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Chapitre 100 : Chantage 64

Author: Eternel
last update Last Updated: 2025-12-23 20:54:04

Aimée

— Pousse. Encore. Maintenant.

La voix de la sage-femme est un pilier dans le brouillard de douleur. Un roc. Je m’y accroche. Mes mains enfoncent dans les draps, cherchant une prise qui n’existe pas. La pièce sent l’antiseptique, la sueur salée, et cette odeur douce-âcre, primitive, du sang et de la vie.

Une contraction monte, un tsunami d’acier qui submerge tout. Le monde se réduit à cette vague, à ce tunnel de muscles qui se serrent, se tordent, se déchirent pour s’ouvrir. J’étouffe un cri, le transformant en grognement rauque, animal.

— Tu fais du bon travail, Aimée. C’est bientôt fini.

Une main se referme sur la mienne. Une main large, chaude, dont les cicatrices sont un relief familier sous mes doigts crispés. Justin. Il est là, debout près de la table d’accouchement. Son visage est d’une pâleur de cire. De la sueur perle à ses tempes. Il n’a pas lâché ma main depuis dix heures. Il regarde, fasciné, horrifié, émerveillé. Il voit tout. La violence du miracle.

— Concentre-toi
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    Aimée— Pousse. Encore. Maintenant.La voix de la sage-femme est un pilier dans le brouillard de douleur. Un roc. Je m’y accroche. Mes mains enfoncent dans les draps, cherchant une prise qui n’existe pas. La pièce sent l’antiseptique, la sueur salée, et cette odeur douce-âcre, primitive, du sang et de la vie.Une contraction monte, un tsunami d’acier qui submerge tout. Le monde se réduit à cette vague, à ce tunnel de muscles qui se serrent, se tordent, se déchirent pour s’ouvrir. J’étouffe un cri, le transformant en grognement rauque, animal.— Tu fais du bon travail, Aimée. C’est bientôt fini.Une main se referme sur la mienne. Une main large, chaude, dont les cicatrices sont un relief familier sous mes doigts crispés. Justin. Il est là, debout près de la table d’accouchement. Son visage est d’une pâleur de cire. De la sueur perle à ses tempes. Il n’a pas lâché ma main depuis dix heures. Il regarde, fasciné, horrifié, émerveillé. Il voit tout. La violence du miracle.— Concentre-toi

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    AiméeDeux ans.L’air de la cathédrale est frais, chargé de cire chaude et de lys blancs. Il pèse sur mes épaules nues, sur le satin crème de la robe qui épouse désormais, sans pouvoir le cacher, la courbe nette et pleine de mon ventre. Cinq mois. Une promesse qui pousse, qui danse des pieds contre mes côtes, un rappel constant au milieu des cantiques.Je fixe l’autel, les mains serrées sur le petit bouquet de pivoines. Mes doigts cherchent l’alliance large et lisse qui glisse sur ma phalange. Justin est là, à gauche, dans son costume anthracite. Pas à mes côtés. Pas encore. La loi, l’Église, le semblant de bienséance exigent cette dernière concession. Il regarde droit devant lui, le profil dur, la mâchoire crispée. Une statue de patience guerrière.Deux ans de procédures étirées comme un supplice. De menaces voilées, de chantages déguisés en regret. Deux ans pendant lesquels le silence de mon père fut plus lourd que toutes les colères de l’ex-femme de Justin. Jusqu’à ce chèque. Très,

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    AiméeSa voix s’est élevée. Elle vibre de frustration et de peur. Une peur réelle, ancestrale, de père.— Et tu crois que je ne le sais pas ? Tu crois que je ne le vois pas ? Il ne se cache pas, papa. Il montre ses cicatrices. Il avoue ses démons.Mon père émet un rire bref, sans joie.— Il les montre ? C’est encore pire. C’est qu’il est assez sûr de son emprise pour ne plus avoir à les cacher. Tu es devenue une de ses missions, Aimée. Une cible. Et tu t’offres, les yeux grands ouverts.Les mots me frappent comme des gifles. Je recule d’un pas, le cœur battant la chamade. Ce n’est pas vrai. Ce n’est pas que ça. Je veux crier que c’est plus profond, plus vrai, que c’est moi qui l’ai voulu, cherché, accepté.Mais les mots me manquent. Parce qu’au fond, une petite voix insidieuse me chuchote que mon père a peut-être une part de raison. Justin est une mission. Une conquête. Un territoire inconnu et miné. Mais je suis déjà dedans. Je ne peux plus faire marche arrière.— Tu as élevé une fem

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    AiméeLa chambre est encore saturée de chaleur. Elle colle à la peau, s’infiltre dans les poumons, s’accroche aux draps froissés comme une preuve impossible à effacer. Rien n’a besoin d’être dit pour exister. Tout est là, dans l’air trop lourd, dans le silence trop dense.Justin est là, tout près. Trop près pour que je puisse faire semblant de dormir. Pas assez pour que je me sente rassasiée.Je reste immobile, les yeux ouverts dans la pénombre. Mon corps est calme en apparence, mais à l’intérieur, tout est encore en mouvement. Une vibration sourde, persistante. Un écho.Sa respiration est lente, profonde, mais je sais qu’il ne dort pas. Je le sais parce que son corps ne s’abandonne jamais complètement. Il reste tendu, prêt. Comme s’il attendait quelque chose. Ou quelqu’un.Je glisse lentement mes doigts sur son torse. Je ne cherche pas à provoquer. Juste à vérifier qu’il est réel. Sa peau est chaude, marquée de traces que je devine plus que je ne vois. Sous mes doigts, ses muscles ré

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