Masuk
J’ai grandi en entendant de nombreuses histoires sur l’esclavage, racontées par mon père. Lui et ma mère en avaient eux-mêmes été victimes, avant d’être libérés après le paiement de leur dette.
Dans notre pays, c’est une coutume cruelle : chaque nouveau roi instaure son propre régime, et parmi ses premières décisions, il sélectionne ses gardes du corps, ses conseillers… et malheureusement, son équipe d’esclaves. Ce choix est effectué sans appel, et cette fois, j’ai eu le malheur d’en faire partie. Je m’appelle *Aurora Klein*, et aujourd’hui, je fête mes 18 ans. Enfin adulte, enfin reconnue parmi les membres de la communauté... du moins, je le croyais. Ma mère entra dans ma chambre, le visage tendu, chargé d’inquiétude. — *Aurora, ma fille, assieds-toi*, dit-elle d’une voix grave. — *Qu’y a-t-il, maman ? Pourquoi ce visage ?*, lui demandai-je, troublée. Elle me fixa longuement avant de répondre : — *Tu sais qu’aujourd’hui, tu atteins tes 18 ans…* — *Oui maman, je suis si heureuse... et je remercie nos dieux pour ce jour béni.* — *Pas moi,* répondit-elle sèchement. — *Hein ? Maman, je ne te comprends pas…* — *Ma fille, tu te souviens de toutes les histoires qu’on t’a racontées sur les traditions de notre village, sur ce qui se passe à chaque intronisation d’un nouveau roi, n’est-ce pas ?* — *Oui maman,* répondit Aurora, une boule au ventre. Elle pressentait que ce qui allait suivre ne lui plairait pas. — *Justement, tes 18 ans tombent exactement le jour où le fils aîné du roi Toussaint II prend le pouvoir.* — *Et alors ? Quel rapport avec moi ?* — *Tu es naïve ou quoi ? Qui dit prise de pouvoir dit formation d’un nouveau régime. Et qui dit régime dit patrouilles dans le village pour recruter de nouvelles esclaves !* — *Oh non… maman, ce n’est pas possible…* dit Aurora, la voix tremblante d’angoisse. Alors qu’elles échangeaient encore, des coups violents frappèrent à la porte. — *Ogechi, ouvre cette porte et livre-nous ta fille Aurora. Elle a été choisie comme esclave du nouveau roi !* La mère d’Aurora sortit en courant, les larmes inondant son visage. — *Je vous en supplie… laissez ma fille ! Elle est si jeune… pourquoi doit-elle subir tout cela ?* cria-t-elle désespérément. Mon mari et moi avons pourtant payé toutes nos dettes auprès du roi Toussaint II. Pourquoi son fils s’en prend-il encore à notre famille ?* — *Femme, ton mari a une dette envers le prince qu’il n’a jamais réglée. C’est donc ta fille qui paiera à sa place.* — *C’est faux !* hurla Ogechi, effondrée. Aurora s’approcha de sa mère, l’essuya tendrement et murmura : — *S’il te plaît maman, relève-toi. Laisse-moi partir… je reviendrai, je te le promets.* Elle suivit les gardes, le cœur serré, pendant que sa mère s’effondrait au sol, inconsolable. Quelques minutes plus tard, Ikem, le père d’Aurora, fit son apparition, titubant, complètement ivre. — *Ikem ! Qu’as-tu fait ? Pourquoi ont-ils pris ma fille ?!* cria Ogechi, en pleurs. — *De quoi parles-tu, femme ?* balbutia-t-il, l’alcool lui embrouillant l’esprit. — *Je te demande ce que tu as fait !* hurla-t-elle hystériquement. *Les gardes du roi sont venus ici et ont emmené notre fille !* — *Euh…* balbutia-t-il, avant de se pisser dessus sous l’effet de la peur et de l’alcool, puis de s’effondrer là, inconscient. — *Incapable…* murmura sa femme en sanglotant, se laissant aller à ses larmes. *Au Palais Royal* Dans une vaste salle richement décorée, les rideaux dorés ondulaient légèrement sous la brise. Au centre, trônait un jeune homme à l’allure imposante, le regard dur et glacial. Assis sur le siège qu’occupait autrefois son défunt père — paix à son âme —, se trouvait *Abdoul Aziz Toussaint III*, tout juste dans la vingtaine. Il avait hérité du trône à la suite du décès soudain de son père. Contrairement à ce dernier, Abdoul était froid, dur et totalement insensible, même envers les anciens ou les femmes. Il avait non seulement hérité du pouvoir et de la beauté paternelle qui faisait tourner toutes les têtes dans le village, mais aussi de son cœur impitoyable. Assis avec assurance, il entreprit de choisir les jeunes hommes les plus robustes du village pour en faire sa garde personnelle, congédiant sans état d’âme ceux qui avaient loyalement servi son père. Il convoqua ensuite tous les sages du village, en conserva cinq et renvoya les autres, balayant l’ancien régime d’un revers de main. Vint ensuite le tour des jeunes filles. Les gardes avaient rassemblé celles qu’il avait ordonné de capturer. Son regard s’arrêta soudain sur l’une d’elles : *Aurora Klein*. — *Lève ton visage*, ordonna-t-il d’un ton sec. Elle s’exécuta, le regard fermé, le cœur battant. — *Comment t’appelles-tu, femme ?* — *Aurora,* répondit-elle d’un trait. — *Garde !* lança le roi d’un ton autoritaire. Un soldat s’approcha aussitôt, s’inclina : — *Oui, votre majesté Abdoul ?* — *Dites à mes eunuques de préparer celle-ci. Elle sera mon esclave personnelle.* *— À vos ordres, Sa Majesté.* *— Il en est hors de question !* rétorqua Aurora, les yeux fixés droit sur Abdoul. *— Qu’as-tu dit ?* demanda-t-il, surpris, comme pour s’assurer qu’il avait bien entendu. *— Vous êtes roi, non ? J’imagine donc que votre ouïe est excellente,* lança-t-elle d’un ton fier et insolent. Abdoul ne vit pas cette audace d’un bon œil. Sans crier gare, il se leva et, d’un geste vif, attrapa Aurora à la gorge, la soulevant d’une seule main. *— Je ne suis pas ton ami, jeune fille. Je suis ton roi. Et ce que j’ordonne doit être exécuté à la lettre.* *— Et… si je refuse ? Que ferez-vous ?* murmura-t-elle, la voix étouffée par l’étreinte. *— Je te tue,* répondit-il froidement, resserrant sa prise. À SUIVRE— Aurora… souffla-t-il, sa voix grave tremblante d’un désir qu’il peinait à contenir. Aurora détourna légèrement le regard, tentant de masquer le rouge qui montait à ses joues, mais son souffle trahissait son émotion. Le roi, sans briser la distance qui les séparait encore, tendit la main et effleura doucement une mèche rebelle, un contact si léger qu’il en devenait électrisant. — Laissez-moi vous aider… murmura-t-il, un mélange de douceur et de passion dans la voix, comme si cet instant appartenait uniquement à eux, et au monde extérieur, il n’y avait plus que silence et désir. Aurora sentit un frisson parcourir tout son corps. Le contrôle qu’elle pensait avoir sur ses émotions commençait à se fissurer. Chaque mouvement du roi, chaque regard brûlant, faisait naître en elle une tension douce-amère qu’elle n’avait jamais connue. --- Il ordonna à son eunuque de les laisser seuls. Celui-ci s’exécuta avec une révé
— Oh… quelle honte… balbutia-t-elle, se cachant le visage dans ses mains. — Ne sois pas honteuse, mon trésor. Au contraire… je me sens chanceux, privilégié… tu es toute pour moi, et personne d’autre n’aura jamais cette place, murmura-t-il, sa voix tremblante d’émotion. Avant qu’elle ne puisse répondre, il l’attira délicatement vers lui et scella ses paroles par un baiser à la fois tendre et brûlant, mélange de passion et de promesse. Aurora sentit son cœur chavirer, perdue dans l’intensité de ce contact, sachant qu’à partir de cet instant, rien ne serait jamais pareil. --- Lorsqu’ils mirent fin à ce baiser, haletants, Aurora et lui échangèrent un regard brûlant, chargé de désir et de tendresse. — Que faites-vous ici à une heure pareille ? murmura-t-elle, le front collé contre le sien, la voix à peine audible. — Je ne me sentais pas bien… et j’avais besoi
Salle du trône— Je vous ai fait venir, car j’ai une annonce capitale à vous faire, déclara le roi, la voix résonnant dans la grande salle. — Nous vous écoutons, Majesté, répondirent-ils tous en chœur, un mélange de respect et de curiosité dans les yeux. — Sept jeunes femmes ont remis leur lettre d’abandon du concours, annonça un conseiller avec une pointe de malice. — Oh ? dit le roi, un sourire en coin illuminant ses traits sévères. — Cela vous réjouit, Majesté ? osa demander le conseiller en chef, presque défiant. — Oui, répondit le roi avec fermeté. Je n’ai jamais été favorable à ce concours et vous savez combien je l’ai désapprouvé. Mais grâce à lui… grâce à ce chaos, j’ai trouvé celle qui fait battre mon cœur. — Nous sommes heureux pour vous, Sire. Pourrions-nous savoir de qui il s’agit ? — Bien sûr, dit-il, le sourire s’élargissant jusqu’à ses yeux brillants. Il s’agit d’Aurora Klein. Et je
En entrant, ils tombèrent sur le roi et Aurora, enlacés dans un échange passionné. Un silence stupéfait s’installa immédiatement. La nouvelle de la disparition du roi s’était répandue comme une traînée de poudre, et même les autres candidates s’étaient jointes à la recherche… sans se douter de ce qu’elles allaient découvrir. À la vue de la scène, certaines furent pétrifiées, la gorge serrée. — Sortez ! ordonna le garde en chef, repoussant les curieux pour préserver l’intimité du couple royal. — Comment ose-t-elle l’embrasser ainsi ? s’indigna Kétia, les yeux flamboyants de colère. — Si tu regardes bien, c’est le roi qui prend l’initiative… déclara calmement une autre candidate. — Quoi ?! hurla Kétia, rouge de rage. Tu oses dire que c’est lui qui l’embrasse ? Pauvre idiote ! — Pas besoin de crier, rétorqua Berline avec un sourire glacé. Aurora est en train de gagner, c’est évident.
Dans la pièce secrète— Nous devons sortir d’ici… murmura Aurora. — Pourquoi, ma fleur ? Tu as peur ? — De moi-même… de ce que je pourrais faire si je reste. — Montre-moi, osa-t-il doucement. — Ne me tentez pas… — Je te désire, Aurora, souffla-t-il. — Moi aussi… répondit-elle en se jetant sur ses lèvres. Leur baiser devint urgent, brûlant.— Permets-moi de te posséder… — Ah… Mon roi… ne me fais pas ça… — Je ne fais que t’aimer… dit-il en effleurant son corps. — Je vous aime aussi… murmura-t-elle, tremblante.Il la souleva doucement et la déposa sur le lit. — Nous ne devrions pas… — Veux-tu que je m’arrête ? — Non… prenez-moi…Il retira sa chemise, dévoilant son torse, pendant qu’elle apparaissait en lingerie fine. — Tu es splendide… dit-il, avant de la couvrir de baisers.Chaque souffle, chaque gém
— Vous ne voulez pas de mon bras ? demanda le roi, surpris par son indépendance.Elle se retourna, un brin malicieuse : — Non, Majesté. Je suis à l’aise ainsi. Je peux marcher sans difficulté.Berline, en revanche, s’empressa de s’accrocher au bras du roi. Plus qu’un geste de séduction, c’était un soulagement : ses talons la faisaient souffrir.— Vous semblez inconfortable, très chère, s’enquit le roi en jetant un regard discret à ses pieds.— Oh, Majesté, je souffre le martyre, confessa-t-elle en soupirant. Je pensais vivre une journée paisible, à siroter du thé et discuter calmement… et non marcher sans fin comme une sauvage !Elle pinça ses lèvres, cherchant la compassion dans le regard du roi… mais celui-ci avait déjà furtivement reporté son attention sur Aurora.— Oh ! Vous me traitez de sauvage, c’est bien cela ? demanda le roi avec un sourire en coin. — Oh non, Majesté ! Ce n’était pas dirigé contre v







