaillir.
— Je vais insérer le spéculum maintenant. Essayez de respirer profondément.
J’acquiesce, mais mes muscles se crispent instinctivement. L’objet froid glisse entre mes jambes, s’immisce en moi avec une lenteur exquise et douloureuse. Je retiens mon souffle, les yeux fixés sur le plafond, incapable de regarder son visage.
La sensation est étrange, mélange de gêne et de tension. Ce n'est pas vraiment douloureux, pas au point d’en grimacer, mais il y a cette pression, cette intrusion qui me fait me sentir incroyablement vulnérable. Une chaleur sourde naît au creux de mon ventre, et je me déteste instantanément pour ça.
— Tout va bien ? Sa voix me ramène brusquement à la réalité.
Je détourne les yeux, les joues en feu.
— Oui… enfin, c’est un peu… inconfortable.
— C’est normal. Essayez de vous détendre.
Détendez-vous. Facile à dire. Ses doigts frôlent ma peau, ajustent le spéculum, et un frisson incontrôlable me traverse. Est-ce à cause du froid de l’instrument ? Ou à cause de lui ? Je n’ose pas me poser la question.
Je me force à inspirer profondément, à ne pas penser au fait que cet homme, ce médecin si impeccable, si sérieux, me voit dans une position d'une indécence absolue. Qu’il me touche, même si c’est purement médical.
Mais mon corps, lui, ne comprend pas la différence.
Mon cœur bat trop vite. Une chaleur familière pulse au creux de mon ventre, et je serre les poings, honteuse. Ce n’est pas normal. Je ne devrais pas ressentir ça. Et pourtant, impossible de l’ignorer.
J’ose un regard vers lui. Ses sourcils sont légèrement froncés, concentrés. Il est totalement absorbé par son travail, indifférent à mon trouble. Comme si je n’étais qu’une patiente parmi tant d’autres.
Et ça… ça me frustre.
Je ferme les yeux, essaie d’ignorer cette étrange envie qui grandit en moi. L’envie d’attirer son attention, qu’il me regarde autrement. Qu’il oublie un instant qu’il est médecin et qu’il me voie comme une femme.
Je suis folle.
Mais dans cette pièce froide et aseptisée, allongée sous son regard, je ne peux m’empêcher de me demander : et s’il ressentait la même chose ?
Quand il termina, il rangea ses instruments et me laissa quelques minutes pour me rhabiller. De retour dans le bureau principal, il s’assit et reprit un ton sérieux.
— À première vue, il n’y a rien d’alarmant. Je vais demander quelques analyses complémentaires, mais tout semble en ordre pour le moment.
Je poussai un soupir de soulagement que je ne savais pas avoir retenu.
— Merci, docteur. Vous êtes vraiment… je ne sais pas, différent des autres médecins que j’ai consultés.
Il parut surpris, mais amusé.
— Eh bien, j’espère que c’est un compliment.
— Ça l’est, dis-je rapidement, gênée de m’être exprimée aussi directement.
Il se pencha légèrement vers moi, son expression un mélange de bienveillance et de sérieux.
— Vous savez, Camille, tout le monde mérite d’être écouté. Mon rôle n’est pas seulement médical. Parfois, c’est aussi de rassurer et de comprendre. Vous n’êtes pas seule.
Ces mots, simples et sincères, résonnèrent profondément en moi. Ce n’était pas juste un médecin qui parlait à sa patiente. C’était un être humain qui tendait la main à une autre.
Avant de partir, il me fixa une nouvelle consultation dans une semaine, juste pour suivre les résultats des analyses.
— Prenez soin de vous d’ici là, conclut-il avec un sourire.
Alors que je quittais le cabinet, je ne pouvais m’empêcher de repenser à ce rendez-vous. Je sentais qu’il y avait quelque chose de différent, quelque chose que je ne pouvais pas encore nommer. Peut-être que ce n’était qu’une impression. Ou peut-être… peut-être que c’était le début de quelque chose que ni lui ni moi n’avions prévu.
Chapitre 35 : C'est bien de te revoir LE POINT DE VUE DE MAEL Je l’avais retrouvée. Pas simplement Camille, la femme. Mais Camille, la douceur, le feu, la faille et la force. Elle était là, devant moi, nue de tout — de vêtements, de défenses, de mensonges.Et moi… j’étais éperdu.J’ai effleuré sa peau comme si elle allait s’évanouir entre mes doigts. Comme si elle était faite de brume, de souvenir, de quelque chose que j’avais attendu mille nuits sans oser espérer. Mes lèvres ont glissé sur sa clavicule, puis son cou — ce parfum, c’était encore le sien, celui qui m’avait hanté.Elle a gémi doucement, la tête penchée, offerte, les yeux mi-clos.Je ne pouvais plus reculer. Je ne voulais plus.Mes mains ont retrouvé ses courbes avec une lenteur presque douloureuse. Je redécouvrais chaque creux, chaque frisson. Mes doigts ont glissé sur la ligne délicate de ses hanches, sur le ventre où avait grandi notre fille… et mon cœur s’est serré.— Tu es magnifique… ai-je soufflé contre sa peau.
Chapitre 34 : L'APPARTEMENT DE Camille Il n’y avait que la lumière du couloir, douce et dorée, qui s’échappait par la porte entrebâillée. Mael monta les marches lentement, presque religieusement, comme s’il entrait dans un sanctuaire. La porte était ouverte, comme elle l’avait dit. Mais en la poussant, ce ne fut pas seulement un appartement qu’il découvrit. C’était un morceau de la vie de Camille. De sa vie sans lui.Le salon était simple, chaleureux, aux teintes neutres et aux coussins dépareillés. Des jouets d’enfant rangés dans un petit coffre en bois, des dessins collés sur le frigo. Une odeur de vanille flottait dans l’air, légère et douce, presque maternelle. Il resta un instant figé, absorbant l’intimité du lieu.Il passa lentement dans le couloir, caressant du bout des doigts les cadres accrochés au mur. Des photos. Camille avec sa fille. Camille souriant. Il la reconnaissait dans chaque détail : dans le choix des rideaux, dans les livres alignés avec soin, dans les plantes v
Chapitre 33 : J'AIMERAIS LE REVOIR LE POINT DE VUE D'ELODIEJe somnolais à l’arrière de la voiture, blottie contre le coussin que maman avait glissé derrière ma tête. L’odeur du tissu sentait la lavande et le linge propre, une odeur qui me rappelait nos soirées d’hiver, quand elle me massait les tempes avec une huile naturelle parce que j’avais mal à la tête. Cette femme, ma mère… elle était tout pour moi. Et pourtant, ce soir, j’avais l’impression de la découvrir à nouveau.Le trajet depuis l’hôpital avait été silencieux. Ni lourd, ni gênant. Juste… calme. Comme si elle aussi avait besoin d’aligner ses pensées.Quand on est arrivées devant l’immeuble, elle s’est garée lentement, comme si elle hésitait à franchir cette étape. Elle est descendue d’un geste un peu mécanique et a contourné la voiture pour m’ouvrir la portière. J’ai levé les yeux vers elle.— Maman, tu es fatiguée ? lui ai-je demandé.Elle m’a offert un sourire doux, mais je voyais la fatigue dans ses yeux. Une fatigue d
Chapitre 32 : FAMILLE RÉUNIES MAEL Le silence avait envahi la chambre après le départ de Lysa.J’étais restée près du lit d’Élodie, assise dans ce fauteuil inconfortable, à caresser doucement les mèches blondes qui retombaient sur son front. Elle dormait profondément, paisible, loin de tous les drames qui secouaient nos vies. Je l’enviais presque, ma fille. Sa respiration régulière, son innocence. Elle n’avait rien demandé, mais elle était au centre d’un bouleversement immense.Puis Mael est revenu.Je l’ai senti avant même de le voir. Ce n’est pas une question de bruit de pas ou de mouvements. C’était autre chose. Cette énergie particulière qui flottait dans l’air quand il était là. Comme si tout mon corps reconnaissait sa présence avant mon esprit.Il est resté debout un instant, près de la porte. Silencieux.Je n’ai pas levé les yeux tout de suite. Je n’en avais pas le courage. J’avais trop peur de croiser son regard et d’y lire des choses que je n’étais pas prête à affronter. De
Chapitre 31 : ÉTEINDRE UNE FLAMME LE POINT DE VUE LYSAJe les observais à travers la vitre. Mael et Camille. Ils parlaient doucement, mais leurs gestes, leurs regards… tout criait ce que les mots n’avaient plus besoin d’exprimer. Ce lien entre eux, cette chose invisible et indestructible, elle n’avait jamais disparu. Je l’ai toujours su, au fond.Je me sentais figée, incapable de détourner les yeux. C’était comme assister à une scène que j’avais redoutée depuis longtemps, mais que j’avais refusé de m’avouer.Camille, avec ses yeux humides et sa voix tremblante. Mael, avec cette douceur dans le regard qu’il ne réservait qu’à elle. Je ne l’avais jamais vu comme ça avec moi. Jamais. Même dans les moments les plus intimes, il était toujours un peu ailleurs, un peu distant. Je pensais pouvoir combler ce vide à force de patience, de présence… d’amour. Mais on ne peut pas forcer un cœur à changer de cap.Je me suis surprise à serrer mes bras autour de moi. Un réflexe. Comme si je voulais me
Chapitre 30 : C'est ma filleLE POINT DE VUE DE MAELJe n’avais pas quitté la chambre de repos. Élodie dormait à nouveau, son visage paisible, encadré par ses cheveux bruns en bataille. J’étais resté assis là, à côté d’elle, le cœur encore serré mais étrangement apaisé. J’entendais encore sa voix m’appeler "Monsieur Maël", son petit sourire en coin. Elle avait ce quelque chose… cette lumière familière.Quand Camille est revenue dans la pièce, elle marchait lentement, comme si ses jambes portaient tout le poids du monde. Je me suis levé. Je devais lui parler. Je ne pouvais plus garder ça en moi.— « Camille… » ma voix tremblait légèrement. « Dis-moi la vérité. »Elle fronça les sourcils.— « La vérité ? » demanda-t-elle, les bras croisés comme pour se protéger.Je fis un pas vers elle. Mon cœur battait si fort que j’avais l’impression que les murs entiers pouvaient l’entendre.— « Élodie… est-ce que c’est ma fille ? »Ses yeux s’écarquillèrent, elle ouvrit la bouche, et je la vis se dé
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