Le Pacte avec la Déesse Lune

Alors que Lydia est apparue, les trois hommes qui avaient autrefois signifié tant pour moi se sont mis à me mépriser.

Pourtant, lorsque j'étais vraiment mourante, tous ont paniqué et m'ont précipitée à l'hôpital.

…

Lorsque j'ai rouvert les yeux, j'ai fixé le plafond blanc de l'hôpital.

J'ai cligné lentement des paupières, mettant cinq bonnes secondes à réaliser que j'étais toujours en vie.

J'avais pourtant enfoncé cette dague d'argent droit dans mon cœur. Une vague de fatigue et de confusion m'a envahie.

Pourquoi n'étais-je pas morte ? Pourquoi même mourir était-il si difficile ?

Puis la voix familière de la Déesse Lune a résonné dans mon esprit :

« Mon enfant, lorsque tu as tenté de t'ôter la vie avec cette lame d'argent, ton frère est apparu et t'a sauvée. Je te donne une seconde chance. »

Mon frère… Morgan… m'a sauvée ?

Je me suis sentie étourdie, mes pensées éparses se rassemblant lentement.

J'étais la fille légitime de l'Alpha de la Meute du Bois-de-Fer, disparue pendant quinze ans avant d'être retrouvée.

Le jour où ils m'ont ramenée à la maison, j'ai entendu l'appel de la Déesse Lune.

Elle m'a dit que les trois hommes les plus importants — mon ami d'enfance, mon frère et mon futur fiancé — allaient affronter un désastre, et m'a demandé si je voulais les sauver.

Je demandais seulement qu'un seul d'entre eux m'aime véritablement en cinq ans — que ce soit l'amour familial, l'amitié ou l'amour romantique.

Mais cela me coûterait la vie.

J'ai accepté sans hésiter et, en retour, j'ai reçu la capacité de voir leur niveau d'affection envers moi, sur une échelle de 0 à 100.

À l'époque, j'ai naïvement pensé : « Ce n'est pas si difficile, non ? »

Rien que mon ami d'enfance Diego, revenu avec moi, affichait déjà un score de 50.

J'étais si confiante.

La réalité m'a giflée violemment et m'a brisée complètement.

Non seulement leurs sentiments envers moi ne se sont pas améliorés, mais ils étaient pires qu'au premier jour — constamment à un chiffre, voire négatifs.

Je savais que tout cela était à cause de Lydia.

La fille adoptive de mon père, qui, même après mon retour, restait la princesse chérie de tous. Et elle avait facilement réussi à me faire passer pour une manipulatrice.

Je l'avais détestée, mais rien n'avait changé.

Je n'avais rien fait de mal. Je voulais juste vivre. Pourquoi refusaient-ils de me donner ne serait-ce qu'un tout petit peu d'amour ou de confiance ?

Jusqu'à l'échéance des cinq ans, où la Déesse Lune a déclaré mon échec.

Elle a annoncé que je perdrais ma louve intérieure dans le mois et développerais un cancer — un cancer des os, le plus douloureux.

Lorsque le cancer des os s'est déclaré, j'avais perdu mes capacités de guérison. Mon Dieu, c'était si douloureux.

Mais alors que je me tordais de douleur sur le sol, trempée de sueur froide, aucun de ces trois hommes n'était à mes côtés.

À cet instant, j'ai soudain senti que plus rien n'avait d'importance.

Puisque leurs yeux ne voyaient que Lydia, puisque mon existence même était une erreur, alors soit.

Cette intruse indésirable en avait assez de jouer ce jeu.

Lorsque j'ai enfoncé la dague d'argent dans mon corps, j'ai pour la première fois ressenti un soulagement.

Je n'arrivais pas à croire que je n'avais même pas réussi à mourir.

Même si la Déesse Lune me donnait une seconde chance, je savais que ma quête d'amour véritable avait échoué, et que ma vie ne durerait plus que deux semaines.

Deux semaines.

Comme c'est agaçant.

Pour cette tentative de suicide, j'avais même préparé mes affaires.

Surtout pour ces trois-là — j'avais préparé un cadeau pour chacun, censé être trouvé après ma mort.

Sauf que je ne suis pas morte.

Mes pensées ont été interrompues par un léger bruit au bord de mon lit.

J'ai tourné la tête avec difficulté.

C'était ma première cible — mon frère, Morgan Dubois.

Je ne l'avais jamais vu dans un état aussi dévasté.

Sa chemise était froissée au-delà du reconnaissable, de lourds cernes sous ses yeux, une barbe de plusieurs jours sur sa mâchoire. Tout son visage rayonnait d'épuisement.

Nos regards se sont croisés.

Mon cœur a fait un bond.

Aujourd'hui, c'était l'anniversaire de Lydia. Ils avaient déjà réservé une salle privée à l'hôtel pour célébrer.

Était-il revenu… pour moi ?

Mon frère… était-il réellement inquiet pour moi ?