Chapitre 2

Sous le regard stupéfait de tous les guérisseurs de la tribu, je me suis retournée et je suis partie.

De retour chez moi, j'ai enlevé la robe rouge que j'avais fait faire spécialement pour la fête.

Dès qu'il s'agissait de lui, j'ai toujours été celle qui a tout préparé longtemps à l'avance, juste pour qu'il n'ait pas honte de moi, une Oméga.

Dans ma vie précédente, il avait dit avoir besoin de se détendre à cause du stress, j'avais réservé six mois à l'avance un vol pour Hawaï et une villa en bord de la mer.

Ce n'est qu'à mon arrivée que j'avais découvert qu'il n'avait pas assisté à la fête, mais qu'il avait emmené Victoria faire de l'escalade.

Il m'avait ordonné de les accompagner en tant que guérisseuse.

Pendant l'escalade, des rochers étaient tombés soudainement de la montagne. Alors qu'un rocher glissait vers Victoria, Jaques l'avait protégée de son corps, me laissant exposée ainsi au danger.

J'avais été frappée par les rochers, j'avais chuté de la falaise dans la jungle en contrebas remplie de brume toxique, et j'étais restée dans le coma un mois à cause de l'empoisonnement.

Dans cette vie, je voulais juste rester en vie.

J'ai fait mes valises, j'ai pris mon laissez-passer pour la ville centrale, et je me suis apprêtée à partir.

À peine avais-je atteint le rez-de-chaussée que Jacques est entré, vêtu d'une tenue de chasse.

En me voyant, il a ricané, il a attrapé ma valise et l'a jetée au sol dans l'entrée.

J'ai froncé les sourcils : « Mais qu'est-ce qui te prend ? »

Son regard s'est assombri d'une fureur incontrôlée et il m'a crié :

« Amina, tu es vraiment intrigante ! »

« Tu fais tes valises et tu veux écrire à mon père comme la dernière fois ? »

Victoria est entrée, vêtue d'une longue robe élégante, la voix douce mais cinglante :

« Amina, si tu veux participer à la fête de majorité de Jacques, dis-le directement. Vous avez grandi ensemble, comment pourrait-il vraiment t'interdire de venir ? »

« À la moindre contrariété, tu cours rapporter à l'Alpha... Une fois, ça passe encore, mais deux fois, c'est vraiment mesquin. »

En regardant le dégoût et la méfiance dans leurs yeux, j'ai trouvé cela ridicule.

Je me suis soudain rappelé que, dans ma vie précédente, au lycée, j'avais pleuré à chaudes larmes à cause de leur relation, hurlant que j'irais me plaindre à l'Alpha et que je prendrais du poison s'il ne rompait pas avec Victoria.

L'Alpha et la Luna avaient appris mes mots, et ils avaient forcé Jacques et Victoria à se séparer.

À partir de ce jour, Jacques avait complètement changé.

Maintenant, je le fixais du regard, articulant chaque mot :

« Tu as trop imaginé de choses. Je n'ai pas l'intention de le dire à l'Alpha. »

« Je fais mes valises pour autre chose. »

Jacques a ricané, croyant que c'était juste une excuse.

Victoria a dit à voix basse :

« Jacques, laisse Amina venir avec nous. Elle semble vraiment vouloir y aller. »

Il m'a jeté un regard hésitant en fronçant les sourcils.

J'ai refusé catégoriquement :

« Je vais à San Diego. »

Jacques a ricané : « Victoria, tu es trop gentille, mais certaines personnes ne sont pas reconnaissantes. »

« Arrête de faire des caprices, Amina, viens avec nous. »

Victoria s'est approchée de moi et a tendu ses griffes vers mes yeux.

Tournant le dos à Jacques, elle avait l'air de vouloir caresser mes cheveux.

Par réflexe, j'ai levé la main pour la repousser.

Mais bizarrement, elle a été projetée un mètre en arrière et s'est mise à pleurer :

« Amina, pourquoi m'as-tu frappée ? »