LOGINJamais, au grand jamais, une femme ne m’avait parlé ainsi… Son insolence avait écorché mon orgueil, son audace avait piétiné mon égo. Elle savait pertinemment à qui elle s’adressait, et pourtant, elle osait défier mes limites. Son petit sourire en coin, insolent et triomphant, avait résonné comme une gifle… mais au lieu d’attiser ma colère, il m’avait enflammé d’un désir trouble.
Je retins un rictus. Si seulement elle savait… Dès que la vérité éclaterait, son assurance s’éteindrait, et moi, j’aurais l’honneur d’assister à cette métamorphose. Bientôt, Mélaine découvrirait que j’étais devenu son client, lié à elle par ce contrat qu’elle croyait encore maîtriser. Son monde allait basculer. À cette pensée, mon souffle se fit plus lourd, et mon corps se tendit malgré moi. L’idée de la croiser chaque jour, de l’avoir à portée de main, de pouvoir l’observer, la tester, la pousser dans ses retranchements… m’était une tentation aussi délicieuse que dangereuse. Elle passa devant moi pour m’ouvrir la porte, son parfum m’effleurant tel un poison subtil. Je la laissai croire qu’elle avait gagné cette manche. Elle ne se doutait pas que la partie venait seulement de commencer. Alors que sa main agrippait la poignée, je refermai brutalement la porte d’un geste sec. Le claquement résonna dans la pièce silencieuse. Ses yeux se levèrent, surpris, juste avant que je ne vienne poser mes mains au-dessus de sa tête, l’enfermant dans une prison invisible, entre le bois froid de la porte et la chaleur brûlante de mon torse. — Et merde…, souffla-t-elle malgré elle. Un sourire carnassier étira mes lèvres. — Vous disiez ? susurrai-je à son oreille, ma voix grave effleurant sa peau. Un frisson la parcourut, que je savourai comme une victoire. Elle se retourna lentement, ses joues rosies, ses lèvres entrouvertes. Sa respiration courte battait au rythme du tumulte intérieur que je déclenchais en elle. Ses yeux noisette, d’ordinaire si vifs et tranchants, tremblaient d’une étincelle nouvelle — un mélange de défi et de désir. J’approchai mon visage du sien, suffisamment près pour sentir son souffle saccadé fouetter ma peau. Son parfum m’enivrait, sa poitrine se souleva contre mon torse dans une cadence effrénée. — Sortez de mon bureau, dit-elle, la voix plus fragile qu’elle ne l’aurait voulu. Je penchai la tête, mes lèvres frôlant presque les siennes. — Sinon ? Elle écarquilla les yeux, prise de court. Ses mots moururent sur sa langue lorsque j’écrasai mes lèvres contre les siennes dans un baiser brusque, possessif, brûlant. Sa bouche, d’abord close, céda sous la force de mon désir, et sa langue vint s’enrouler à la mienne dans une danse fiévreuse. Un grognement rauque, presque animal, m’échappa malgré moi. Mes mains glissèrent sur son corps, impatientes et voraces, jusqu’à son chemisier dont je fis céder lentement les boutons, un à un, savourant chaque seconde de sa résistance vacillante. Elle gémit faiblement, entre protestation et abandon, et ce son me traversa comme une décharge électrique. — Thomas…, souffla-t-elle d’une voix brisée. — Chut…, répliquai-je en reprenant ses lèvres, plus avide encore. Je la soulevai aisément, ses cuisses s’accrochant à ma taille tandis que je la plaquai contre la porte. Sa bouche, sa nuque, sa peau frémissante… chaque parcelle de son être m’appelait. Je déposai des baisers ardents le long de son cou, savourant ses frissons, jusqu’à ce que je décide enfin de la reposer délicatement au sol. Je reculai d’un pas, mon souffle court, mes lèvres encore humides des siennes. Du pouce, j’essuyai doucement sa bouche rougie et déposai une mèche rebelle derrière son oreille. Ses yeux, voilés par le trouble, me fixaient, perdus entre colère et désir. Je me penchai vers elle une dernière fois, laissant mon sourire arrogant sceller ma victoire. — À la prochaine fois, Mademoiselle Vierra. Et, sans attendre sa réponse, je quittai son bureau, laissant derrière moi le parfum entêtant de notre affrontement et la promesse d’un prochain duel… plus dangereux encore.Cinq ans plus tard-"Maman? Je le mets où cette guirlande?" me demanda James, en me tendant une de couleur rouge. -"Ici, mon coeur," lui montrais-je tout en l'aidant à la mettre sur le sapin. -"Maman, tu penses que le Père Noël me donnera tout ce que j'ai écrit dans ma lettre?" me demanda Clara, avec une bouille inquiète. -"Oui, j'en suis sûre et certaine, mon trésor." Ma fille me sourit de toutes ses dents avant qu'un bruit familier nous interpella tous. La porte s'ouvrit laissant apparaitre Thomas toujours aussi séduisant dans son costume sur mesure au pas de la porte, ému, un sourire radieux aux lèvres en nous voyant. -"Papa!" s'écrièrent les enfants en courant vers leur père qui les prit sans aucune difficulté dans ses bras robustes. -"Vous avez déjà décoré le sapin, meine liebchens (mes trésors)?" s'enquit mon mari, un sourire radieux aux lèvres, ses yeux scintillés de pure bonheur et d'amour pour nos deux enfants. -"On attendait plus que toi, papa pour mettre l'étoile," r
Mélaine-"Tu veux vraiment être seule avec elle?" tenta une énième fois Thomas, les traits durs. -"Oui, il le faut," lui avouais-je en entrant dans une salle où elle viendrait me rejoindre dans quelques secondes. Le tourbillon d'émotions qu'avait engendré Christiana était plus pire que n'importe quel catastrophe naturel. Elle avait eu le dernier mot, ne voulant plus m'avouer la vérité attisant par la même occasion, ce curieux désir de tout savoir tout comme ne rien savoir. La gardienne de prison ouvrit finalement la porte me sortant de mes pensées, laissant apparaitre ma génitrice. Si elle n'avait pas ce même regard dédaigneux, j'aurais certainement dit que ce n'était pas la Christiana Vierra qui aimait se revêtir de parures et de vêtements de luxe qui se tenait devant moi! Son visage tuméfié me fit déglutir péniblement. Trente cinq années de prison ferme avait condamné le juge et voilà qu'à peine deux mois plus tard, elle était méconnaissable, me faisant même tressaillir laissant
Thomas-"Moi, Thomas Von Brûstch, je te prends, Mélaine Vierra comme légitime fiancée et future épouse. Je te promets de t'aimer jusqu'à mon dernier souffle et même au delà de la mort, de te chérir, te protéger et être toujours à tes côtés. Cette bague de fiançailles de ma mère est le début de tout les moments de bonheur que nous chérirons désormais ensemble avec nos deux enfants et les prochains qui viendront agrandir notre famille," lui avouais-je tout en lui mettant la bague de fiançailles au doigt, celle de ma mère alors que dans quelques mois, nous serions bientôt mariés et qu'elle serait enfin légalement ma femme. -"Mon coeur," commença Mélaine, les larmes perlant au coin des yeux. -"Foutus hormones! Il ne faut pas que je pleures!" Elle éclata de pleurs à la minute qui s'ensuivit cependant puis de rire en m'enlaçant étroitement contre son ventre arrondit de quatre mois. Sa bouche se fondit sur la mienne avec douceur, avec une ardeur qui me semblait toujours renouvelée, toujour
Mélaine-"Celui de tes origines, celui de ton père biologique," m'avoua Christiana s'attaquant sans aucune pitié à mon talon d'Achille, celui de connaitre qui était mon vrai père. Son regard impassible me fit douter un instant pourtant. Un silence de mort planait désormais dans mon appartement, signe évident que quelqu'un allait tout bonnement mourir aujourd'hui. L'arme toujours pointée vers elle, je continuais à la dévisager ne sachant plus si c'était la vérité ou bien même une de ses ruses, ses tactiques sordides pour s'emparer de son arme pour terminer le travail qu'elle était venue ici pour accomplir. Un goût amer au bord des lèvres, nous persistions à nous toiser mutuellement sans aucune once d'amour. Au final, ce sentiment n'avait jamais eu sa place légitime dans notre relation mère-fille, aussi infime soit-il. Non, au contraire, cet amour n'avait jamais été présent et ne le serait jamais. Son regard empli de haine qu'elle ne masquait plus me fixa imperturbable. Néanmoins, un
Mélaine-"On était censé ramasser mes affaires, mon chéri," lui rappelais-je blottit contre son torse sur mon lit. Sa main se posa possessivement sur mon ventre pour seule réponse tandis que l'autre jouait dans mes boucles. Sentant les bras de morphée m'enveloppait pour m'emmener aux pays des rêves, j'ouvris avec peine mes yeux essayant par la même occasion d'échapper à l'emprise envoûtante qu'exerçait mon ancien geôlier sur moi.Pourtant, ce dernier fut d'un tout autre avis car il m'enserra farouchement contre son torse chaud, mon péché mignon. Ce doux péché de rester dans ses bras robustes qui me poussait irrémédiablement à y connaitre sa chaleur, son parfum virile, boisé et enivrant. -"Le docteur te recommande le repos, meine liebe," me répéta Thomas pour la centième fois de la journée en entremêlant nos jambes pour rendre ma tâche de m'échapper nettement plus difficile qu'il l'était déjà. -"Le repos pas la paresse," le contredis-je toutefois en lui souriant tout en me relevant
Thomas-"Quand le docteur m'a dit de manger pour trois, cela ne signifie pas de manger trois assiettes de risottos," se plaignit-elle en me lançant un regard empli d'incrédulité. -"Une assiette pour toi et les deux autres pour nos deux fils," contrattaquai-je avec détermination, les yeux luisants d'une fierté mais par dessus tout d'amour que je ne pouvais point cacher depuis que le docteur nous avait annoncé que nous allions être parents. Sa bouche s'ouvrit automatiquement toujours incrédule puis ses yeux noisettes, celui dont je connaissais déjà ce regard assassin me lancèrent des éclairs. Croisant ses bras, elle me défia avec pour seule arme, sa fourchette. -"Et qui te dit que j'attends deux garçons?" me demanda ma métisse perplexe haussant ses sourcils pour me défier. -"Peut être que ce sont deux filles?" -"Laisse moi en douter, mein herz." -"Comment peux-tu en être aussi sûr?" -"Parce que je suis leur père," susurrai-je fièrement contre son oreille pour ensuite la mordiller.







