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JE TE VEUX SOUMISE
JE TE VEUX SOUMISE
Author: Plume d'Emma

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Author: Plume d'Emma
last update Last Updated: 2025-05-20 09:20:51

Tiana se tenait face à cet homme, terrifiée. Tout ce dont elle se souvenait, c'était qu’on les avait emmenées de force et jetées à l'arrière d’un van, elle et sa sœur, qui se trouvait maintenant à ses côtés. Il les observait depuis leur arrivée sans dire un mot, et aucune d’elles n’osait lui adresser la parole.

Tiana le regarda du coin de l’œil pour la énième fois. Il dégageait une aura sombre, imprégnée de peur, mais cela ne faisait que renforcer sa beauté diabolique. On aurait dit qu’il sortait tout droit d’un tableau. D’après les descriptions que son père avait faites de lui, Tiana ne s’attendait pas à ce qu’il soit aussi jeune.

— Ton père est mort…

Sa voix la tira brutalement de ses pensées. Son regard vacilla et elle déglutit, observant sa main taper lentement sur la table, comme s’il comptait chaque frappe de ses doigts.

— Tu sais ce qu’il a fait ?

Il se redressa légèrement, calant sa tête sur sa main tout en les fixant intensément.

Son père travaillait pour cet homme avant de mourir. Elle ne savait pas exactement ce qui s'était passé, mais il lui devait de l’argent, qu’il avait gaspillé dans le jeu. Et maintenant, il était mort, laissant à ses deux filles le fardeau de ses dettes.

Tiana mordit sa lèvre inférieure.

— Nous essayons de rembourser… s’il vous plaît, laissez-nous un peu plus de temps…

C’était la première fois qu’elle parlait depuis leur entrée dans la pièce.

— Je n’ai jamais dit que j’étais patient…

Sa voix était malveillante, son regard cruel. Tiana inspira brusquement.

Cet homme possédait une entreprise valant des milliards ; sûrement que la dette de son père n’était rien pour lui ?

— On… on n’a pas l’argent pour l’instant, dit-elle avec douleur dans les yeux. Comment voulait-il qu’elles trouvent une telle somme alors qu’il savait pertinemment qu’elles ne l’avaient pas ? Était-il à ce point cruel ?

Nicklaus les dévisageait, et la seule chose qu’il ressentait, c’était de la rage. Il serra les dents, tentant de rester impassible. Il aurait pu pardonner beaucoup de choses, mais pas ça.

Non… cet homme l’avait trahi auprès de ses ennemis. Il ne pardonnerait jamais cela. Elles allaient payer.

— Alors vous allez devoir payer… d’une autre manière.

Tiana sentit le regard de Gwen se tourner vers elle, empreint de peur. Quelle autre manière ?

Les mains de Gwen tremblaient le long de son corps tandis qu’elle fixait l’homme. Il les observait en silence, les laissant se noyer dans la peur de ce qui allait leur arriver, puis, après ce qui sembla durer des heures, il parla enfin :

— L’une de vous devra rester ici avec moi… en tant que maîtresse.

La bouche de Tiana s’ouvrit sous le choc, elle n’en croyait pas ses oreilles.

Pourquoi était-il aussi cruel ? Il voulait qu’elles se prostituent pour une simple somme d’argent alors qu’il avait clairement les moyens de s’en passer ? Comment quelqu’un pouvait-il être aussi inhumain ?

— Nous allons rembourser, je vous en supplie… Il nous faut juste un peu de temps… Je vous le promets…

— Si vous pouvez me payer maintenant, très bien. Si vous ne pouvez pas, alors l’une de vous devra être ma maîtresse… pour cinq mois.

Il répondit d’un ton détaché, insensible à la douleur qui se lisait sur leurs visages.

Gwen se tourna vers sa sœur, effrayée. Elle ne voulait pas rester avec lui, non. Un homme capable de faire ça, est un monstre en chair et en os. Elle serra les lèvres en imaginant l’enfer qu’elle vivrait s’il la choisissait.

Tiana baissa la tête alors que les larmes lui montaient aux yeux. Il semblait avoir déjà pris sa décision. Elle ne savait pas ce que son père avait bien pu faire pour mériter autant de cruauté… ou peut-être que cet homme n’était qu’un cœur noir ? Peut-être était-il tout simplement dépourvu d’humanité ?

Elle leva les yeux vers lui, la gorge nouée :

— Qui choisissez-vous ?

C’était les seuls mots qu’elle parvint à prononcer. Elles n’avaient pas dix mille dollars, et personne vers qui se tourner. Elles étaient orphelines. Leur mère était morte quand elle avait cinq ans et Gwen quatre. Depuis, elles n’avaient eu que leur père, qui avait enchaîné les petits boulots pour les envoyer à l’école. Ce n’est que quelques années plus tôt qu’il avait commencé à travailler pour cet homme. Il était mort subitement, terrassé après une énième perte au jeu. Et maintenant, elles se retrouvaient avec cette dette… et tant d’autres.

Un sourire douloureux étira les lèvres de Tiana alors qu’elle battait des paupières, tentant de se ressaisir. La dernière chose qu’elle voulait, c’était pleurer. Elle ne lui offrirait pas ce plaisir.

Nicklaus observait les deux jeunes femmes ; elles semblaient avoir le même âge, mais l’une paraissait plus forte. Un petit rictus se dessina sur ses lèvres alors qu’il tournait lentement la tête vers la plus frêle.

— Je veux elle…

Les yeux de Tiana s’écarquillèrent lorsqu’elle suivit son regard. Il parlait de Gwen. À cet instant précis, Gwen s’effondra à genoux, le souffle court.

C’était fini. Ses rêves, sa vie, tout s’écroulait.

Elle allait devoir passer cinq mois avec un homme dont elle ignorait s’il la laisserait en vie ? Cinq mois avec un parfait inconnu, cinq mois à tenter de survivre à l’enfer ? Non. Non, elle ne pouvait pas…

Pourquoi n’avait-il pas choisi Tiana ? Elle était là ! C’était elle la plus forte ! Pourquoi ?

Gwen tourna vers sa sœur un regard en larmes.

— Tiana, s’il te plaît… Je ne veux pas rester avec lui… s’il te plaît… aide-moi…

Elle suppliait, les larmes ruisselant sur ses joues. Tiana était la plus forte des deux. Si quelqu’un devait y aller, c’était elle.

Tiana ferma les yeux en entendant les sanglots de sa sœur. Elle ne pouvait pas la laisser faire ça. Elle était l’aînée, c’était à elle de la protéger.

— Prenez-moi à sa place, je vous en supplie.

Sa tête s’inclina, les larmes qu’elle retenait depuis trop longtemps forçant leur passage.

Nicklaus ricana.

— Je ne crois pas avoir bégayé quand j’ai fait mon choix.

— Je vous en supplie… Prenez-moi à sa place… Je ferai tout ce que vous voudrez… mais laissez ma sœur partir… je vous en supplie…

La douleur envahissait son cœur tandis qu’elle le suppliait. Tant qu’elle pouvait protéger sa sœur, elle accepterait n’importe quoi.

Nicklaus les observa un instant, puis il parla enfin :

— Tu peux sauver ta sœur… mais à une condition.

Tiana releva la tête, mêlant douleur et espoir dans ses yeux.

— Peu importe ce qu’il se passe, tu ne mourras pas durant ces cinq mois. Si tu abandonnes, si tu meurs, ou si tu romps notre accord d’une quelconque manière… je n’aurai pas d’autre choix que de prendre ta sœur aussi.

Tiana cligna des yeux avec peine, fixant cet homme qui souriait avec satisfaction. Comment la douleur d’autrui pouvait-elle lui apporter autant de joie ?

C’étaient ses conditions. Et même si elle savait qu’elle entrait en enfer, elle ne put que hocher la tête.

— D’accord. J’accepte vos conditions.

— Tiana !!!…

Gwen hurla alors que deux hommes massifs emmenaient sa sœur. Tiana se retourna, les yeux pleins de tristesse, regardant sa sœur en larmes. Gwen voulut la suivre, mais un homme à l’allure terrifiante la retint et la poussa hors de la pièce.

Tiana s’immobilisa, fixant la porte par laquelle sa sœur venait d’être expulsée. Le bruit sourd de la porte qu’on claquait la fit frissonner. Elle déglutit, retenant ses larmes face à l’inévitable. Glissant lentement ses pieds sur le marbre, elle avança.

Les deux hommes la guidèrent à travers le couloir jusqu’à une porte sur la droite. L’un d’eux s’avança avec un trousseau de clés. Il regarda le numéro, fouilla, puis déverrouilla la serrure. Avant même qu’elle ne puisse dire un mot, elle fut poussée à l’intérieur.

Elle tomba à plat ventre, et le cliquetis des clés résonna derrière elle.

Elle savait qu’on venait de l’enfermer.

Tiana ouvrit les yeux et réalisa que la pièce était plongée dans le noir — un noir absolu. Elle ne voyait même pas ses mains, pourtant si pâles. Garder les yeux ouverts dans une telle obscurité lui faisait mal, alors elle les referma et tâtonna autour d’elle. En rampant lentement jusqu’au mur derrière elle, elle se recroquevilla en boule, paupières closes.

Sa vie n’avait été qu’une suite de misères. Elle n’avait que vingt-deux ans et pourtant, tout — ses rêves, ses ambitions, sa joie, ses espoirs — avait été arraché en un claquement de doigts. Si l’on avait le droit de choisir son destin, elle aurait préféré ne jamais naître.

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Comments (2)
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Francine
en plus la traduction est vraiment horrible
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Laetitia
Donc Gwen avait déjà sacrifié sa propre sœur en pensée ... bonjour l’amour filiale ...
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