~~~~~ Melrick Hart ~~~~~ Je ne sais plus exactement à quel moment je perds le contrôle. Peut-être quand ses doigts glissent sur ma peau avec cette précision cruelle que seuls les souvenirs savent ranimer. Peut-être quand elle murmure ces mots, ses mots d’autrefois. Ceux qu’elle prononçait les nuits où je croyais encore qu’on avait un avenir. _ Tu me voulais chaque nuit… Oui. Je l’ai voulue... follement, passionnément. J’ai cru que je l’aimais et j'ai cru qu’elle m’aimait. Mais aujourd’hui, ce n’est plus ça. Ce qu’on partage là, maintenant, c’est une erreur. Une échappatoire. Et pourtant… Son corps contre le mien, sa voix qui me supplie, sa peau qui brûle la mienne… Tout me ramène à ce passé que j’essaie d’enterrer depuis trop longtemps. Et moi, comme un idiot, je me noie dedans. Je m’accroche à cette illusion, à cette chaleur qui ne guérit rien mais qui masque tout, l’espace d’un instant. Je la prends avec rage, avec besoin, avec une frustration que je n’avais mê
~~~~~ Melrick Hart ~~~~~ Il est déjà neuf heures. Je suis dans mon bureau, penché sur les dossiers que je tente de lire depuis une heure, mais rien ne rentre. L’image de Cassandra s’impose dans mon esprit. Et Roy... ce gamin, mon fils, que je n’ai pas vu grandir. Mes poings se serrent. J’ai raté tant d’années. Puis j'entends un léger coup à la porte. Marcy n’est plus là, évidemment. C’est moi qui ai viré mon assistante. C’est Félix, l’un des agents de sécurité, qui entre en silence. _ Il y a un homme pour vous. Il dit que c’est... personnel. Je sais déjà de qui il s’agit. Je lui fais signe de le faire entrer. Le détective privé, Oscar Menley, entre dans le bureau. Il semble hésiter, presque gêné. _ J’ai du nouveau, Monsieur Hart. Je me lève, l'air impatient. _ Parlez. Il sort un dossier qu’il pose sur mon bureau. _ La femme que vous cherchiez, Cassandra Hurber, a quitté Newark peu après votre passage à l’hôtel Eden Park. _ Où est-elle allée ? je demande c
~~~~~ Melrick Hart ~~~~~ Je redémarre la voiture en trombe. Mon cœur tambourine contre ma poitrine, pas à cause de la colère, mais du mélange explosif d’humiliation et de trahison. On a voulu me faire passer pour un idiot. On a menti sur Cassandra. Sur Greg. Et peut-être sur Roy. Je ne peux pas laisser passer ça. Je m’arrête net devant l’immeuble miteux où le détective m’avait donné rendez-vous quelques jours plus tôt. Il est seul, dans ce bureau sans charme, avec ses dossiers empilés comme les mensonges qu’il me sert depuis le début. Je claque la porte derrière moi et j'entre sans frapper. Il sursaute en me voyant. _ Monsieur Hart ? Je m’avance lentement, les yeux braqués sur lui. Il essaie de masquer sa nervosité, mais son regard fuyant le trahit. _ Vous m’avez menti, lancé-je. Ma voix est posée, mais froide et tranchante. _ Pardon ? Je ne comprends pas. Je balance le dossier qu’il m’a remis sur son bureau. _ Zurich ? Greg ? Des conneries. Cassandra
Je pousse la porte du salon et, comme je le pensais, Veronica est là, assise dans son fauteuil préféré, une coupe de vin rouge à la main, l’air fièrement tranquille. Je pousse la porte du salon et, comme je le pensais, Veronica est là, assise dans son fauteuil préféré, une coupe de vin rouge à la main, l’air fièrement tranquille. Je prends une profonde inspiration et m’avance vers elle et je m’assois lentement face à ell. Puis je pose mes coudes sur mes genoux et j'incline la tête, comme si j’étais accablé de regrets. _ Veronica… je suis désolé. Elle m’observe sans rien dire, elle a l'air méfiante mais je poursuis, la voix cassée volontairement. _ J’ai eu des nouvelles de Cassandra. Elle… elle a quitté le pays. Elles est à Zurich avec Roy et Greg. J’ai tout eu ce matin. Elle est partie sans même se retourner. Veronica cligne lentement des yeux. Elle tente de cacher sa réaction, mais je la vois se détendre légèrement. Je continue, posant ma main sur la sienne. _
~~~~~ Veronica White ~~~~~ Il me dit qu’il m’aime, que c'est moi et seulement moi qui gouverne son cœur. Il me dit que Cassandra est partie et qu’elle avait tourné la page. Il me dit qu'il regrette son comportement de ces derniers jours. Oh mon Dieu !! Dites-moi que ce n'est pas un rêve et que je ne vais pas me réveiller. Dites-moi que ce n'est pas une hallucination et que tout ça est vrai. Je jubile intérieurement alors qu'il me parle. Je me retiens de sourire trop fort, de crier victoire trop vite mais je veux savourer ce moment et l’enfermer dans un écrin. Mais je ne veux pas seulement des mots, je veux plus. Je veux son corpsw je veux l’acte qui confirme tout, celui qui efface Cassandra, Roy, Greg, Zurich, et toutes leurs conneries. Alors, je me lève lentement et m’approche de lui. Je m’assois sur ses genoux, sans le quitter des yeux. _ Si tu m’aimes vraiment, Rick… alors prouve-le-moi. Je dégrafe un bouton de sa chemise, doucement. Il ne dit rien et continue
~~~~~ Veronica White ~~~~~ Je traverse les couloirs de White Jewelry avec un sourire que je ne cherche même plus à dissimuler. Tous ceux que je croise me saluent avec politesse, certains s’attardent, intrigués par cette joie qui irradie de moi comme un soleil au zénith. Et comment leur en vouloir ? Je suis tout simplement épanouie. Rick… Mon Rick. Il a été parfait. Plus qu’un amant, plus qu’un partenaire. Cette semaine, il m’a rappelé pourquoi je me bats pour lui. Pourquoi il est à moi et pourquoi il restera à moi. Il m’a couverte de cadeaux, de tendresse, de baisers et de gestes fous. Il n’a même pas attendu que je le supplie. Il m’a fait l'amour comme s’il avait attendu des années pour ça. Chaque nuit, chaque matin. Et entre-temps ? Des mots doux, des caresses, des rires, des surprises… Il m’a regardée comme une déesse, comme si j'étais la seule. Il m’a même dit qu’il avait été idiot d’imaginer qu’une femme comme Cassandra pouvait être la bonne. Il m’a demandé pardon et m
~~~~~ Cassandra Hurber ~~~~~ Je suis en train de parler à une patiente et je lui donne des conseils pour améliorer sa santé alors qu'on marché dans le couloir de l'hôpital. Mon cœur s'est allégé depuis que je suis à Boston et que je n'ai pas eu de signe de Melrick ni de Veronica. J'ose croire que ce n'est pas le calme avant la tempête. Peut-être m'ont-ils réellement oubliée. Peut-être ont-ils repris le cours de leur vie, celui qu'ils menaient sans moi depuis six ans. Je retiens un soupir, puis laisse échapper un léger souffle, presque un soupir de soulagement, en esquissant un sourire chaleureux à ma patiente. _ À très bientôt, lui dis-je doucement. Prenez soin de vous. Elle me remercie avec un sourire sincère avant de quitter la pièce. Je m'apprête à regagner mon bureau, lorsque j'aperçois un silhouette familière. Je regarde bien et... Mon cœur rate un battement. C'est Melrick. Et je comprends immédiatement qu'il m'a vue aussi, car il se lève, brusquement et se d
Il attrape mon poignet si brusquement que je sursaute et il me bascule presque contre lui. Mon cœur s'emballe et mon souffle se bloque dans ma gorge. Ses yeux... Ses yeux me dévorent et pendant un court instant, je sens son pouce effleurer ma peau, et une vague de souvenirs me traverser comme une décharge. Je me ressaisis violemment. D'un geste sec, je me dégage et lui crache, le regard noir : _ COMMENT OSES-TU ME TOUCHER ? JE T'INTERDIS de refaire ce que tu viens de faire, SINON... Je me stoppe net. Il me fixe d'un air impassible avant de faire quelques pas vers moi. _ Sinon quoi ? demande-t-il d'une voix basse, presque provocante. Je recule d'un pas sans même m'en rendre compte. Ma main tremble légèrement, mais je la cache derrière mon dos. Il avance encore, le regard cloué au mien, et lâche, moqueur : _ Tu vas me gifler ? Sa voix est douce, presque moqueuse, mais je perçois l’amertume qui suinte derrière. Il s'arrête juste devant moi, si près que je pourrais
Je sors et ferme la porte derrière moi d’un geste vif car je n'ai pas envie qu'il voit mes enfants et je n'ai pas envie non plus qu'ils le voient. Je le fixe et il me fixe. _ Qu’est-ce que tu fais ici ? je murmure, les bras croisés. Tu n'as alors rien retenu de ce qu'on s'est dit hier ? Je le fixe sans ciller, bien que tout mon corps hurle de l’intérieur. _ Tu crois vraiment que j’allais repartir comme ça sans revoir mon fils ? réplique-t-il d’un ton bas. Je suis venu voir Roy. _ Non. BMa réponse est immédiate. Je ne prends même pas le temps d’y mettre des formes. _ Cassandra… commence-t-il. _ Tu n’as aucun droit sur lui, Melrick. Aucun, le coupé-je, sans attendre. Tu ne l’as pas vu grandir et tu ne sais rien de sa vie. Et aujourd’hui, tu débarques ici comme si tu pouvais t’improviser père ? Je retiens ma voix de trembler. Je lui tiens tête mais mes entrailles sont nouées. _ J’ai toujours été son père, que tu le veuilles ou non, siffle-t-il. Il a mon sang
~~~~~ Cassandra Hurber ~~~~~ Le soleil monte doucement dans le ciel au dehors. Il est à peine sept heures du matin, mais la maison bourdonne déjà. Célina est la première à apparaître, encore ensommeillée, un doudou dans les bras. Je lui tends un bol de lait chaud et elle me gratifie d’un sourire, les yeux encore collés de sommeil. Quelques minutes plus tard, Sienna surgit dans la pièce en courant. Elle grimpe sur sa chaise et me dit : _ Maman, on fait des pancakes aujourd’hui ? Je souris malgré moi. C’est notre petit rituel du samedi matin, mais aujourd’hui, on est mardi. Néanmoins, je cède. _ D’accord, mais seulement si tu aides à la pâte. Elle tape dans ses mains, ravie, pendant que je sors les ingrédients. Roy descend enfin. Il a toujours été matinal, mais il aime trop râler. C’est sa façon de protester contre le réveil. Je le salue d’un baiser sur la tempe, mais je remarque que son regard est songeur ce matin. Il semble ailleurs et préoccupé. Je n’insiste
~~~~~ Grégory Smith ~~~~~ Je pousse la porte de chez moi et je le referme doucement. Au salon, comme je m’y attendais, ma mère est assise dans son fauteuil préféré, les jambes croisées, un livre à la main et ses lunettes glissées sur l’arête de son nez. Elle ressemble à une vieille reine anglaise en pleine inspection de ses sujets. Sauf qu’ici, le seul sujet, c’est moi. Je m’approche à pas comptés, mais évidemment, elle relève la tête avant que j’aie franchi la moitié du salon. Rien ne lui échappe, même pas à son âge. _ Bonsoir, Majesté, dis-je avec un large sourire en m’inclinant légèrement. Elle lève les yeux au ciel et sourit en coin. _ Arrête ton cinéma, Greg, et viens m’embrasser. Je m’exécute sans tarder et l’embrasse tendrement sur la joue. Je prends place sur le canapé en face d’elle, m’étire comme si j’avais couru un marathon… alors que j’ai seulement dîné et failli embrasser une femme qui me hante depuis des mois. Je suis fatigué, oui, mais de pensées.
~~~~~ Cassandra Hurber ~~~~~ Je ne vais pas bien, pas du tout après ce qui s'est passé aujourd'hui. Melrick à Boston, ça change tout. Je n'ai pas envie qu'il décide de m'enlever mon fils et encore moins mes deux petites princesses. Je ne sais pas ce que je dois faire pour ne pas les perdre. Ce sont mes enfants... les miens. Je refuse de le laisser me les enlever. Je touille distraitement la sauce dans la casserole lorsque Greg, adossé au plan de travail à côté de moi, tente une nouvelle approche pour m’aider. J'ai d'abord refusé car je voulais cuisiner seule, perdre mon esprit dans quelque chose de de simple, sans avoir à penser à tout ce qui m'angoisse. Mais Greg a insisté avec une telle douceur que je n'ai pas eu le cœur de refuser plus longtemps. Ainsi, nous voilà, côte à côte, lui découpant des légumes avec soin, et moi m'occupant des plats principaux. Pendant de longues minutes, nous travaillons en silence. Puis, naturellement, Greg engage la conversation : _ Tu
Je reste quelques secondes planté là, incapable de bouger, encore sonné par ce que je viens de voir. Cependant, lorsque je vois la voiture de Greg s’éloigner lentement du trottoir, mon instinct reprend le dessus. Sans perdre de temps, je remonte dans le taxi qui m'attend à quelques mètres. _ Suivez cette voiture noire, vite, ordonné-je au chauffeur. Sans poser de questions, il démarre tout en gardant une distance raisonnable pour ne pas éveiller de soupçons. Le cœur battant à tout rompre, je fixe intensément la voiture de Greg, comme si ma vie en dépendait. Je dois savoir où ils vont. Je dois comprendre quelle place cet homme a prise dans la vie de mon fils... et peut-être aussi dans celle de Cassandra. Après quelques minutes de trajet, Greg s’arrête devant une petite glacerie située dans une rue. Je demande au chauffeur de s’arrêter également, un peu plus loin, pour que je puisse observer sans être vu. À travers la vitrine, je les aperçois. Greg achète des glaces aux
~~~~~ Cassandra Hurber ~~~~~ Dès que la porte du bureau claque derrière Melrick, je reste figée quelques secondes, incapable de bouger et incapable de respirer. Mon cœur bat tellement vite que j'ai l'impression qu'il va exploser. Je serre les poings, je ferme les yeux et j'inspire profondément pour calmer les tremblements de mon corps. Il est ici à Boston. Oh mon Dieu !! Comment je peux faire pour cacher mes enfants maintenant ? Je m'effondre dans ma chaise, la tête entre les mains. Ce n'est pas le moment de paniquer, Cassandra. Ce n'est vraiment pas le moment. Je dois garder mon sang-froid. Je tends la main vers mon téléphone et compose nerveusement le numéro de Lenny. Elle décroche au bout de la deuxième sonnerie. _ Allô, Cassie ? _ Lenny, écoute-moi bien, dis-je avec urgence. Melrick est ici à Boston. Je viens juste de le voir à l’hôpital. Un silence inquiet s'installe au bout du fil. _ Quoi ? Mais... tu es sûre que c'est lui ? _ On vient tout juste de disc
~~~~~ Melrick Hart ~~~~~ Je sors de son bureau et je referme doucement la porte derrière moi, mais dans mon cœur, c’est un fracas. Je serre la mâchoire et je me sens brûler de l’intérieur, consumé par la colère et le désir. Je traverse le couloir de l’hôpital en m'efforçant de ne pas laisser transparaître mon trouble, mais bordel... elle a failli craquer, je l'ai vu dans ses yeux. Elle ment. Elle me hait peut-être, mais elle ne m'a pas oublié. Je quitte le bâtiment sans ralentir et je respire enfin plus librement en sentant l'air vif sur mon visage. Je m'arrête sur le trottoir et passe une main dans mes cheveux, frustré. Ce n'était pas le bon moment. Cassandra est sur la défensive, elle est encore blessée... et méfiante. Je devrais le savoir mieux que quiconque : la forcer n’amènera rien. Je prends une profonde inspiration. J'ai attendu six ans alors je peux attendre encore un peu. Je fouille dans la poche intérieure de ma veste et je sors mon téléphone. J’ai
Il attrape mon poignet si brusquement que je sursaute et il me bascule presque contre lui. Mon cœur s'emballe et mon souffle se bloque dans ma gorge. Ses yeux... Ses yeux me dévorent et pendant un court instant, je sens son pouce effleurer ma peau, et une vague de souvenirs me traverser comme une décharge. Je me ressaisis violemment. D'un geste sec, je me dégage et lui crache, le regard noir : _ COMMENT OSES-TU ME TOUCHER ? JE T'INTERDIS de refaire ce que tu viens de faire, SINON... Je me stoppe net. Il me fixe d'un air impassible avant de faire quelques pas vers moi. _ Sinon quoi ? demande-t-il d'une voix basse, presque provocante. Je recule d'un pas sans même m'en rendre compte. Ma main tremble légèrement, mais je la cache derrière mon dos. Il avance encore, le regard cloué au mien, et lâche, moqueur : _ Tu vas me gifler ? Sa voix est douce, presque moqueuse, mais je perçois l’amertume qui suinte derrière. Il s'arrête juste devant moi, si près que je pourrais
~~~~~ Cassandra Hurber ~~~~~ Je suis en train de parler à une patiente et je lui donne des conseils pour améliorer sa santé alors qu'on marché dans le couloir de l'hôpital. Mon cœur s'est allégé depuis que je suis à Boston et que je n'ai pas eu de signe de Melrick ni de Veronica. J'ose croire que ce n'est pas le calme avant la tempête. Peut-être m'ont-ils réellement oubliée. Peut-être ont-ils repris le cours de leur vie, celui qu'ils menaient sans moi depuis six ans. Je retiens un soupir, puis laisse échapper un léger souffle, presque un soupir de soulagement, en esquissant un sourire chaleureux à ma patiente. _ À très bientôt, lui dis-je doucement. Prenez soin de vous. Elle me remercie avec un sourire sincère avant de quitter la pièce. Je m'apprête à regagner mon bureau, lorsque j'aperçois un silhouette familière. Je regarde bien et... Mon cœur rate un battement. C'est Melrick. Et je comprends immédiatement qu'il m'a vue aussi, car il se lève, brusquement et se d