LOGINTara
Le mariage vient d’être célébré. Tout s’est déroulé exactement comme je l’espérais. J’ai même réussi à voler un baiser aux deux maris de ma sœur , ils ont été surpris par ma fougue. Leurs lèvres sont charnues, fermes… hum, elle va se régaler. Je les ai regardés tandis que mon propre mari déposait un baiser chaste sur la tête de ma sœur. Il n’est pas heureux de ce mariage : il évite tout contact. Visiblement, il faudra passer au plan B. Mais j’attendrai jusqu’au dernier moment ; si la vue de son beau corps n’adoucit pas son aversion pour moi, j’aurai d’autres méthodes.
Toute la journée, on a dansé, joué, mangé. J’ai tenté plusieurs fois d’initier une danse avec lui, en vain. Je comprends mieux pourquoi papa m’a souhaité « bonne chance ». Je ne me considère pas vaincue pour autant.
Ce soir, comme partout ailleurs, les parents nous poussent à « consommer » le mariage. Après la nuit des noces, certains choisissent de rester, d’autres partent en lune de miel à l’étranger. Ici, la tradition veut qu’on reste une semaine, puis que chacun rentre dans sa famille , sauf décision contraire.
On entre dans la suite nuptiale. Ma mère ferme la porte à l’extérieur : ils font ça pour tous les mariés , demain matin, ils viendront ouvrir. Je me tourne vers lui, mais il me snobe et file dans le dressing pour se changer. J’ai besoin d’aide pour ôter ma robe ; je le suis.
— Mike, tu peux m’aider avec ma robe ?
— Non.
Ce non catégorique me fige. Si je ne peux pas changer, il ne verra jamais mon corps. Je m’adoucit, je supplie presque.
— S’il te plaît, j’ai besoin de ton aide.
Il me lance un regard hostile, mais finit par céder. Je lui tourne le dos pour qu’il déboutonne la fermeture. Je sens son souffle chaud dans ma nuque ; je frissonne. Il déboutonne jusqu’à la taille : dessous, lingerie fine. Sa voix est rauque :
— J’ai terminé.
Me désire‑t‑il autant que je le désire ? Je me retourne et fais semblant de trébucher. Il me rattrape ; nous sommes si proches que nos lèvres se frôlent. Au moment où j’avance pour l’embrasser, il recule. Merde. Je reprends ma robe, l’enlève, il finit de se déshabiller et entre sous la douche. Un instant, j’envisage de le rejoindre, mais j’ai un plan. J’attends.
Il sort de la douche. Je prends à mon tour ma douche, puis sors enveloppée d’une serviette, l’autre enroulée sur les cheveux. Il est déjà au lit, absorbé par son portable. Je m’assois de l’autre côté, m’essuie, puis laisse tomber la serviette pour en prendre une autre et lui tendre la première.
— S’il te plaît, peux‑tu m’essuyer le dos ? je dis sans le regarder.
Je lui tourne le dos et le laisse admirer la courbe de mes épaules. Il prend la serviette et commence à masser mon dos lentement. Je lui tends la pommade ; je devine, au mouvement sous sa culotte, qu’il est tendu. Il boude :
— J’en ai assez. Je ne suis pas ton homme à tout faire. Je veux me reposer.
— C’est le dernier service que je te demande, murmuré‑je.
Il prend la pommade et commence à me l’appliquer. Sa paume est étonnamment douce pour un homme de sa carrure. Je ferme les yeux et me laisse bercer par ce contact volé. Il continue, concentré sur ma peau, comme obsessionné.
Puis, doucement, je me tourne vers lui. Il stoppe net le mouvement. En me retournant, ma poitrine se retrouve à portée de sa main. Il lui suffirait d’un geste. Sans lui laisser le temps de réfléchir, je me jette sur ses lèvres. Au début il reste figé, puis il répond à mon baiser avec une fougue inattendue. Hum, comme c’est bon ! Je me hisse en califourchon… il me repousse.
Je sens une tempête d’émotions : désir, frustration, puissance et défi. Ce baiser a réveillé quelque chose en lui, et en moi. La nuit ne fait que commencer et je compte bien la transformer en victoire.
Tara Puis vient mon père. Auracio « La Morte » Ferrari. L’homme se déplace avec une lenteur calculée, une présence qui absorbe tout l’oxygène autour de lui. Son costume est parfait, mais on devine la puissance brute contenue. Ses yeux, d’un gris métallique, trouvent les miens d’abord. Une lueur d’affection réelle, aussitôt masquée par une vigilance de fauve. Puis ils se tournent vers Mike. Et là, le silence qui s’installe est d’une qualité différente. Ce n’est pas seulement le face-à-face de deux prédateurs alpha. C’est la rencontre des héritiers d’une haine ancienne, teintée du dégoût résiduel de devoir parfois collaborer, et de la méfiance absolue de voir son sang mêlé à celui de l’ennemi.Mike ne baisse pas les yeux. Il soutient le regard de mon père, sans défi agressif, mais avec la froide assurance de celui qui sait qu’il détient quelque chose de précieux pour l’autre.C’est ma mère qui brise le sortilège, de sa voix mélodieuse et précise, glaçante de politesse.— Tara, cara. Tu
Tara Ses lèvres quittent les miennes, laissant derrière elles le goût du défi et du whisky. Un pacte scellé dans l’obscurité. Il ne dit rien d’autre, se contentant de poser un dernier regard lourd de sens sur moi avant de retourner vers le lit, son corps se déplaçant avec la grâce silencieuse d’un grand prédateur. La trêve est finie. Un nouveau front vient de s’ouvrir.Je reste un moment à la fenêtre, le drap serré contre ma poitrine, sentant encore la chaleur de ses mains sur mes épaules. Fais-moi la guerre. Pour la première fois, la bataille a un nom, un objectif au-delà de la survie ou de la domination. C’est terrifiant. C’est exaltant.Les deux jours suivants sont un exercice de tension exquise. Mike est… attentif. Pas tendre, pas doux ces mots n’existent pas dans son lexique. Mais il est présent, d’une manière aiguisée. Il observe mes préparatifs pour l’arrivée de mes parents avec l’intérêt concentré qu’il porterait à une manœuvre sur un échiquier. Il sent que ce n’est pas juste
TARALe whisky coule dans ma gorge, un feu liquide qui contraste avec la torpeur moite de mon corps. À côté de moi, Mike respire profondément, calmement. Son bras, lourd et possessif, est jeté sur mes hanches, sa main sur mon ventre comme pour marquer son emprise même dans le sommeil.La guerre continue demain.Ses mots résonnent dans le silence, bien après que l’écho de nos gémissements se soit éteint. Une trêve. C’est tout. Une suspension des hostilités, un pillage des corps. Aussi intense, aussi dévastateur soit-il.Je ferme les yeux, mais ce n’est pas le sommeil qui vient. C’est une pensée lancinante, devenue familière, qui creuse son sillon derrière mon front endolori.Quand ?Quand va-t-il tomber amoureux de moi ?La question est absurde. Ridicule. Faible. Dans le monde qu’il a construit, l’amour est une faille, une vulnérabilité. Un luxe trop coûteux. Il a besoin de loyauté, de désir, d’obéissance. Il a besoin d’un territoire. Et je suis, apparemment, un territoire qu’il aime c
MIKEJe n’ai pas l’intention de m’arrêter.Son ordre résonne encore dans l’air moite entre nous , fais-moi la guerre et quelque chose de primitif, de définitif, se fige dans ma poitrine. Ce n’est plus un jeu. C’est une revendication. Une conquête. La sueur sur sa peau luit comme de l’huile sous la lumière basse, et elle sent le jasmin, le tabac, et nous, cet arôme musqué et sauvage que nous fabriquons ensemble.Mes hanches s’abaissent. Je l’encastre d’une poussée unique, si profonde et si complète que nos os semblent s’entrechoquer. Le souffle lui est arraché, son cri se noie dans notre baiser. Elle s’enroule autour de moi, ses jambes enserrant ma taille comme des serpents, ses talons s’enfouissant dans le bas de mon dos, m’attirant plus profondément, exigeant plus.Je commence à bouger.Ce n’est pas un rythme, pas au début. C’est une punition. Un assaut. Je la prends en la clouant au matelas, chaque coup de reins est un coup porté, chaque retrait une menace. La tête de mon sexe frott
MIKELa nuit enveloppe Chicago d’un manteau de brume et de néons tremblants, mais ici, au trente-cinquième étage, rien ne compte hormis l’électricité qui crépite entre nous. La ville gémit en contrebas, ses rues agitées comme une bête blessée, mais dans cette suite aux murs de marbre noir et aux draps de soie écarlate, il n’y a plus de lois, plus de règles , juste nous, et le poids de ce que nous venons d’accomplir.Le marteau repose sur la table basse, son manche en acajou luisant sous la lueur des lampes halogènes, sa tête lourde et menaçante comme un rappel de ce que j’ai dû briser pour en arriver là. Un symbole, oui. Mais pas celui qui compte ce soir. Pas quand elle est là, adossée contre le bar en onyx, les lèvres ourlées d’un rouge aussi sombre que le vin qu’elle sirote. Ses yeux , dorés, presque félins , me suivent tandis que je ferme la porte derrière moi, verrouillant le monde dehors.— Tu as mis du temps, murmure-t-elle, la voix rauque, comme si elle avait déjà crié mon nom
MikeLe silence après le coup de marteau est plus bruyant que n'importe quel cri. Un vide sonore chargé de l'horreur de ce qui vient d'arriver. L'odeur du jasmin et des roses se mélange à celle, subtile et métallique, de la peur. Et de l'adrénaline.Kovacs est emmené, ses gémissantes s'estompant dans le couloir. La tache sombre sur le marbre de la table n'est pas du sang, mais la sueur de sa terreur. Tara a posé le marteau. Le geste était d'une grâce mortelle. Elle essuie ses doigts avec un mouchoir de soie, comme si elle venait de terminer une tâche ménagère un peu désagréable.Elle se tourne vers l'assistance.— Maintenant, mes chers amis, le dîner est servi.Sa voix est un velours enveloppant une lame. Personne ne bouge. Ils sont pétrifiés, les yeux rivés sur elle, sur la table, sur le marteau qui repose, objet de cauchemar devenu banal.C'est à ce moment-là que je me pousse du pilier. Le bruit de mes semelles sur le sol de marbre brise le sortilège. Tous les regards se tournent ve







